PALMARÈS DES MUNICIPALITÉS DU QUÉBEC
Dépenserions-nous trop ?
Par: Joffre Grondin
Publiée par le Centre sur la productivité et la prospérité (CPP) de HEC Montréal, la troisième édition du Palmarès des municipalités du Québec vient de paraitre. Avec 1100 municipalités incluses, 33 indicateurs analysés et plus d’un million de données compilées, le rapport permet aux Québécois de savoir combien coûtent les services dispensés par leur municipalité, de 2009 à 2013.
Il y a évidemment de grandes variations selon la taille des municipalités.
Constat
Le rapport révèle qu’au cours des dernières années les dépenses des municipalités ont progressé à un rythme plus rapide que celui des dépenses du gouvernement du Québec.
Entre 2009 à 2013, la moyenne québécoise de dépenses municipales par habitant a augmenté de 4,2 % par année. En Chaudière Appalaches, elle est de 4,6 %. Les dépenses par habitant du gouvernement du Québec n’ont augmenté que de 2,9 % par année. La moyenne de l’inflation était de 1,8 % par année. Pendant ce temps, la dette augmentait.
Réactions
Le président de la Fédération québécoise des municipalités (FQM), M. Richard Lehoux, n’a pas tardé à réagir. Selon lui, la hausse des dépenses des municipalités n’est pas liée à une mauvaise gestion des élus municipaux, mais bien à l’augmentation des exigences gouvernementales.
M. Lehoux affirme que depuis quelques années, les municipalités ont dû se gouverner en tenant compte de nouvelles normes et exigences imposées par le gouvernement du Québec, notamment en matière d’eau potable, des eaux usées, des matières organiques, de protection des cours d’eau et des schémas de couverture de risques, en plus des nouvelles redditions de comptes.
« Oui, il y a une augmentation des dépenses dans les municipalités, mais le gouvernement devrait avouer que cette hausse est liée principalement à l’impact cumulé des décisions gouvernementales, et non pas à la mauvaise gestion des élus », déplore M. Lehoux.
Autre constat
Un pourcentage important de l’augmentation des dépenses par habitant est imputable à la hausse de la masse salariale. Pour une ville entre 25 et 50,000 habitants comme Saint-Georges, le poids de la masse salariale dans les dépenses est de 30 %, mais sa contribution à la croissance des dépenses municipale est de 35 %.
Vous trouverez le rapport complet ici :
Tendances et perspectives – Palmarès des municipalités du Québec, édition 2015
Et notre ville ?
Un nouvel outil interactif a été mis au point qui permet de comparer les municipalités http://cpp.hec.ca/palmares/2015dev/index2015.html
Un citoyen peut y trouver combien sa municipalité a déboursé pour des activités telles que la gestion, la rémunération, le déneigement, la voirie, les services de police et d’incendie, les égouts, les loisirs, la distribution d’eau potable, les déchets et le recyclage, et surtout, si la facture a connu des variations importantes entre 2009 et 2013.
La carte interactive permet d’avoir beaucoup de renseignements sur une ville… une fois trouvée sur la carte. On peut — en théorie — également comparer deux municipalités. On pense à Saint-Georges et Val-d’Or, villes récemment jumelées. Malheureusement, le site ne semblait pas pleinement opérationnel. Probablement une faille technique qui sera réglée bientôt.
Malgré tout, énormément de renseignements sont disponibles.
« Score général »
On y apprend que Saint-Georges est au 183e rang provincial sur 766 municipalités, que le coût moyen des services est 17,69 % plus bas que les municipalités de même taille et au 5e rang sur 24 villes de même taille.
Saint-Georges est au 1er rang sur 26 pour les coûts de son service d’incendie.
Et ce n’est qu’une petite partie du 1er graphique. Si vous voulez vous gorger de chiffres et de graphiques, ce site est pour vous.