APRÈS LE POINT G, LE TRAIN G
Géants dans le monde des trains miniatures.
Par: Joffre Grondin

Benoît Painchaud, du club des trains G du Québec offre un point de comparaison pour la grosseur de l'échelle G des miniatures. Lettrage, couleurs et numéros sont strictement exacts.
Une exposition de trains de jardins a eu lieu au Musée minéralogique et minier de Thetford Mines pour la première fois les 5 et 6 mai dernier. Comme leur nom le laisse deviner, on peut les faire circuler à l’extérieur, dans un jardin aménagé.
L’exposition se déroulait à l’intérieur toutefois, mais pas loin d’une centaine de wagons et de locomotives de toutes les époques ont vu défiler quatre cents personnes, plusieurs de l’extérieur de la région.
Les modèles, vite, vite
Les passionnés de trains miniatures y étaient, pour voir et entendre les répliques à l’échelle G. Le monde des trains miniatures connait plusieurs modèles. Il y a le modèle à l’échelle T, dont le wagon tient sur un doigt (1:480) et à l’autre extrême, les modèles 1:4, 1:8 et 1:12 sur lesquels on peut s’asseoir pour se promener. 1:4 veut dire 4 fois plus petit qu’un vrai.
Si on excepte les énormes sur lesquels on peut s’asseoir, l’échelle G est donc le plus gros modèle, entre 1:22 et 1:29. Il permet un luxe de détails que les petits et grands ont beaucoup appréciés.

Monté par André Aubin, ce Hi-rail, véhicule pour inspecter les rails est pleinement fonctionnel.
Les visiteurs ont même pu assister à la simulation d’un accident ferroviaire avec voitures de police et véhicules prioritaires, tous gyrophares dehors.
Nous avons eu la chance de rencontrer trois passionnés, Benoît Painchaud, André Aubin et Marc Carette que nous allons brièvement vous présenter.
Les Trains G du Québec
C’est Benoit Painchaud, maquettiste ferroviaire et membre du club des Trains G du Québec (TGQ) qui nous accueille. Un mordu des trains miniatures depuis une quinzaine d’années, la première réunion du club, qui compte maintenant une dizaine de membres, s’est tenue chez lui à Thetford il y a deux ans.

André Aubin et Benoît Painchaud ont l'air de vieux amis, c'est qu'ils le sont.
Benoît Painchaud souligne qu’il n’y a qu’un seul distributeur pour les trains G au Québec, il faut donc souvent s’approvisionner aux États-Unis où les amateurs sont nombreux. En fait, il y a plus de 10 000 maquettistes ferroviaires aux États-Unis.
L’échelle la plus populaire au monde est la H0 1:87 et non la G. Pourquoi ? Une des raisons est le prix. Monsieur Painchaud nous apprend qu’une « locomotive coûte entre 400 et 1 000 $, dépendant s’il y a du son ou non. Le son est aussi cher que la locomotive ». Le prix d’un wagon, par contre, se situe entre 100 et 200 $. Il y a aussi les rails, l’électronique, les bâtiments, les personnages, etc.
Ça peut devenir dispendieux, mais « Je ne dépense dans rien d’autre » et « les trains, on a ça dans le sang, c’est viscéral », ajoute le dédié maquettiste.
De quoi tout ça a-t-il l’air dans un jardin ? Voyez celui de Benoît Painchaud ici
André Aubin
Maquettiste de grande expérience dans les trains de jardins, André Aubin a monté une draisienne, petit véhicule pour inspecter la voie qui est merveilleuse à voir circuler. Il a également réalisé un high-rail (camion pour l’inspection des voies.) à l’échelle 1:24 avec un moteur de draisine.

La toute petite draisine file sur les rails
On peut apercevoir les « vrais » camions lorsqu’ils viennent pour inspecter la voie ferrée. C’est un « pick-up » standard qui fonctionne sur route, mais qui grâce à un astucieux système abaisse des roues de type ferroviaire. Assez frappant la première fois.
Monsieur Aubin s’est aussi « payé la traite ». Il a construit un wagon de type Pullman, ces luxueux wagons qui étaient des maisons roulantes.

Remarquez les détails à l'intérieur et comparez avec la grosseur du pouce à gauche
On sait que les maquettistes achètent wagons et locomotives et fabriquent certains wagons, en plus de peindre, de la vraie couleur de compagnie, et de faire le lettrage. Même les numéros sont une copie d’un wagon ou d’une locomotive qui existe ou a existé. Le détail historique ne leur échappe pas.
On peut avoir une idée de l’exposition ici
Pour faire différent, l’inventif monsieur a mis ensemble les caractéristiques de plusieurs Pullmans pour en créer un modèle unique. L’avantage du modèle G est d’être assez gros pour pouvoir reproduire pratiquement tous les détails. En regardant par la fenêtre, on peut y voir les tableaux sur les murs et les fleurs sur la table. Voyez le hi-rail ici :
et plusieurs autres bonbons G ici http://www.chats-et-chatons-en-ville.fr/
Amusant
Un train de jardin, quand il y a des érables, peut avoir à affronter les samares sur les rails. L’invention tout à fait originale et dans la veine du modéliste, a été un véhicule qui les enlève avec une sorte de balai rotatif. Hilarant !
Marc Carette
Il publie le livre « L’épopée du Québec Central » en 1985. Ce livre « maintenant introuvable » selon l’auteur, de 184 pages et de 163 illustrations est une mine d’or pour les modélistes ferroviaires. Comme mentionné à la page 176, le livre a été écrit « pour pouvoir aider surtout les modélistes ferroviaires qui, faute de données techniques sur les locomotives, wagons et gares, ne pouvaient se retourner que sur le CP ou le CN ».

Marc Carette, auteur, modéliste, connaisseur ferroviaire pose avec en fond un film... qui n'est pas sur internet.
L’oeuvre a coûté 4 ans d’efforts qui en valaient la peine. On y trouve des photos d’accidents avec locomotives renversées, des horaires de trains, le trajet très précis de la visite royale de Élizabeth 1re en 1939, des gares, etc., etc. Fugace pensée, rééditer sur iBook peut-être.
Il aurait peut-être fallu dire « presque » introuvable.
Un autre livre, en anglais, en collaboration avec Derek Booth, From the St-Francis to the Chaudièreest publié plus tard. Le groupe TRAQ héberge également le fonds Marc-D Carette de la Bibliothèque et Archives nationales du Québec concernant des archives et images anciennes des chemins de fer au Québec (1850-1990) qui contient au-delà de 8 000 photographies. Description ici http://bit.ly/LrbtnN
Il fait partie du club Railcar, qu’on peut qualifier de sélect. Ses dix membres possèdent une draisine fonctionnelle. Une vraie, pas un modèle réduit.
Locomotive #15 d’Édouard Lacroix
Ce qui était sur la table parmi les nombreux autres trains était la locomotive à charbon du Québec Central #15 avec des wagons reproduits dans les moindres détails d’époque, qu’Édouard Lacroix aurait acheté et qui aurait fini sa vie à Lime Ridge.

Selon Marc Carette, c'est une reproduction parfaite à l'échelle G de la locomotive du Québec Central vendue à Édouard Lacroix au début du 20e siècle
Voyez un petit film de la 15, avec des wagons à la couleur verte originale du Québec Central de cette époque.
Il serait extrêmement intéressant de pouvoir présenter ces petits chefs-d’oeuvre d’invention à la population georgienne et beauceronne dans un avenir pas trop lointain.