Il y a 15 ans, Jacques Parizeau recevait…la Beauce
Le 14 septembre 1995, une trentaine de Beaucerons oeuvrant dans divers secteurs d’activités, étaient reçus au 1080 des Braves, à Québec, une superbe demeure de style Tudor, inspirée des manoirs d’Angleterre du XVIe siècle. Achetée par la Chambre de commerce et d’industrie du Québec métropolitain. Cette magnifique habitation était censée devenir la résidence officielle des premiers ministres du Québec. Cette vocation ne fut jamais atteinte puisque seuls le premier ministre Jacques Parizeau et sa conjointe Lisette Lapointe habitèrent cette maison, construite en 1929, qui fut autrefois la propriété de l’écrivain Roger Lemelin, auteur du téléroman « Les Plouffe. »
Lorsqu’ils y aménagèrent, quelques mois avant le référendum du 30 octobre 1995, M. Parizeau et sa conjointe avaient pris l’initiative d’inviter chaque semaine, des groupes d’individus provenant de plusieurs régions du Québec. Quelle était la motivation qui incitait ces derniers à organiser ces soirées, qui apparemment dérangeaient beaucoup le voisinage? Était-ce une occasion pour tenter de séduire leurs invités et les inciter à voter pour le Oui ? On ne le saura jamais. Il n’en reste pas moins que quelles que soient nos convictions politiques, le fait d’être reçu par un premier ministre constitue un événement assez spécial, qui laisse dans notre mémoire de merveilleux souvenirs.
Je me souviens avoir glissé à l’oreille de mon amie Jacqueline Ferland, qui occupait la fonction de présidente d’Artistes et Artisans de Beauce, au moment où nous attendions sous le portique l’arrivée de M. Parizeau, qui venait de quitter l’Assemblée nationale: « Toi pis moi, ma chère Jacqueline, on l’a vraiment réussi notre vie ! », ce qui avait bien fait rire ceux qui étaient à nos côtés. Dès que le premier ministre arriva, accompagné de son garde du corps, il nous invita à entrer. Nous avions alors eu droit à une inoubliable soirée, à laquelle assistait entre autres M. Guy Chevrette, qui occupa notamment les postes de ministre des Affaires municipales et des Ressources naturelles au cours de son mandat. Je conserve d’ailleurs un très bon souvenir de ce monsieur, très facile d’approche et qui ne se prend nullement pour un autre.
Au cours de cette soirée, où chacun des invités tentait d’approcher le Premier ministre pour lui adresser quelques mots, inutile de vous dire que plusieurs d’entre eux ne se sont pas fait prier pour accompagner le couple Parizeau / Lapointe, et ont entonné quelques pièces composées par des auteurs québécois, accompagnés par une pianiste de grand talent. Puis un présent fut remis à nos hôtes, qui ont dû choisir parmi quelques tournevis, celui qui leur permettrait d’ouvrir la boîte contenant deux superbes chandeliers, fruit du travail de quelques étudiants du CIMIC. Vers 22:00 heures, comme le protocole l’exigeait, le maire de Saint-Georges d’alors, M. Roger Carette, avisa le groupe que la soirée tirait à sa fin. C’est dans la bonne humeur que nous rentrâmes à la maison, après avoir participé à un événement historique. En effet, peu de temps après cette belle aventure, suite au référendum qu’il venait de perdre, et à ses déclarations controversées sur …l’argent et les votes ethniques, Jacques Parizeau a préféré remettre sa démission en tant que premier ministre du Québec, et prit la décision d’aller s’établir en France. Il est aujourd’hui âgé de 80 ans.
Dès son arrivée, le premier ministre invita la délégation beauceronne à le suivre. On le voit ici en compagnie de Mme Jacqueline Ferland, alors présidente de la corporation « Artistes et Artisans de Beauce », ainsi que M. André Roy, directeur général de la Commission scolaire de la Beauce-Etchemin.
Notre reporter Yvon Thibodeau, qui était alors âgé de 45 ans, photographié devant la résidence du premier ministre Jacques Parizeau, qui a appartenu autrefois à l’écrivain Roger Lemelin, auteur du téléroman «Les Plouffe» CRÉDIT-PHOTO: Jacqueline Ferland
Le maire Roger Carette avait eu le plaisir de remettre au Premier ministre, un petit souvenir du passage de la délégation beauceronne, en l’occurrence deux superbes chandeliers, fabriqués par les étudiants du CIMIC.
Avant de pouvoir ouvrir la boîte contenant deux chandeliers, fabriqués par les élèves du CIMIC, on a demandé au couple Parizeau / Lapointe de choisir le bon tournevis, ce qui avait bien fait rire ces derniers.
Reportage: Yvon Thibodeau