Océanne : une œuvre fascinante
Par Joffre Grondin

Garder l’attention et la collaboration spontanée de 450 enfants du cours primaire pendant une heure dans une concentration absolue peut sembler relever du miracle. Et d’une façon, c’en est un. Pourtant, c’est ce qu’a réussi Alain Lessard et sa formidable équipe avec la présentation du spectacle multimédia Océanne.
Et plusieurs fois de suite. Et cela se continue, car si la salle Alphonse-Desjardins a reçu la troupe en avril 2019, c’est la province entière qui sera leur terrain de jeu, car l’équipe est en tournée.
Après Dunort, c’est Océanne qui prend le relais pour raffiner et développer les personnages du Village.
Ce ne sont pas seulement les enfants qui sont rivés au déroulement de l’intrigue, les adultes présents également. Incluant ce journaliste.
« Le plus beau spectacle que j’ai vu depuis longtemps », a confié une enseignante.
Vous pouvez d’ailleurs voir plusieurs commentaires qui vont dans le même sens sur le site : www.pixeldetoile.com/production/oceanne

Recevoir un spectacle d’une telle qualité et d’une telle envergure demande organisation et planification de la part d’une commission scolaire, mais engendre engouement certain et des étoiles dans les yeux des centaines de jeunes et moins jeunes spectateurs.
Joël Proulx Bouffard est à la conception du spectacle multimédia Océanne, projeté sur des toiles de fond de 36 pieds de large par 12 pieds de hauteur. Cela couvre la largeur de la scène du Cégep. Alain Lessard nous confiait que si Dunort avait nécessité trois mille heures de numérisation pour le spectacle, Océanne en avait pris douze mille.
À la mise en scène et aux chorégraphies, Sophie Clermont dirige les comédiens Stéphanie Lessard, Yannick Coderre et Jérôme Roy.
Ce dernier signe également la composition musicale du spectacle.
Océanne
Extension de l’œuvre à succès québécois Saint-Parlabas dont Alain Lessard est l’auteur, le spectateur découvre la fabuleuse histoire d’Océanne, une enfant sourde et muette dont on raconte qu’elle aurait le cœur fait d’eau et de sel.
Évidemment, si vous consultez votre exemplaire des Contes de Saint-Parlabas, vous constatez que c’est au tome 2, chapitre 101 que Luciole donne naissance à sa fille Océanne.
Ce bébé, hors norme est inconsolable, et verse des larmes depuis sa naissance. À tel point que ses pleurs menacent d’engloutir le village de Saint-Parlabas. Il y a d’ailleurs un « océannomètre » dans le village.

Seule une mystérieuse boîte à musique parvient à la consoler. Contiendrait-elle son destin? Heureusement, Océanne peut compter sur un ami qui l’aidera à comprendre toute la magie qui se cache en elle.
La pièce aborde l’importance de ce qu’il y a d’extraordinaire en nous ainsi que d’autres thèmes, dont l’amitié, la beauté dans la différence, l’entraide et le courage d’aller au bout de soi-même.
Le tout est composé de scènes qui sont courtes, parfaites pour l’attention des enfants; les comédiens font participer leurs jeunes auditoires — qui ne demandent pas mieux — avec finesse et efficacité. Le langage des signes et l’usage astucieux des onomatopées par les acteurs est aussi bien décodé par le jeune public que les dialogues et tisse un lien entre la scène et la salle.

Et que dire du grand-père d’Océanne dont elle rêve, et dont le bateau devient presque un personnage en soi !
Pour terminer, que les commissions scolaires se le tiennent pour dit : chaque enfant du Québec devrait avoir le plaisir de voir Océanne.