LES 24 HEURES DU FIELD DAY 2012
Une vue de l’intérieur
Se faire raconter quelque chose qui s’est passé, par quelqu’un qui l’a entendu d’un autre arrive souvent. La version du journaliste qui rapporte le vécu du radio amateur est exacte, mais différente de la même histoire, raconté par la personne qui l’a vécu. C’est pourquoi nous profitons de l’occasion qui nous est fournie d’apprécier deux versions du même événement, mais de deux points de vue différents.
Jean Jibouleau, code VE2GHI, membre du Club Radioamateur de Beauce a eu la délicatesse de nous faire parvenir sa perception des 24 heures 2012 du Field Day. Voici son texte.
Le début de la journée (samedi le 23) s’annonce magnifique. Et les voisins du parc Donat Tanguay de Saint- Jean-de-la-Lande voient arriver des autos chargé de radios, d’écouteurs, d’ordinateurs une quantité importante de fils et de câble coaxial. Une météo absolument superbe pour installer les antennes.
Vers midi, tout est complet. Nous passons les derniers instants à vérifier si les enchevêtrements de tendeurs et de câbles coaxiaux pourraient être disposés plus efficacement.
La stratégie choisie nous oriente vers l’installation de deux stations indépendantes. L’une sera réservée pour les communications en phonie (par microphone) alors que l’autre sera réservée aux communications en code morse. Chaque radio est assisté d’un ordinateur qui nous assure de ne pas contacter deux fois la même station. La réglementation l’interdit expressément.
Midi, c’est le moment de partir la génératrice, d’ouvrir les radios pour vérifier l’état des conditions de propagation. Mais voilà que le ciel se couvre rapidement. De sombres nuages et quelques tonnerres lointains nous inquiètent un peu. Lorsqu’on a plusieurs antennes installées, dans un parc bordé d’arbres on ne se sent pas très à l’aise de voir venir l’orage.
Finalement, mère nature est de notre bord et à 14 h le ciel est serein et nous voguons sur les ondes électromagnétiques. Il faudra se frotter aux 35 000 autres radioamateurs qui tout comme nous, tenteront d’établir un maximum de contacts. Tout le monde appelle tout le monde et tout le monde répond… sur un fond de grésillement atmosphérique.
Une symphonie à faire pâlir la cinquième symphonie de Beethoven. Mais pour un radioamateur, c’est le bonheur total.
La nuit se déroule sans anicroche. Cependant après 4 ou 5 heures en face d’un radio, avec les écouteurs sur la tête, la fatigue se fait sentir. Peu importe, un autre prend la relève et on ne laisse pas les radios refroidir.
Nous avons de la belle visite ; un ambulancier (M Jean-Marie Rosa) et même le chef des pompiers de la ville (M Sylvain Veilleux). M Maxime Bernier, député conservateur de Beauce nous a aussi honoré de sa présence.
M. Bernier connaît bien l’importance des communications.
La journée de la Saint-Jean (dimanche le 24) sera magnifique. Et les deux appareils sont utilisés au maximum. À 14 heures pile, c’est le silence complet. Les radioamateurs de la région 2 (les deux Amériques et le Groenland) sont épuisés, mais satisfaits. Ils ont vécu le Field Day 2012.
En ce qui nous concerne, nous avons réussi 200 contacts en phonie (par le microphone) et 395 contacts en code morse. L’objectif de 500 contacts a donc été pulvérisé. En calculant tout, les points bonis récupérés par la visite des visiteurs, l’utilisation de la génératrice, etc… nous atteignons 2970 points. Il faut remonter en 2008 pour avoir des résultats semblables. (Field Day 2008 : 2666 points et 819 contacts).
Finalement, 15 contacts ont été réalisés avec un transmetteur d’une puissance de 5 W. C’est environ la puissance de la veilleuse d’une chambre à coucher. Parmi ces 15 contacts, 7 ont atteint la côte du pacifique : Orange county, Santa Clara Valley, San Joaquin Valley près de San Francisco en Californie.
Le Field Day 2012 fait maintenant partie de l’histoire, mais certains radioamateurs jonglent à de nouvelles idées pour le Field Day 2013. Ils sont fous ces radioamateurs ;)
À l’an prochain,
Jean Jibouleau (VE2GHI), pour le Club de Radioamateur de Beauce. (VE2CRB)
L’autre version est ici : https://beaucemagazine.com/?p=7567