Ajoutez ce site comme page de démarrage

Moïse Fortier (1813-1845) : 1er curé de Saint-Georges

Par: André Garant

Voici la représentation exacte de la première chapelle de Saint-Georges, dont la construction commença en 1823, fut interrompue pendant 6 ans, et terminée en 1831. Au premier plan, le presbytère, à droite l’école. Au fond, le cimetière. Il sera plus tard déplacé pour construire la deuxième église. Ce dessin basé sur la tradition orale serait du frère Adjuteur, suite à ses enquêtes de 1933 à 1935. Roger Bolduc le publie dans « Saint-Georges d’hier et d’aujourd’hui ».

Voici la représentation exacte de la première chapelle de Saint-Georges, dont la construction commença en 1823, fut interrompue pendant 6 ans, et terminée en 1831. Au premier plan, le presbytère, à droite l’école. Au fond, le cimetière. Il sera plus tard déplacé pour construire la deuxième église. Ce dessin basé sur la tradition orale serait du frère Adjuteur, suite à ses enquêtes de 1933 à 1935. Roger Bolduc le publie dans « Saint-Georges d’hier et d’aujourd’hui ».

Par André Garant

À Saint-Georges-de-Beauce, les seigneuries Aubert-Gallion (rive ouest) et Aubin-de-L’Isle (rive est) ont été concédées officiellement le 30 avril 1737. Le 29 octobre 1830, le seigneur Johann Georg Pfotzer (1752-1848) donne la terre à la Fabrique de Saint-Georges. L’érection canonique de la paroisse catholique de Saint-Georges est décrétée le 16 octobre 1835. Une dizaine d’années après l’ouverture des registres paroissiaux, soit en 1851, Saint-Georges compte 1394 habitants.

Fils de Moïse Fortier (navigateur de Saint-Jean, Île d’Orléans, et plus tard menuisier de Québec), et de Madeleine Gourdeau, Moïse Fortier naît le 3 (et non le 13) octobre 1813, dans la paroisse Notre-Dame de Québec. Il est ordonné prêtre le 21 décembre 1837. On le nomme d’abord vicaire à Maskinongé. Âgé de 27 ans, il deviendra le curé-fondateur de la paroisse de Saint-Georges, en Beauce.

Son court mandat débute le 9 octobre 1840, même si le premier registre georgien n’est daté qu’au 14 janvier 1841. Or, du 9 octobre 1840 au 29 décembre 1840, le curé Fortier signe 13 baptêmes, 3 sépultures et 2 mariages dans les registres de Beauceville, concernant ces deux paroisses.

Naturellement, il ne faut pas confondre Moïse Fortier et le 8e curé de Saint-Georges, Mgr Hilaire Fortier (1918-1941).

Moïse Fortier, missionnaire au  Maine

La Beauce participe activement à l’hémorragie vers la Nouvelle-Angleterre. Sur le chemin de Kennebec, Moïse Fortier loge à l’hôtellerie de Jos Nadeau. Le 14 juillet, il est rendu à Skowhegan. Du 16 au 20 juillet 1841, il loge à Waterville chez Jean-Baptiste Mathieu. Du 20 au 22 juillet, Messire Fortier est en mission à Belfast.MoÏse Fortier (translation 1863, regitre de Saint-Georges, Beauce)

Trois semaines après sa noyade, le 7 juin 1845, Moïse Fortier est inhumé à Saint-Georges, dans la chapelle du côté de l’évangile. En consultant les registres de 1863, on apprend que...

Lors d’une de ses tournées au Maine, le curé Fortier de Saint-Georges donne la communion à une femme qui n’en a pas reçu depuis 17 ans. Du 12 au 27 juillet 1841, l’abbé Fortier visite Kennebec, Skowhegan, Waterville, Gasté (Augusta) et Belfast. Il y fait 39 baptêmes, 13 communions et 163 confessions. De plus, sept enfants ont reçu l’enseignement préalable à la première communion. En 1842, il se rend jusqu’à Hallowel. Le curé est accompagné d’un jeune paroissien de Saint-Georges.

Ainsi, en 1853, le curé Antoine Campeau recense 19 familles qui ont quitté Saint-Georges pour les États-Unis en plus de 25 jeunes hommes… et en 1854, six autres familles plus 10 jeunes gens. « De ce nombre ne sont point compris ceux qui vont travailler aux chantiers, aux chemins de fer, aux mines, car il serait impossible d’en tenir compte à cause du va-et-vient continuel. »

D’ailleurs en 1842, Moïse Fortier témoigne :

« Cette partie de l’union américaine (Maine) contient un nombre considérable de cultivateurs canadiens, surtout de jeunes gens de la Beauce, qui se sont trouvés dans la dure nécessité d’émigrer… par le refus que les seigneurs du lieu font de concéder actuellement des terres. » Les seigneurs spéculent sur leurs terres, en attente de l’abolition du régime seigneurial… ce qui retarde le développement !

