JOURNÉES DE LA CULTURE 2014
Un Café historique sur les arts visuels
Par: Joffre Grondin

Le photographe Claude Gagné, l’artiste peintre Joseph Richard Veilleux, l’animateur Pier Dutil et la sculpteure Nadia Mercier inauguraient le premier Café historique de 2014
À Saint-Georges, ce n’était pas trois, mais quatre journées, du jeudi 25 au dimanche 28 septembre, que se tenait la 18e édition des Journées de la culture : un succès. Les activités nombreuses, diversifiées, où tous les groupes d’âge étaient ciblés ont rassemblé les Georgiens. Parmi celles-ci, on pouvait assister à un nouveau Café historique.
Le premier café historique de cette deuxième saison portait sur les arts visuels à Saint-Georges. Pour aborder le parcours historique de Saint-Georges à travers ses artistes, l’animateur Pier Dutil recevait le peintre Joseph-Richard Veilleux, la sculpteure Nadia Mercier et le photographe Claude Gagné, à la chapelle du Centre culturel Marie-Fitzbach.
JRV
Ce n’est pas un fait généralement connu, mais qu’il faut mentionner, Joseph Richard Veilleux est vice-président de l’Académie Royale des arts du Canada. C’est quand même quelque chose ! Peintre depuis plus de 50 ans — on ne dirait pas à le voir — il avoue avoir été inspiré depuis son tout jeune âge par l’art religieux, venant de son éducation, dont les mots clés sont cours classique, Bon Pasteur, prêtre, art religieux, etc.
Sa technique de base est le dessin, mais va du concret vers l’abstrait, qui mélange pigment, huile et aquarelle. Il qualifie son style « d’instinctivisme mystique ». Il faut, d’après lui, « faire le vide » avant de créer.
Est-ce que ça marche ? Ben…
… Après avoir copié les maitres au départ, il a maintenant environ 20 000 tableaux à son actif, qui sont dispersés non seulement au Québec et à Toronto, mais aussi à Paris, en Angleterre, au Portugal et ailleurs.
Les prix ? De 400 $ jusqu’aux grands tableaux, qui se vendent 10 000 $ et plus, mais, les galeries gardent 50 % et, ce sont les galeries qui diffusent les tableaux.
Une façon de dire que l’artiste ne contrôle pas vraiment son œuvre quand elle est lancée dans le monde.
Nadia Mercier
Pour le grand public, le verre est généralement transparent et il parait qu’on peut le travailler pour autre chose qu’en faire un carreau de fenêtre. C’est à peu près tout comme connaissances. Cependant, il vaut la peine d’écouter Nadia Mercier, sculpteure verrier depuis 10 ans, parler de soufflé, de chalumeau, de néon, de verre à froid, de polissage, de mélange de plâtre et de silice, de thermoformé, de cuisson de 2 ou 3 jours, pour comprendre qu’il y a plus qu’il n’y parait, et que cet art gagne à être connu. Les œuvres sont impressionnantes.

Nadia Mercier explique les complexités du verre. À droite, alliant verre et cuivre, une de ses oeuvres.
« J’aime sentir la texture… le verre est un peu mystérieux », avoue l’artiste.
L’inspiration est « la nature, au départ », mais, comme les trois artistes l’ont précisé, ils modifient leurs façons de faire avec le temps et l’expérience. « On a des périodes », exprimera Nadia Mercier, ce qui veut dire évidemment que leurs créations sont en évolution.
« Le verre va très bien avec le cuivre », révèle la sculpteure, qui a à son actif une vingtaine d’œuvres majeures.
Soulignons que la sculpture qui se trouve sur l’espace Redmond, « Récit épique », montrant le dragon surgissant de la pierre, est une cocréation avec Jean-François Maheux. Concernant ce travail en équipe au formidable résultat, elle déclare que « l’un rapporte beaucoup à l’autre. Ça permet de rebondir ».
Claude Gagné
Horticulteur de profession, mais ayant étudié la sculpture, Claude Gagné fait maintenant de la photographie artistique depuis l’an 2000. Au début, l’artiste se concentrait sur « le Beau », mais lui aussi a évolué, et consacre beaucoup de travail dans ce qu’il appelle « en chambre blanche », c’est-à-dire le numérique avec le logiciel Photoshop.
La « chambre blanche » permet de suivre en quelque sorte le processus opérationnel du cerveau, qui, à partir d’un souvenir précis, « déforme la réalité » avec le temps.

Avec ce montage de Claude Gagné alliant le kilt et le drapeau du Québec, « Trip à trois exposé à la nation » fait un clin d’œil au référendum écossais de 2014.
La reconnaissance en photographie est moindre que dans le domaine de la peinture. La photo tend souvent à s’exprimer dans le domaine des sérigraphies.
C’est la notoriété du photographe qui amène la reconnaissance. Une de ses photos s’est vendue 700 $, ce qui est sûrement un signe de notoriété à la hausse.
La cinquantaine de personnes présentes ont écouté avec grand intérêt les trois invités qu’interrogeait de façon experte l’animateur Pier Dutil.
À la prochaine, et… au prochain !
Le prochain Café historique sur Des religions qui ont pignon sur rue est prévu pour le vendredi 14 novembre à 9 h 30. Le titre est assez clair sur le contenu.