CAROLINE VEILLEUX SAUVE LA SITUATION
Les farfadets frappent Marie-Fitzbach
Par: Joffre Grondin
Une fois de plus cette année, la chapelle du Centre culturel Marie-Fitzbach était remplie juste à la bonne capacité pour être à l’aise et ne pas se sentir comme des sardines, bref, l’idéal pour célébrer la Saint-Patrick, le 17 mars. Était assurée la présence d’une cornemuse avec son joueur de, pour démontrer, souffler, craquer, zinger à l’audience les particularités sonores résultant du pressage, du sac et du tartan entre Écossaises et Irlandaises.
Cet excitant moment n’a malheureusement pas eu lieu, que veux-tu mon cher Ti-Mé comme disait le père Gédéon. Ce qui aurait pu être un drame n’a pas eu lieu. Les farfadets ont été joués, car le show must go on, et oui madame, il a goonné.
Heureusement que Caroline et le café étaient là pour repasser les faux plis de la situation.
Que s’était-il donc passé ?
Une démonstration de cornemuse, son histoire, de même que celle du kilt devait être présentée par Louis-Frédéric Gagnon, qui malheureusement a eu un empêchement, une semaine seulement avant la date prévue.
Caroline Veilleux, chef de division au développement culturel a réussi à trouver un remplaçant en la personne de Michel-Éric Castonguay, cornemuseur. « Je serai là une heure avant le spectacle », avait-il assuré. Pourtant, les minutes et les heures passaient et aucun cornemuseur ne se pointait dans l’ascenseur.
Que faire ?
Caroline a fait quelque chose qu’on ne voit jamais dans les films…, surtout ceux où tout tourne mal ensuite. Elle a simplement dit la vérité au public. Ses petites cellules grises, son expérience et la compréhension du public ont fait le reste, aidées des images de l’Irlande, de la musique, du tirage d’une demi-douzaine de prix et… du café-crème et des gâteaux.
Ce fut quand même, aux dires des participants, une belle après-midi de Saint-Patrick, et tout le monde s’en fut retrouver son chez-soi, mais…
Mais où était donc le cornemuseur ?
En date du jeudi soir 20 mars, toujours aucune nouvelle du cornemuseur. Plusieurs indices examinés pointent dans le même sens. Nous avons donc élaboré une hypothèse de travail qui semble au moins aussi plausible que ce que les politiciens essaient de nous faire avaler ces temps-ci : les farfadets ont enlevé Michel-Éric Castonguay, cornemuseur de son état.
Voyons quelques indices.
Wikipedia, dont voici un petit extrait, nous parle des leprechauns souvent confondus avec les farfadets. La plus ancienne référence connue apparaît dans le conte médiéval Echtra Fergus mac Léti. Le texte contient un épisode dans lequel Fergus mac Léti, roi d’Ulster s’endort sur la plage et se réveille en se retrouvant entraîné dans la mer par trois lúchorpáin. Il capture ses ravisseurs, qui lui accordent trois vœux en échange de leur libération.
Le leprechaun est dit être une créature solitaire, dont la principale occupation est la fabrication et réparation des chaussures et jouer de vilaines farces.
Michel-Éric Castonguay avait-il des chaussures en mauvais état ? S’est-il endormi au volant ? Et s’il ne s’était pas réveillé ! Ou aurait-il fait par erreur vœu de pauvreté, chasteté et obéissance ?
Autre indice tout aussi solide ; en examinant d’un œil averti l’affiche annonçant le spectacle, on remarque une caricature de ce qui est probablement le coupable, en bas, à droite. Tout devient clair. Le ravisseur, de moins d’un mètre sans le chapeau, aurait signé sa vilaine farce. Si vous apercevez un individu répondant à cette description, contactez la police. La vie d’une cornemuse peut être en jeu.
Morale : Il faut toujours avoir un plan B, et ne jamais manquer de café et de gâteau.
AJOUT : il est sauvé !
Nous attendions une demande de rançon des farfadets. Elle n’a pas eu lieu. Un message de Caroline Veilleux, en date du mercredi 26 mars, nous apprend que le cornemuseur « a fait un accident de voiture causé par un malaise, en s’en venant au Centre culturel. Il a été hospitalisé depuis ». Tout fini donc pour le mieux, mais aucune nouvelle de l’état de la cornemuse. Tout ça était peut-être une tentative des farfadets, de voler la cornemuse. Quoi qu’il en soit, nous aurons peut-être le plaisir de la présence de Michel-Éric Castonguay et de sa cornemuse l’an prochain.
En attendant, un petit café irlandais de temps à autre est très bon pour le moral.