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Le « Sacré intemporel » de la Société lyrique

 La Société lyrique de la Beauce présentait son concert annuel le 11 mai 2019 sous le thème « Sacré intemporel ».

Par Joffre Grondin

La Société lyrique de la Beauce donnait son concert annuel le 11 mai, veille de la fête des Mères. Le répertoire mettait en valeur des compositeurs des époques classiques et contemporaines du domaine sacré. « Est-ce leur meilleur concert, ou l’un des meilleurs? » se demanderont les amateurs. 

Ceux qui y ont assisté décideront, mais voici un peu comment les choses se sont déroulées.

Choix judicieux

À la fin du concert — désolé de commencer par la fin — mais ce n’est qu’à la fin qu’on réalisait que le programme choisi était passé de ce qu’on pourrait qualifier de majesté surannée du 18e siècle au raffinement où nous ont mené les créations de deux siècles de compositeurs. 

Bravo pour ceux qui ont choisi les pièces.

Le choc, on ne peut plus agréable, survenait avec la première pièce de la deuxième partie, avec la musique celtique. On pouvait presque entendre une voix désincarnée nous susurrer à l’oreille « on a développé fort longtemps, mais écoute comme c’est beau ». 225 ans de travail, faut apprécier. Il s’en est passé des choses dans l’histoire de l’humanité durant tout ce temps.

Revenons sur nos pas, ou plutôt revenons sur nos notes.

Joseph Haydn : une œuvre de la fin du 18e siècle.

Après un coup d’envoi instrumental de l’orchestre d’une pièce très connue, en fait, connue de tous, de Mozart, Eine kleine Nachtmusik op 525, 1er mouvement… C’était écrit comme ça sur le programme, je vous assure.  

D’accord, je vous tire un peu la pipe. En français, c’est la petite musique de nuit. Ça va comme ça : takatakata takatakata takatakatakatakata ta ta ta ta ta ta ta ta ta ta ta. Je savais que vous la connaissiez.

Joseph Haydn : une œuvre de la fin du 18e siècle. 

La première partie au complet se concentrait sur la Messe à Saint Bernard d’Offida, en si bémol majeur, composée en 1796 par Joseph Haydn. Bernard d’Offida était un moine capucin du 17e siècle auquel Haydn voulait rendre honneur. 

Une des œuvres les plus admirées de Haydn, elle est aussi appelée Heiligmesse, qui vient du Sanctus où le mot Heilig est répété. Le mot allemand heilig veut dire saint en français. La chorale utilise la version en latin, le mot répété sera donc sanctus.

Les parties comprenaient : Kyrie, Gloria, Credo, Sanctus, Benedictus et Agnus Dei. Certaines parties nécessitaient des solistes; Maude Ouellet, Marie-Hélène Maheux, Robert Lachance et Jean Poulin ont effectué un beau travail. 

Que dire de la performance de la chorale ? Que dire du lyrisme de la Société ! Quelqu’un (un choriste dont nous tairons le nom, parce qu’en fait nous n’avons retenu que le prénom) nous a confié à l’entracte qu’il y avait eu des « petites choses », mais que « ça avait bien été. » 

Que de retenue! En fait, il paraîtrait que Joseph Haydn, assis sur la lampe du sanctuaire, applaudissait à tout rompre.

J’avoue ne pas avoir vérifié mes sources pour ce bout-là. 

 Robert Lachance et Jean Poulin, Marie-Hélène Maheux et Maude Ouellet  étaient les solistes de la première partie. 

Deuxième partie

Pour la partie contemporaine, la chorale fait appel à Karl Jenkins (2012), Florent Schmitt, Lloyd Webber(1985) et Dan Forrest; avec les mêmes douze notes, et les mêmes instruments d’accompagnement pour ce concert, le public est transporté vers un ailleurs contemporain.

Ce qui a vraiment marqué la transition entre le classique et le contemporain a définitivement été Healing Light : A Celtic Prayer, de Karl Jenkins, première pièce de la deuxième partie. 

Probablement le moment tournant du concert. Un contraste saisissant avec ce qui avait précédé, une entrée dans un autre monde.

Dissonances à l’horizon

Quand on voit le nom Andrew Lloyd Webber, revient en mémoire  Jesus Christ Superstar, Memory de Cats;  Don’t Cry for me Argentina de Evita, sans oublier Think of Me, tiré du Fantôme de l’opéra. 

Il est moins connu que Lloyd Webber a composé un Requiem en 1985 qui a eu un grand succès. Mentionnons que son épouse d’alors, Sarah Brightman, était de la distribution.   

Une bonne partie de l’orchestre. Pourquoi donc Philippe Amyot semble-t-il avoir plus de notes que les autres?

Le public a eu droit à deux extraits du Requiem, soit le Recordare, avec la soliste Margot Côté. Les notes étaient bien rendues, mais tellement hautes, que cela faisait presque peur. 

Le Pie Jesu était assuré par les solistes Marie-Hélène et Anne-Julie Cliche, vous l’avez deviné, ce sont des sœurs. 

C’est Dan Forrest et son Jubilate Deo, qui veut chanter la joie par toute la terre, qui a fourni une majestueuse et moderne conclusion au concert.

La boucle est vraiment bouclée.

Résumons. Le spectacle commence avec Haydn au 18e siècle qui s’inspire d’un moine du 17e et se termine au 21e siècle avec un Jubilate Deo omnis terra, qui vient du psaume 100 de la bible, dont s’était également inspiré Cristobal de Morales au 16e siècle. Forrest le traite façon 21e siècle, superbement.

Ce qui a permis à la Société lyrique de Beauce de chanter dans une 13e langue, le zoulou. 

Merveilleux ! (pas le zoulou, la Société) 

Aux sourires des choristes, on déduit la qualité de la présentation de Jean Maheux.

Les musiciens

En plus de Josée Tardif au piano, l’orchestre était constitué d’un quatuor à cordes : Philippe Amyot et Marjorie Bourque au violon, Jacques Lavallée à l’alto, et  Sigifredo Cavallini au violoncelle. 

Sarah Legendre Bilodeau assurait le hautbois, à la sonorité si caractéristique, et Jean Robitaille était à la trompette. 

Mario Bolduc et Yves Bélanger : ils ont tout leur matériel, ils sont patients, attentifs, et toujours prêts. 

Les percussionnistes Yves Bélanger et Mario Bolduc étaient encore au poste. Ils sont très discrets et n’interviennent pas dans toutes les pièces, mais leur apport donne toujours une coloration indispensable à un morceau.

On s’en voudrait de ne pas souligner l’excellente et toujours très professionnelle prestation de Jean Maheux à la présentation, et de l’habile direction de Vincent Quirion. 

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