RÉCITALS DE L’ÉTÉ GEORGIEN
Un duo de trois
Par: Joffre Grondin

Luce Veilleux, Jean-Guy Roy et Martin Gaudreault ont fait passer un bon moment aux nombreuses personnes rassemblées sur le parterre de l’Arborétum
C’est le groupe The Sylver Stars qui était en vedette pour ce dernier mercredi de juillet 2012 au Kiosque du Régiment. Le duo Martin Gaudreault et Jean-Guy Roy tire son répertoire de la musique populaire, du rétro et du country, mais ils ont une nouvelle corde à leur arc. Devant ces vieux routiers, la pétillante, sautillante, ondulante, souriante, délicieuse et mélodieuse Luce Veilleux, offrait des bouquets de notes à un auditoire rapidement conquis.
Armés, l’un d’une classique Fender Stratocaster et l’autre d’un très beau modèle Ibanez rouge, les deux joyeux lurons prenaient un plaisir évident à supporter Luce Veilleux qui a enfilé des classiques tels : CCR, comme Have You Ever Seen the Rain et Bad Moon Rising, Marjo et Shania Twain, les Beatles avec Eight Days a Week, I Saw Her Standing There et Imagine; I Will Survive,The Twist et a même osé Travelin’ Band de Credence Clearwater Revival et Janis Joplin avec Me and Bobby McGee.
On les aime encore
On les connait tous, on les a entendus d’innombrables fois ; les originaux à leur sortie en passant par toutes les sortes de groupes imaginables et quelquefois difficilement endurables parfois pendant un demi-siècle. J’exagère ? Les Beatles ont sorti I Saw Her Standing There le 16 janvier 1964. 48 ans. Chuck Berry a écrit Johnny B Goode en 1955, sorti en 1958. 54 ans. Et on les aime encore.
Petit aparté, le Johnny B Goode de Chuck Berry est au moins partiellement autobiographique. Il est né sur la Goode Avenue. La célèbre introduction du début est copiée note pour note sur celle de Ain’t That Just Like a Woman, joué par le guitariste Carl Hogan en… 1946. Quand c’est bon, c’est bon longtemps.
Ce qui fait que ce soir-là, l’audience frappait régulièrement des mains, quelques tout petits dansaient sur la musique, le son était bien balancé et pas du tout agressif, l’animation naturelle et non d’un style affecté et artificiel. Les musiciens avaient du bon temps et le transmettaient à la foule.
« C’est la meilleure que le monde dit », me glissera à l’oreille un spectateur en se retirant chaise en main et sourire aux lèvres, en parlant de Luce Veilleux. Beau compliment spontané ça !
C’est peut-être dans tous ces éléments que se trouve la formule. Des airs connus, avec le but de divertir sans prétention. Non seulement dans les chansons elles-mêmes et dans la qualité musicale de la prestation, mais dans l’échange sincère entre le public et la scène se trouve le petit secret des bons concerts à l’Arborétum.
Ce soir-là, la prestation s’est également soldée par trois rappels.

LuceVeilleux, crédit photo Florent Morin, excellent photographe, homme très connu, et ami, à qui j’ai confié l’espace d’un instant mon appareil. « L’écoeurant » a réussit en deux clics la plus belle photo de la soirée. Des amis comme ça, on les garde.
Entendu d’un spectateur assez âgé — je n’invente rien —, « Quand tu vois une belle femme comme ça, ça éclaircit les cataractes ». Il devrait se qualifier pour le compliment le plus original de l’année.
Rappelons que les concerts au Kiosque du Régiment à l’Arborétum sur la 18e rue à Saint-Georges sont gratuits pour tous et débutent à 19 h. Apportez vos chaises pour plus de confort. Le premier août, c’est le duo Maestrô, un voyage France-Québec avec Marcelle Houde et Gaston Rodrigue.