Le curé de Saint-Georges se noie (1845)

En 1935, le Frère de la Charité Adjutor, alias Lorenzo Favreau (1886-1961) laisse des notes d’enquêtes orales au presbytère de Saint-Georges. Il y signale que, le 12 mai 1845, le curé Fortier se dirige en canot au presbytère de Saint-François-de-Beauce. Le curé Louis-Édouard Bois (1813-1889) décline l’offre de l’accompagner à Québec.

Le presbytère (1803-1849) de Saint-François est situé presque au même site que celui de nos jours, bâti en 1874. Face au site du futur cimetière beaucevillois actuel, aménagé en 1893, un bac est opéré par Félix Veilleux à Joseph (1819-1894). À cette époque, il n’y avait aucun pont à Saint-François-de-Beauce.

Le notaire Philippe Angers (1850-1935) assure : « Il arriva que le câble des bacs, dont une partie disparaissait sous l‘eau, fût la cause d’accidents. Les canots en descendant la rivière s’accrochaient à cet obstacle invisible et chaviraient. Ces bacs sont situés où le courant est le moins fort. Ces plates-formes étaient retenues par deux petites poulies qui tournaient sur des câbles tendus d’une rive à l’autre. » À la mi-mai 1845, la rivière Chaudière est alors haute et les courants sont rapides.

Acte de sépulture de 1845 de Moîse Fortier.

Acte de sépulture de 1845 de Moîse Fortier.

Le canot du curé Fortier chavire. Messire Fortier meurt noyé. Il est alors accompagné du sacristain Augustin Turcotte qui se sauve en s’accrochant au canot. L’autre passager, Pierre Langelier dit Lazette, âgé de 57 ans, époux d’Élizabeth Jobin à Jean, pourtant bon nageur, meurt lui aussi. Le curé Louis-Édouard Bois de Saint-François-de-Beauce assure l’intérim. Le 5 octobre 1845, le curé Antoine Campeau arrive de Sainte-Croix-de-Lotbinière à Saint-Georges.

Trois semaines après sa noyade, le 7 juin 1845, Moïse Fortier est inhumé à Saint-Georges, dans la chapelle du côté de l’évangile. La construction de cette première chapelle est commencée en 1823, reprise en 1829 et terminée en 1831. Aucun curé permanent avant Moïse Fortier, en 1840. On remplacera la chapelle en 1862. De 1831 à l’arrivée du curé Moïse Fortier, les paroissiens devaient se déplacer à Saint-François-de-Beauce.

La translation des restes du curé Fortier (1863)

Plus tard, soit de 1900 à 1902, lors de la construction de l’église actuelle, on ne change pas les restes du curé Fortier de place. Donc, il se trouve dans la nef, dans le chœur, sous la nouvelle église. En 1935, le Frère de la Charité Adjuteur interviewe l’époux de Flavie Rodrigue, un résident du rang Saint-Guillaume à Saint-Georges, Bernard Fortin à Olivier (1847-1935) à Jean Fortin (1re messe en 1822 dans sa maison). En 1863, M. Fortin déterre le curé, noyé et chaulé, de 1845 et le place dans un nouveau coffre, toujours du côté de l’évangile.

En 1863, Moïse Fortier sera réinhumé comme l’atteste cette copie du registre de l’époque.

En 1863, Moïse Fortier sera réinhumé comme l’atteste cette copie du registre de l’époque.

À Saint-Georges, le 8 juillet 1863, une cérémonie religieuse souligne cette translation des restes du Curé Fortier.

Enfin, en 1839, le daguerréotype naît en France. Moïse Fortier (1813-1845) a-t-il eu le temps et l’opportunité de se faire photographier ?

André Garant

Sources :

Album Souvenir à l’occasion de la bénédiction du pont de Beauceville, 2 oct. 1932, Philippe Angers.

À l’ombre du clocher, Paroisse de Saint-Georges 1835-1985, André Garant

Ancestry.ca

BMS2000

Éclaireur-Progrès, no spécial (1856-2006), 2 décembre 2005, André Garant

Histoire de Saint-Georges de Beauce, Robert Vézina et Philippe Angers, 1935

La Beauce et les Beaucerons, Portraits d’une région 1737-1987, F. Bélanger, S. Berberi, J.-R. Breton, D. Carrier, R. Lessard

Précis historique sur la paroisse de St-Georges de Beauce, Fr. de la Charité Adjuteur, 1935

Saint-Georges d’hier et d’aujourd’hui, 1969, Roger Bolduc

Sainte-Marie de la Nouvelle Beauce, 1970, Honorius Provost

SHSartigan
CarteVetementsSevigny
PBeauceville
CarteDanaki
St-Côme
Raymond Vachon

Chercher dans les archives

Chercher par date
Chercher par catégorie
Chercher avec Google

Galerie photo