Coalition citoyenne gaz de schiste Beauce-Sartigan
Un plan d’action pour la protection de l’eau

Le maire de Saint-Théophile, Roland Boucher; le président d’assemblée Gilles Blanchet et le président de la Coalition gaz de schiste Beauce-Sartigan
L’assemblée spéciale tenue à Saint-Théophile samedi dernier, le 24 novembre, avait pour but de définir un plan d’action beauceron pour faire un front commun en face de l’industrie du gaz de schiste, en insistant tout particulièrement sur la protection de l’eau. Il est, en effet, assez difficile à d’imaginer quelqu’un qui ne voudrait pas protéger son eau potable.
Après un résumé du cheminement régional, le président de la Coalition citoyenne gaz de schiste Beauce-Sartigan, Claude Lachapelle a rappelé qu’avec la mobilisation citoyenne, « depuis deux ans on a réussi à bloquer l’exploitation » ce qui veut dire bloquer l’injection de substances dans le sol totalisant « entre 600 et 2027 produits chimiques, plus de l’acide chlorhydrique ».
« Un travail colossal a été fait en Beauce », maintient-il.
Actions
Chaque comité citoyen des 21 municipalités de la région Beauce-Sartigan est concerné, mais chaque personne de la région doit sentir l’urgence. Au fond, les actions sont une continuité de celles entreprises en région depuis un peu plus d’un an. Il s’agit de faire des représentations auprès des élus municipaux et « d’encourager vos citoyens pour adopter un règlement pour protéger l’eau » comme propose Claude Lachapelle.
Saint-Gédéon, Saint-Théophile et Saint-Côme l’ont déjà fait. Il faut continuer le mouvement. La MRC Beauce-Sartigan a d’ailleurs voté une résolution d’appui en ce sens. « Il faut que les municipalités embarquent », soutiendra Richard Chartier, un des intervenants du panel.
Le maire de Saint-Théophile, monsieur Roland Boucher n’y va pas de main morte. « Peu importe les risques, il n’y aura pas de risques trop grands pour protéger notre eau ».
Évaluation environnementale stratégique.
Le Plan vise à fournir un appui au gouvernement en place pour sa promesse d’adopter un moratoire sur les gaz de schiste, et ce avant le dépôt du rapport sur l’évaluation environnementale stratégique (ÉES) en novembre 2013.
La composition du comité du BAPE a été critiquée, car elle ne compte aucun représentant des citoyens, mais un des compagnies. Les participants joignent ainsi les propos de la ministre des Ressources naturelles, Martine Ouellet qui avait critiqué la composition dudit comité, qui compte une représentante de Talisman Energy, compagnie qui paie les services du président de L’Association canadienne des producteurs pétroliers (ACPP)
Le financement de 7,5 M, accordé par le parti libéral pour le financement de l’ÉES, a fait soupirer Pierre Bluteau, qui déplore que le mandat n’inclut ni les effets sur la santé, ni des solutions alternatives propres. Rappelons que Pierre Bluteau a fondé le Comité interrégional gaz de schiste de la vallée du Saint-Laurent avec Serge Fortier, à l’été 2010.
Pour faire face à un adversaire dont les moyens sont énormes, la Coalition se finance difficilement avec la vente des panneaux orange — quand même de plus en plus visibles — au coût de 10 $. « Sans financement, on s’essouffle », déplore Richard Chartier, militant et résidant de Sainte-Christine, en Estrie.

Richard Chartier, militant de longue date en Estrie est fier des actions faîtes à Sainte-Christine, où il réside. À gauche Yvon Jutras et sa conjointe. Monsieur Jutras est un expert en énergies renouvelables.
Solutions écoresponsables
Démontrer la non-acceptabilité sociale de la fracturation et protéger l’eau sont deux aspects qui en amènent un troisième : des alternatives écoresponsables. Il était fatal que le parc éolien de Saint-Robert Bellarmin soit cité. On a également cité le premier projet de biométhanisation municipale des déchets organiques par une usine à Saint-Hyacinthe en juillet dernier comme des premiers pas prometteurs.
Assistance réduite
La salle ne contenait qu’environ 25 personnes, incluant les différents intervenants, ce qui n’a aucunement ébranlé monsieur Lachapelle qui dit « avoir dépassé le stade de l’inquiétude » et être entré « dans la certitude ». Le président d’assemblée ayant affirmé au cours de la réunion que beaucoup de pancartes « Non au gaz de schiste » se trouvent dans les rangs, on pourrait supposer très simplement que les « convaincus » sont resté chez eux, à moins d’être parti à la chasse, mais qu’ils seront là si jamais « ça vient qu’à chauffer ».
Une petite drôle en finissant
Parlant de la fracturation hydraulique, le ministre fédéral des Ressources naturelles, Joe Oliver déclarait dans le Devoir vendredi 23 novembre que « les autorités de la Colombie-Britannique… pensent qu’il n’y a pas de danger environnemental ».

Sur une note plus lègère, on peut apercevoir cette boite à malle tout à fait originale entre Armstrong et Saint-Côme. Fallait y penser!
Quelques minutes avant de mettre cet article en ligne, LeDevoir.com 28 novembre 2012 20 h 50 s’éclate. Nouvelle de Calgary. L’Association canadienne des producteurs pétroliers (ACPP) a publié mercredi de nouvelles directives concernant les risques de tremblement de terre associés à la fracturation, une technique controversée pour extraire le gaz naturel du schiste.
Une heure plus tard dans les Maritimes, 3 mois plus tard dans l’Ouest
Et le petit texte sous la photo spécifie que : les pratiques proposées par le groupe issu de l’industrie sont mises en ligne près de trois mois après qu’une étude réalisée par la Commission du pétrole et du gaz de la Colombie-Britannique eut révélé que la fracturation avait causé une série de petits séismes dans le nord-est de la province entre 2009 et 2011.
Tout comme à Gérald Tremblay, personne ne l’avait dit à Joe Oliver.
L’article est ici : http://bit.ly/TulnaL