La Maison de la Vierge Marie à Éphèse
Par: Rolland Bouffard, collaboration spéciale
Par: Rolland Bouffard, collaboration spéciale
À l’occasion de la Fête de l’Immaculée Conception le 8 décembre, j’ai eu l’idée de revoir des photos prises lors d’un voyage à Éphèse en Turquie, un pays principalement de religion musulmane.
Suite au décès tragique de son fils sur le mont Golgotha en banlieue de Jérusalem, la Vierge Marie a été prise en charge par l’apôtre évangéliste Jean. On soutient que Jésus, en voyant le dénouement de son procès et le sort qui lui était probablement réservé, a demandé à l’apôtre Jean de prendre soin de sa mère.
Jean fait construire une maison en pleine forêt en flanc de montagne où elle vécut quelques années avant son Assomption.
Mais voilà qu’en 1896, l’Église catholique décrète officiellement que la maison est un lieu saint pour les chrétiens. En 1950, alors que le pape Pie XII proclame le dogme de l’Assomption de Marie, le gouvernement turc comprend l’intérêt touristique de ce lieu. Bénéficiant de la renommée du patrimoine archéologique de la région, il ouvre une route pour faciliter l’accès au lieu.
Le sanctuaire devient un endroit de pèlerinage et touristique fréquenté autant par les chrétiens que par les musulmans, dont le Coran honore la mère du prophète Jésus.
Visite des papes à Éphèse, Turquie
Le 26 juillet 1967, le pape Paul VI se rend en voyage en Turquie, afin d’entretenir des relations cordiales entre les deux sièges religieux de Rome et de Constantinople (Istanbul). Il visite le sanctuaire à Éphèse et accorde une indulgence plénière à tous les fidèles qui le visiteront. Comme ce principe est toujours en vigueur, sans que je le réalise sur le moment, j’ai donc bénéficié d’une indulgence plénière lors de ma visite en octobre 2010.
Le pape Jean-Paul II fait le voyage à Éphèse et il visite la maison le 29 novembre 1979.
À son tour, le pape Benoît XVI visite la maison de la Vierge Marie le 29 novembre 2006. Cette visite en Turquie, un pays musulman, se déroule sous haute surveillance policière. La sécurité de Benoît XVI mobilise davantage de membres des forces de l’ordre que celle du président américain George Walker Bush, deux ans plus tôt lors du sommet de l’OTAN, soutient le ministre des Affaires étrangères de la Turquie.
Il faut se rappeler que, trois ou quatre mois avant la visite, Benoît XVI avait tenu des propos qui avaient déplu au sujet de l’Islam, ce qui avait enflammé la région.
Quoique ces démarches n’aient pas de valeur dogmatique, elles montrent l’importance religieuse de ce site et en amplifient le caractère international. Tous les jours, des dizaines d’autobus s’entassent dans le petit stationnement en banlieue de la chapelle. Plus de 300 000 pèlerins chrétiens et musulmans visitent le sanctuaire chaque année.
Confession au Cardinal
Quelques semaines après mon retour, je suis invité à prendre des photos à l’occasion d’une cérémonie d’ordination au diaconat à Sainte-Marie, présidée par le Cardinal Gérald Cyprien Lacroix.
Après la cérémonie, au souper, j’ai l’occasion de discuter avec le Cardinal. Je lui fais mention que j’étais allé à Éphèse et j’apporte à son attention mon interrogation à l’effet que je me questionnais à savoir quelle idée la Vierge Marie avait eue d’aménager dans une petite maison isolée en flanc de montagne au fond d’une forêt. J’en concluais que Marie avait dû rencontrer un nouveau « Chum » pour prendre une telle décision… !
Le jovial Cardinal, gardant son sérieux, usant de sa sagesse et de ses connaissances, en profite pour me ramener vers l’Évangile, m’expliquant la demande faite à l’apôtre Jean. Selon l’Évangile, avant sa mort par crucifixion, Jésus dit à Jean: « Voici ta mère ».
Le mur de nœuds
À quelques mètres de la Maison de Marie, située dans une dénivellation, face à une boutique de souvenirs, il y a ce mur garni de rubans en boucles.
Ne connaissant pas la signification, c’est en parlant de ce mur avec une dame de Beauceville que j’ai appris quelle était la portée de cette démonstration de rubans.
La dame m’a expliqué que ce serait une manière de se libérer de ses angoisses. En attachant un ruban et en faisant un nœud, on libère ses inquiétudes, faisant du même coup le geste d’enlever les nœuds de la déprime en soi et de trouver la guérison.
Cette manifestation serait de pratique courante en Turquie, tout comme allumer un lampion dans un lieu du culte.
En terminant, voici un diaporama débutant dans la ville portuaire de Kusadasi en Turquie, des photos sur la route d’Éphèse et une école de fabrication de tapis de Turquie en ficelles de soie.
Le PPS : Kusadasi Éphèse 2010 kusadasi-ephese-2010-10-20-1-web