ET MON GAGNANT EST...
Luc Villeneuve du PQ
Par: Joffre Grondin
Pourquoi choisir Luc Villeneuve, placé à 10,8 % sur http://electionsqc.com/spip.php?page=circonscription et à 8 % sur http://www.votestrategique.com/fr/beauce-sud, ce qui est, en passant, à peu près le même pourcentage qu’en 2008, 10,62 % ? C’est ce que cet article tentera d’exposer, avec de longs détours.
Nous disons donc tentera d’exposer, de décrire ou d’expliquer, de peindre un raisonnement qui vaut ce qu’il vaut, mais sûrement pas d’essayer de convaincre.
Au départ, personne n’a à se justifier pour la raison pour laquelle il accorde son vote. C’est personnel. La raison peut être futile ou profonde, c’est votre affaire. Si vous n’allez pas voter, c’est votre affaire. Tous les arguments qui cherchent à vous culpabiliser auront probablement l’effet contraire, ils renforceront votre position.
Par contre, il est indéniable que la démocratie est en pleine santé lorsque le plus de gens possible s’expriment. Les gens veulent être écoutés. S’ils ne le sont pas, la santé baisse et madame D. Mocratie devient très malade. À 40 % d’abstention, on est pas loin du cancer.
Des s qui sifflent
Je ne sais pas si c’est l’âge, mais il semble que décider pour qui voter a déjà été beaucoup plus facile. Si vous n’avez pas quitté la page en lisant le titre, j’entends d’ici les « pas pour un péquisssssssss ; Pauline Marois, j’pas capable ; les séparatisssssssss y veulent briser le Canada ; voter péquisssssssss, ben voyons donc, on va perdre nos pensions, nos pelles à neige, nos belles montagnes Rocheuses » ! (Des montagnes en roche, c’est original ça. Les autres montagnes sont faites en quoi ? Il doit y avoir de beaux arbres tout en bois sur les montagnes en roche). Bon !
Revenons à notre mouton. Ce n’est même pas stratégique comme vote.
Ça, c’est encore une nouvelle chose à la mode dont on aurait pu se passer. Voter stratégique ou pas. Est-ce que c’est plus stratégique d’annuler son vote que de ne pas voter ?
Si ça continue à se compliquer, on va tomber sous la barre de 50 % de participation, comme aux élections municipales où le taux était de 40 % en 2009, ou à 15-20 % aux élections scolaires, si elles existent encore. On va avoir l’air fin.
Étape 1 : Voter ou ne pas voter
Mon premier choix, qui est le plus facile, aurait été de rejoindre les rangs des 2 442 887 québécois qui n’ont pas été voter en 2008, ce qui veut dire 42,57 % des électeurs inscrits, ou des 18 784, soit 40 %, qui ont fait de même dans Beauce-Sud. Ils doivent quand même avoir des raisons.
Ne pas voter, raison facile
Une raison qu’on entend souvent va un peu comme ça : « Je n’y connais rien, y sont tous pareils, ça ne m’intéresse pas » est difficile à contrer, parce qu’il ne veut rien savoir et que c’est son droit. Tout comme le droit de ceux qui ne veulent rien savoir du golf, du hockey, des émissions de cuisine, des voyages aux Indes, de ceux qui ne parlent que des « chars », des jeux de cartes, de la musique forte, de Star académie, des fatigants qui veulent te dire quoi faire et quoi penser, de ceux qui parlent du devoir de citoyen au lieu du droit de voter.
Position facile qui ne demande aucun effort. Être têtu en plus est encore mieux. Y en a-t-il beaucoup comme ça ? Dur à dire, car ils sont généralement assez discrets. Ne pas casser les pieds des gens est une grande qualité.
Ne pas voter, raison moins facile
Après avoir bien étudié les propositions des différents partis, ce qui demande temps et efforts, on peut arriver à la conclusion que personne ne propose ce à quoi tu tiens mordicus. Toutes les raisons étant bonnes, puisque c’est ta décision de citoyen dans un pays libre. Il paraît.
