Le monument disparu de l’Amérindienne du Lac Drolet
Par: Jean-Nicol Dubé/Joffre Grondin
Voici une chronique qui aurait pu être simple, mais qui s’est compliquée pour le mieux. Il s’agissait d’un court texte de Jean-Nicol que vous pouvez lire plus bas. La semaine dernière, c’était très long, cette semaine ce serait court. Tout baignait dans l’huile. Dix minutes et c’est terminé.
Petit problème, il manquait une photo pour illustrer. Pourquoi pas une photo de la célèbre source du Lac Drolet !
Suite à la catastrophe survenue à Lac-Mégantic en juillet dernier, il fallait absolument s’y rendre. Et la route la plus facile passait par Lac Drolet, ce qui menait près de la polyvalente de Mégantic, l’accès le plus facile au site. Donc, pourquoi ne pas s’arrêter à la source en passant ? S’agissait de retrouver les photos.
En consultant ma banque de photos, surprise, surprise… que je garde pour la fin.
Voici donc le texte original de Jean Nicol.
Le monument disparu
Lors d’une visite au cimetière du Lac Drolet en 2009, un membre de notre société constata qu’il y avait sur un monument une inscription d’une Amérindienne. Hélas comme il arrive souvent, il n’avait pas sa caméra.
Plus tard, il y retourna : le monument était disparu. Il s’informa, et comme réponse « il n’y a jamais eu d’inhumation amérindienne ». La chose n’en est pas restée là. Un peu de recherche et, ho! voici l’Acte d’inhumation :
Le quidam à qui le membre s’est informé aurait pu dire que la location du terrain n’était pas payée depuis longtemps, ou qu’elle n’avait plus de famille, au lieu de prétendre que le monument n’avait jamais existé.
L’indien, Joe Marry Cazihlante, est décédé accidentellement à l’âge de 80 ans environ. Il était le frère de l’Indienne Clothilde, assassinée à l’automne 1865 (6 octobre) à Long Pond pour une pièce d’or de 20,00 $. Cazihlante signifie « va vite ».
Marie-Louise Marry décédée le 23 août 1902 et inhumée à Saint-Samuel de Gayhurst le 25 août 1902.
(Note : érigé en 1885, Saint-Samuel-de-Gayhurst allait adopter, en 1968, le nom Lac-Drolet.)
Ceux qui étaient là avant nous autres ; pourquoi les traiter ainsi ?
Sources : Journal de Chasseurs, novembre, décembre 1975 et janvier 1976 ; Ancestry.ca
Jean Nicol Dubé
En cherchant la photo
En lisant l’acte d’inhumation, j’avais remarqué que le nom était Marie-Louise Mary et non Marry, mais bon… y’a rien là. En regardant les photos que j’avais prises en juillet 2013, de l’intérieur du kiosque, Dieu sait pourquoi, il y en avait qui montraient quelques plaques dont l’une était celle-ci. C’est là que c’est devenu intéressant.
Marie-Louise Mary et La petite séduction, mai 2010 me sautent au visage. Il s’était passé quelque chose après 2009. La populaire émission avait dû stimuler la fibre historique de la municipalité.
Non seulement elle avait existé, mais il y avait une légende sur cette personne. Un saut spontané de l’inexistence au légendaire. On ne voit pas ça tous les jours.
Après avoir fouillé du côté de La petite séduction avec peu de succès, côté légende, il fallait s’en tenir à l’autre photo, qui donnait au moins un résumé intéressant.
Que faire Albert ?
Taper Joe Marry Cazihlante dans Google. Why not peanut ! Et paf ! C’est Joseph Marie Cazihlante & Sisters-Ne-Do-Ba qui apparait. http://www.nedoba.org/bio_marie02.html
Le site s’appelle Ne-Do-Ba, qui veut dire Amis en Abénakis. Le site est conçu pour découvrir ce qui arrivé au peuple Abénaki, qui existe depuis 10 000 ans.
L’article en question ne date que de 2013. On peut y lire que la famille viendrait de Saint-Georges, mais qu’ils ont fini leur vie dans le coin de Mégantic/lac Drolet.
L’auteur mentionne la visite du « gentleman de Québec » en octobre 2009 et serait revenu un an plus tard. La pierre tombale était disparue. Cela mènerait à octobre 2010. Or, La petite séduction a eu lieu en mai 2010. Le comité devait être en place et était de toute évidence au courant et la réponse « il n’y a jamais eu d’inhumation amérindienne » ne tient pas la route.
L’auteur mentionne que la famille Cazihlante venait de Saint-Georges et cite un recensement datant de 1809 une Liste des sauvages de Sartigan et leur famille, qui mentionne un Joseph Marie Kisitante, qui serait phonétiquement très près de Cazihlante. http://www.nedoba.org/census_sartigan_1809.html
Les limiers sont sur la piste. Il faut maintenant absolument, par acquit de conscience, vérifier à Lac Drolet si la pierre tombale a repris sa place, et trouver une version longue de cette légende. Une promenade de dimanche après-midi.
À propos de la Société
La Société de Généalogie niche au 4e étage du centre culturel Marie-Fitzbach, à Saint-Georges de Beauce.
Heures d’ouverture : Tous les dimanches après-midi (sauf durant les jours fériés) de 13 h à 14 h 30.
On peut rejoindre Jean-Nicol Dubé à cette adresse : [email protected]
Vous êtes invités à visiter notre site web ici : http://genealogie.beauce.voila.net