L’AQDR REÇOIT
Louis Plamondon : juriste pour les aînés

La présidente de l’AQDR Beauce-Etchemins, Hélène Morin et le conférencier, sociologue et juriste, Louis Plamondon
L’Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées (AQDR) de Beauce-Etchemins recevait Louis Plamondon de l’AQDR nationale, juriste et sociologue, dans le cadre d’une rencontre-échange, rassemblant une cinquantaine de personnes, sous le thème « Vieillir en sécurité ».
Monsieur Plamondon est également la personne-ressource dans les médias d’information pour la défense des droits des personnes âgées.
Le nom AQDR est suffisamment clair sur la mission fondamentale de l’organisme. Il s’agit, en se regroupant, de devenir une force qui « s’organise plutôt que de se faire organiser », comme l’articule le feuillet informatif de l’AQDR Beauce-Etchemins.
La conférence
Les deux sujets étaient 1) la sécurité des aînés à domicile et en résidence et 2) les droits des aînés en résidence et la légalité des baux.
État de la situation
En conférence de pression, monsieur Plamondon aborde en rafale différents points qui démontrent que, pour le dire délicatement, tout n’est pas pour le mieux dans la façon dont les personnes âgées sont traitées au Québec.
Il y a aussi eu des améliorations. La certification des résidences de 2007 n’était « pas bien faite », par contre, celle en vigueur depuis mars 2013 l’est.
Il y a possibilité de faire beaucoup d’argent avec les grosses résidences, mais par ailleurs, les petites peinent à être conformes aux normes.
« Il n’y a pas assez de services à domicile au Québec », tonne Louis Plamondon en ajoutant que « les gouvernements ont vendu les vieux en donnant le crédit d’impôt à la résidence ».
Infantilisation
Monsieur Plamondon rapporte des histoires qui frisent le ridicule, dont celle-ci : dans une résidence de luxe (3 000 $ par mois) où des résidents contestaient, la direction a interdit les jeux de cartes et la danse pendant trois semaines. Il arrive que les employés boudent les contestataires et les servent plus tard, nous assure le juriste.
Jusqu’à quel point ces comportements sont-ils répandus ? Difficile à évaluer précisément, car les personnes âgées hésitent à se plaindre officiellement.
Vieillir en sécurité
L’AQDR a également distribué 500 000 exemplaires d’un guide intitulé Vieillir en sécurité, que tous les aînés et leurs proches devraient avoir en leur possession. En quelque 24 pages, on y explique les principaux problèmes en suggérant des solutions. On parle de reconnaître la violence, rompre le silence, un test d’évaluation de danger court et concis, mais très bien fait, avec interprétation. On y parle également de la prévention du suicide.
Le guide aborde aussi les droits des aînés en résidence — ils y sont 120 000 —, dont le bail dans les résidences pour personnes âgées, ce qui est légal et ce qui ne l’est pas. Pourquoi ?
Louis Plamondon révèle qu’une étude de 58 000 baux a identifié des clauses illégales dans 71 % des cas. On donne une dizaine d’exemples dans le document, nous n’en citerons qu’une sur l’engagement à obtempérer aux ordres du locateur et de son personnel, qui va comme suit : « le résident s’engage à respecter les conditions et les avis écrits et verbaux ». C’est une clause abusive, donc illégale.
Le guide liste toute une page d’organismes et d’endroits où trouver aide et conseils à partir du 911 jusqu’à, bien sûr, l’AQDR au www.aqdr.org
L’AQDR Beauce-Etchemins est sis au 12220, 2e Avenue à Saint-Georges. Tel : 418 222-0000 Leur site web est : www.aqdrbeauce.com Courriel : [email protected]
Très beau mot de la présidente Hélène Morin en terminant, « En défendant les personnes âgées, on prépare notre avenir. Ce n’est pas à 75 ans qu’on pourra le faire ».