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L’INVASION BARBARE

L’industrie gazière en milieu agricole

L'autobus est en route pour la Pennsylvanie. Heureux d'y aller, moins heureux de voir ce qu'on va y voir.

On entend de plus en plus parler de l’exploration et de l’exploitation des gaz de schiste en Beauce-Etchemins. On a déjà foré à Saint-Gédéon et à bien d’autres endroits au Québec. Quand il y a un risque que la nappe phréatique soit contaminée, par l’activité commerciale, on ne parle plus d’enjeux importants, c’est pire que ça, on parle de la base de la vie humaine : l’eau. 

Exagération? Il faut s’informer sur le sujet, vérifier ce qui a déjà été fait, et aller sur place si possible, pour voir si les activités nocives des compagnies qui exploitent les gaz de schiste sont fondées. C’est ce que plusieurs citoyens éveillés ont fait au Québec en se regroupant. Un deuxième voyage en Pennsylvanie, lieu particulièrement éprouvé, a été organisé dans la troisième semaine de mars.  

Le président de la Coalition citoyenne gaz de schiste Beauce-Etchemins, Monsieur Gaston Laroche et six autres personnes provenant de la Beauce, des Etchemins et de Bellechasse sont revenus dimanche en soirée d’un séjour de trois jours dans le comté de Bradford en Pennsylvanie. Ce second voyage avait pour but de constater les impacts en milieu agricole de l’implantation de l’industrie gazière.

Cri du coeur

Ce qui suit est le contenu d’un communiqué que nous avons reçu, plus qu’un rapport, c’est une sorte de cri du coeur du président Gaston Laroche. Il aurait évidemment été possible de tripoter le tout avec forces de « le président affirme que, rappelle, poursuit en disant, martèle monsieur Laroche, assène, insiste, soupire en révélant que, soutient, tonne » et pourquoi pas « s’époumone en râlant à bout de souffle méthané que l’industrie… ». Mais… il était beaucoup plus simple de vous offrir le tout tel quel.

Vous allez sentir que ce qu’il a vu l’a révolté et qu’il fait de son mieux pour transmettre ce qu’on peut qualifier d’horreur si on pense à l’état des lieux avant, comparé à ce que c’est maintenant. Son message, que voici, est au fond  « Il ne faut pas que ça nous arrive ». 

Barbares et agriculteurs

Le constat : une véritable invasion barbare de l’industrie gazière en milieu agricole. Le territoire du comté, jusqu’alors occupé à 90 % par de petites entreprises agricoles et forestières, est aujourd’hui déstructuré, c’est désolant, par l’occupation de l’industrie gazière, où se succèdent, à proximité des résidences et des fermes, les tours de forage, conteneurs de produits chimiques et eaux usées, pipelines, torchères, camions, stations de compression et carrières, rendant quasi impraticable l’agriculture pour certains.

Nous avons aussi constaté qu’une gare, où les camions sont remplis de sable de silice à l’air libre, est située juste derrière une garderie et d’un centre médical.

Les agriculteurs de cette région ont été véritablement exploités par l’industrie. Ils ont signé des ententes avec les gazières à rabais, entre 25 $ et 100 $ l’acre, au profit de la santé de leur troupeau, de leur propre santé et de celle des communautés voisines.

Puits fermé, notez les beaux tuyaux au fond qui passent sur la terre dévasté du pauvre diable de propriétaire.

Les compagnies gazières ont reçu 1614 violations de dommages environnementaux sur 2,5 ans, c’est l’équivalent d’un puits sur deux. Des groupes de médecins et de vétérinaires témoignent maintenant des données qu’ils ont recueillies pour dénoncer les pratiques non respectueuses de l’industrie gazière.

Ils dénombrent les mises en quarantaine des troupeaux, les taux d’avortement anormalement élevés, les déformations congénitales et la baisse de la production laitière des suites de déversements toxiques dans l’environnement. Nous avons mesuré un taux de radiation 2 fois plus élevé que la normale sur le site d’une agricultrice que nous avons pu visiter et dont la résidence et la ferme sont à peine à 200 pieds du puits. En regard des communautés voisines, certaines ont une qualité de l’air comparable à celle de la ville de Los Angeles, et ce en pleine campagne.

La revue Scientific American a récemment publié que l’eau potable des résidences situées à moins de 3 km des puits gaziers a 80 % des « chances » d’être contaminé au méthane.

Un couple nous a montré un récipient d’eau, dont les autorités disent qu’elle est potable, cette eau avait la couleur du lait au chocolat, mais pas le goût. Un évent doit être installé sur le puits de la maison pour évacuer le méthane qui devient trop élevé pour ses occupants.

L’industrie gazière a engendré 5669 emplois alors qu’elle en avait prévu 140 000. Les petits restaurants et hôtels de la région profitent de la manne soudaine et de courte durée des travailleurs venus pour la plupart de l’extérieur et qui quitteront aussitôt la région. Les travailleurs locaux effectuent les tâches les plus difficiles et les plus dangereuses.

En contrepartie, l’industrie du tourisme, du camping, de la chasse et de l’agriculture voit ses profits chuter, si même elle n’a pas déjà quitté les lieux des suites de contamination.

Les agriculteurs de ces régions ont perdu dignité et honneur, ils sont réduits à dénoncer les pratiques de l’industrie, au péril du peu qui leur reste.

J’ose à peine de croire qu’un jour nous permettrons à cette industrie de venir s’implanter chez nous. Il faut le voir pour ceux qui sont des Saint-Thomas. Il y a un autre voyage de prévu en juin et celui-ci se penchera sur les problématiques de la santé.

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