PARLONS MUSÉES
Napoléon Bolduc (1908-1994)

Napoléon Bolduc avait amassé environ 1600 objets ethnologiques, quand Pierre Mayrand et Maude Cérée l’ont rencontré. Crédit photo : Société historique Sartigan.
Par André Garant
En 1972, Napoléon Bolduc ouvre, à La Guadeloupe, le Musée aux mille antiquités. Depuis 1978, à Saint-Évariste, l’Écomusée de la Haute-Beauce assure la relève et anime le patrimoine de treize villages avoisinants.
Faisons un tour d’horizon muséal beauceron avant de revenir à Napoléon Bolduc.
Le Musée Marius-Barbeau de Saint-Joseph-de-Beauce présente la Beauce, ses mythes et réalités, l’histoire de la Céramique de Beauce, etc. En 1981, le Musée Méchatigan de Saint-Georges-de-Beauce offre pendant quelque temps des expositions fort intéressantes. Aussi, à Saint-Côme-Linière, le Musée antique Victor Bélanger présente des autos et camions antiques, des jouets, etc.
Depuis 1990, à Vallée-Jonction, le Musée ferroviaire de la Beauce ( http://www.garevalleejonction.ca/2013/index.php ) amène les visiteurs à mieux comprendre l’intégration du train dans la vie sociale des Beaucerons. De plus, une visite à la Maison Dupuis de Sainte-Marie s’impose ; le Musée du Père Gédéon retrace le personnage légendaire de Gédéon Plouffe…quant à lui, le Musée de l’aviation ( http://museedelaviation.com/ ) nous révèle que sept Mariverains comptent parmi les pionniers de l’aviation civile.
À Saint-Prosper, le Village des défricheurs «est composé d’une douzaine de vieux bâtiments restaurés, dont une maison ancestrale, un manoir, une boutique de forge et une petite école de rang. Les bâtisses sont meublées et contiennent plusieurs objets d’époque.»

Autrefois écomusée, ensuite Musée de la Haute-Beauce, ce dernier a réouvert ses portes au public le 23 juin 96. Les items de la collection de Napoléon Bolduc sont mis en valeur à l’étage.
Enfin, depuis 1999, à Saint-Georges, le Musée de l’Entrepreneurship beauceron retrace l’histoire des petites et moyennes entreprises beauceronnes. Dans la métropole de la Beauce, le Musée des lilas « offrira la plus vaste collection de cultivars de lilas au monde : plus de mille lilas différents plantés dans un magnifique parc aux abords de la rivière Chaudière ». À Cumberland Mills, dans la campagne georgienne, le Manoir Taylor s’affiche, entre autres, comme le Musée vivant du système seigneurial : http://www.aubergemanoirtaylor.ca/
Le patrimoine de la Haute-Beauce
Fils de Josaphat Bolduc (1876-1946) et de Victoria Boucher (1880-1968), Napoléon Bolduc (1908-1994) naît le 16 octobre 1908 à Saint-Éphrem-de-Tring, en Beauce. De 1935 à 1950, Joseph-Napoléon est propriétaire d’une manufacture de portes et fenêtres. Entre temps, le 31 juillet 1937, à Saint-Évariste, il épouse Irène Hardy ; née à Saint-Évariste le 9 novembre 1911, cette dernière est la fille d’Émile Hardy et de Anna Bergeron. Irène décède le 1er novembre 1994.
Ensuite, de 1950 à 1965, assisté de son épouse, Napoléon met sur pied une entreprise de fabrication de cercueils. Amateur de patrimoine, Napoléon Bolduc amasse depuis longtemps des objets divers de la vie traditionnelle de jadis. Enfin, le 7 juin 1972, tel un antiquaire, toujours aidé par son épouse Irène, Napoléon ouvre le Musée aux mille antiquités, au 449, 8e rue ouest, La Guadeloupe, Beauce-sud. La carte d’affaires de Napoléon Bolduc met en évidence : Antiquaire, collection pour musée. Bientôt cette collection fera partie du musée de la Haute-Beauce…
Né le 1er août 1934, à l’Hôpital Notre-Dame de Montréal, Pierre Mayrand est le fils de Laetitia Kerestedjian et de Léon Mayrand, ambassadeur du Canada à Cuba (1967-1970). Diplômé à Paris en histoire de l’art, en histoire de l’architecture et de l’urbanisme, Pierre Mayrand est enseignant à l’Université du Québec à Montréal. Sur demande du réputé Hubert Aquin (1929-1977), il y ouvre un département de l’histoire de l’art.
Le 19 mars 2011, Pierre Mayrand décède à Montréal.
Pierre Mayrand (1934-2011)
En 1978, Pierre Mayrand, pionnier de l’écomuséologie au Québec, conçoit une nouvelle approche de muséologie. L’Écomusée de la Haute-Beauce naît alors à Saint-Hilaire-de-Dorset. « La notion d’écomusée a été établie par le Conseil international des musées en 1971 », dont le siège social est à Paris.
Pendant dix-huit ans, Mayrand assure la coordination, assisté de Maude Cérée. Il décentralise les antennes muséales : Moulin à carder (East-Brougton), Maison du granit (Saint-Sébastien et Lac Drolet), Maison des gens de Saint-Hilaire-de-Dorset, Maison du folklore (Sainte-Clotilde), Magasin général Grégoire (Saint-Honoré-de-Shenley), Fourgon de queue de train et Moulin Bernier (Courcelles). À partir de l’ancien presbytère de Saint-Évariste, l’Écomusée de la Haute-Beauce anime treize villages.
« Il y a développé, de façon volontaire et bénévole, sa vision d’une muséologie coopérative et participative, en lien avec le territoire et le développement local. C’est dans le cadre de ce travail qu’il a fondé et animé le Centre international de formation écomuséale, un important carrefour d’échanges internationaux. En parallèle, il a participé, à titre de conseiller, à la fondation de l’Écomusée du fier monde, à Montréal », selon René Binette, Directeur de L’Écomusée du fier monde.
En 2006, M. Mayrand s’installe au Portugal et enseigne à l’Université de Lisbonne.
Il publia trois ouvrages: Psychosociologie de l’écomusée, Essai de terminologie de la muséologie sociale et Guide du promoteur de l’écomusée (en espagnol).
André Garant
Sources :
Ancestry.ca
BMS2000
Généalogie du Québec et de l’Amérique française (Napoléon Bolduc et Irène Hardy)
http://www.musees.qc.ca/pdf/2011_Pierre%20Mayrand.pdf (René Binette, Directeur)
Livre du 50e anniversaire (1945-1995) de la paroisse de Notre-Dame-de-la-Guadeloupe