THOMAS FECTEAU, PILOTE DE BROUSSE
« L’amour a des ailes »
Par: Joffre Grondin

Le réalisateur Denis Boivin présentant son film, «L’amour a des ailes», à une audience enthousiaste.
Le nombre de personnes qui s’était massé dans le Centre Catzel de Sainte-Marie le jeudi 11 décembre était impressionnant. L’événement était important. Le réalisateur Denis Boivin présentait en grande première un documentaire qui représentait des années de travail dévoué, « L’amour a des ailes », un survol des vies de Thomas Fecteau et Françoise Gaudreau : non seulement un roman d’amour, mais la découverte « d’un aspect méconnu de notre histoire » comme le caractérisera le réalisateur.
Thomas Fecteau, né en 1925 est issu d’une famille de pionniers de l’aviation, de Sainte-Marie. Il deviendra pilote de brousse dans le nord du Québec. En 1954, il épouse Françoise Gaudreau, fille d’arpenteur œuvrant dans le Nord, amoureuse de la nature et des grands espaces. Les tourtereaux se sont rencontrés au nord du 48e parallèle.
Le roman d’amour qui a duré, duré, et duré… soixante années. Françoise Gaudreau est malheureusement décédée 2 semaines avant la première du film.
« C’est vous qui étiez en haut, maintenant c’est elle qui vous regarde d’en haut », lancera Denis Boivin, en rajoutant, très ému, « drôle de titre pour ce soir ».
Voler : une tradition familiale
Thomas Fecteau a connu une époque où, lancé seul dans la nature sans GPS, radio et des cartes très approximatives, il devait « voler à l’estime ». Il aura connu 15 modèles différents d’avions, jusqu’au jet. Pour apprendre à voler aux instruments, il a dû retourner à l’école, ce qu’il avoue avoir trouvé assez difficile pour un pilote de brousse qui est habitué à être seul, libre et indépendant.
Dans les années soixante, le premier ministre Jean Lesage lui avait confié le développement des avions-citernes CL-215.
La passion de voler a été transmise, car fils et petit fils ont suivi la tradition familiale.
Le film
Cette création que le réalisateur Denis Boivin présente est impressionnante, le Nord révèle des paysages magnifiques et ses grandes étendues sont presque magnétiques. La complicité époux épouse est bien sûr évidente et touchante, et le tout est bien raconté, en paroles, en scènes, et en images. Le spectateur est rivé, touché du début à la fin et se sent dans l’intimité des personnages qu’il voit à l’écran. Un peu comme s’il retrouvait de vieilles connaissances.
Le parcours de vie du couple Françoise et Thomas Fecteau est une inspiration pour tous. Thomas Fecteau, maintenant âgé de 89 ans, semble être solide comme un roc, léger comme un oiseau, et surtout habité d’une grande sérénité. Il a pleinement intégré le « All Things Must Pass » écrit par George Harrison et beaucoup plus encore.
Petite observation personnelle. Qu’il est agréable de visionner une belle histoire, bien présentée, des images qui nous invitent à nous fondre dans le paysage, des personnes sympathiques et surtout, sans effets spéciaux. Souhaitons que le réalisateur trouve du financement pour la distribution de son œuvre.
Indice à voix basse : (((explorez du côté de la FADOQ, ils n’attendent que vous pour leur raconter votre expérience et leur commenter le film dans une mini conférence))).
Le tout était présenté par le Musée de l’aviation de Sainte-Marie ; les profits de la soirée aideront au développement du musée.