Souvenir d’enfance
La « Briquade » à Philippe Roy
Par: Jean-Nicol Dubé

À la briquade, le malaxage de la glaise se faisait dans ces immenses « barils ». Il n’y a malheureusement pas de photos pour l’étape du moulage.
Il y a eu la renommée brique de Scott, mais il y a également eu à Saint-Georges une briqueterie, que personne n’appelait briqueterie, mais briquade. Une recherche de photos pour le livre de Ville de Saint-Georges (1900 à 2000 en photos) me ramena à la mémoire la fabrique de briques de M. Philippe Roy.
Je rendis visite à Mme Claire Roy fille de Philippe Roy, pour m’informer si elle avait des photos de la « Briquade » de son père. Je crois qu’il m’en reste encore, je vais vérifier et je te rappelle.
Quelques jours plus tard, elle me téléphona pour me dire « j’ai cinq photos ». Je suis donc allé les chercher pour les numériser en fin d’après-midi. Voici quatre de ses photos avec des notes explicatives concernant cette « Briquade ».
La fabrique de briques à M. Philippe Roy que nous appelions « La Briquade » était située sur la première avenue sud, secteur ouest, entre la 32e rue et la 35e rue à Ville de Saint-Georges, Beauce. Autrement dit, en allant vers le barrage Sartigan, mais un peu avant que la 1re avenue ne rejoigne le boulevard Dionne.
La glaise provenait de l’ouest de la fabrique, soit entre la 32e rue et la 36e rue près de la 6e avenue.

Les briques étaient empilées dans la grange, au-dessus de plusieurs petites voûtes chauffées avec les croûtes du moulin à scie de la rivière Pozer, pour la cuisson. Les briques proches de la voûte étaient surcuites, et les plus éloignées beaucoup moins. Les briques de qualités provenaient du milieu. In medio stat virtus quoi!
Les photos datent de 1949. L’entreprise était donc en opération un certain temps avant et après cette date.
Généalogie de J. David Roy et Catherine Latulippe 1891
Étienne Roy, fils de Mathurin et de Marguerite Bire de La-Rochelle (Charente-maritime) se marie à Québec le 26 août 1669 (contrat Duquet, 15 août) à Marguerite Navarre, fille de Jean et de Louise Brie, baptisée le 26 décembre 1641 à Barthélémi, La Rochelle. Il est inhumé à Charlesbourg, le 1er mars 1690. (A. Godbout).

Les briques étaient séchées à l’air libre. Remarquez la relative protection contre les intempéries, des sortes d’accents circonflexes en bois, qui au moins détournaient la pluie, tout en laissant passer l’air.
À la recherche de la bricade perdue
Le nom « Briquade » un anglicisme ? On peut penser que le nom vient de l’anglais « Brick Yards », et c’est très possible, tout comme bécosse qui vient de back house. Cependant en fouillant un peu on trouve une autre possibilité.
On peut lire ceci dans L’histoire de Boischatel sur le site de la municipalité : http://www.municipalitedeboischatel.ca/default.asp?no=218 « L’usine de Brique est inaugurée en 1912 après avoir obtenu de la Municipalité de L’Ange-Gardien un congé de taxes de 10 ans à condition de privilégier l’embauche de la main-d’œuvre locale. La « bricade », comme on l’appelait familièrement, emploiera jusqu’à 150 travailleurs ». La briquade de Saint-Georges n’était donc pas la seule à utiliser cette appellation. La sagesse populaire a peut-être décidé que bricade, ou briquade était plus facile que briqueterie.

Nous apercevons la fille de Philippe Roy, Marcelle, âgée de 17 ans, à la corvée du séchage des briques, après le démoulage.
Mais encore !
Le suffixe ADE
D’autre part, le suffixe ADE en français est utilisé de plusieurs façons, dont les trois qui suivent, et qui pourraient expliquer la logique et la spontanéité du terme.
1. Utilisé pour former des noms comportant une notion de collectif. Une collection de brique, c’est une briquade. Écrit bricade, c’est une lettre de moins.
2. Utilisé pour former des noms comportant une notion d’action ou relative au résultat de l’action. Tu fais des briques et le résultat est une bricade.
3. Utilisé pour former des noms de construction. On construit une arcade, une barricade, une palissade et pourquoi pas une bricade.
Une rasade de limonade avant la parade avec ça ?
À propos de la Société
La Société de Généalogie niche au 4e étage du centre culturel Marie-Fitzbach, à Saint-Georges de Beauce.
Heures d’ouverture : Tous les dimanches après-midi (sauf durant les jours fériés) de 13 h à 14 h 30.
On peut rejoindre Jean-Nicol Dubé à cette adresse : [email protected]
Vous êtes invités à visiter notre site web ici : http://genealogie.beauce.voila.net
Jean Nicol Dubé, Société de Généalogie de la Beauce