Si par exemple tu constates qu’aucun parti ne s’est engagé à n’exploiter les richesses naturelles que si elles sont transformées au Québec pour le bien-être de la population et non pour engraisser les grosses compagnies, ou sinon, à les laisser dans le sol jusqu’à ce qu’on puisse les utiliser. Actuellement, ça se passe comme si un voleur t’engageait pour l’aider à charger son camion avec tout ce qu’il y a dans ta maison et te laisse 100 $ et un sac de pinottes en partant, laissant ta maison vide.
Ça pourrait être une autre raison, d’un autre style, mais qui existe, genre « Ça fait 150 ans qu’on a des hommes premier ministre et on doit 250 milliards. C’est le temps d’essayer une femme. Elle ne fera sûrement pas pire ».
Si vous pensez faire changer ces personnes d’idée en leur parlant et en tentant de les convaincre, oubliez ça, elles ne diront pas un mot, mais vont faire à leur tête.
Étape 2 : On décide de voter
Voter, mais pour qui ? Pour voter, il faut décider si on vote pour le chef ou pour la personne qui se présente. Prenons les 3 principaux partis. On avait un chauffeur de taxi les deux mains sur le volant et on est dans le clos, qu’il est en train de donner ; on a aussi un concierge qui veut faire le ménage et annihiler les commissions scolaires au lieu de faire le ménage au ministère mal nommé de l’Éducation, et une Pauline qui terrorise d’un simple sourire tous ceux qui sont contre la souveraineté. Dans certains journaux anglophones, on est tout près de parler de la onzième plaie d’Égypte.
Pas ça qui m’allume. Voyons les candidats.
Robert Dutil est un Monsieur qui a des convictions solides et dont le long parcours public l’honore, mais ce dernier mandat l’a laissé dans l’état de quelqu’un qui aurait passé 3 heures sur la plage à Old Orchard Beach sans saint chrême solaire : bref, brûlé.
Richard Savoie, a travaillé avec Maxime Bernier, et semble connaître le milieu. C’est un type sympathique qui sera probablement notre prochain député si la tendance se maintient, comme disait chose. À part de vouloir lui aussi faire le ménage…
Luc Villeneuve a fait sa marque dans le dossier des gaz de schiste dans la région, une implication profonde de sa part. Protéger l’eau, stimuler les énergies renouvelables. Points auxquels je tiens mordicus. On tient finalement quelque chose.
Ce n’est pas assez. Voyons s’il y aurait quelque chose que personne d’autre n’offre dans les grands partis.
Unique au PQ
Le parti Québécois offre une Charte de la laïcité pour enfin séparer l’Église et l’État. Ils sont les seuls des grands partis. Il reste le crucifix à l’Assemblée nationale, un résidu de Duplessis de 1936 qui n’a plus sa raison d’être et dont il faut se débarrasser avec le la la dinosaure Tremblay. J’achète quand même la Charte.
Autre chose. Le seul des trois à tendre l’oreille au mouvement étudiant, dont l’action dépasse largement les frais de scolarité et qui touche les fondements de notre société actuelle, mouvement qui a rassemblé des milliers de non-étudiants de tous les âges dans son sillage, est le parti Québécois. Les autres utilisent le gaz et les matraques pour dire que les étudiants sont violents. Je n’achète pas.
La souveraineté. Aucun problème avec ça. Je lis attentivement les journaux anglophones depuis 25 ans. N’ayez crainte, ils vont nous tirer dehors avant qu’on décide de s’en aller. S’agit d’attendre. Pensons-y même plus.
Prix de consolation : le territoire est stable
Le territoire de Beauce-Sud n’a pas été modifié depuis 1988, contrairement au trois quarts des circonscriptions au Québec. Cela permet une certaine stabilité. Les variations semblent se faire entre deux partis, le PLQ et une nouvelle mouture de l’ADQ, la CAQ. Les projections des deux sites mentionnés précédemment y vont respectivement avec Richard Savoie de la CAQ à 50,03 % et Robert Dutil du PLQ à 31,06 % ; le deuxième site lance 61 % contre 23 % (lundi 3 sept. vers 17 heures).
Les écarts sont encore plus grands dans Beauce-Nord, (61 % CAQ et 23 % PLQ)
Si vous décidez d’aller voter, allez-y et votez à votre goût, sans vanité, sans humilité et sans remords. Vous avez voté de votre bon bord.