L’ÉPICERIE BUTEAU PREND DE L’EXPANSION
« Un plus » pour La Guadeloupe
Par: Joffre Grondin

Rarement a-t-on assisté à une inauguration montrant tant de naturel, de spontanéité, de plaisir, et de franche rigolade que celle de l’épicerie Buteau, Bonichoix de La Guadeloupe. Tous les acteurs y étaient présents. Le sourire de la personne à l’extrême droite vous donne l’ambiance.
C’est ce mercredi 27 novembre que l’épicerie Buteau de La Guadeloupe, un marché Bonichoix, faisait l’inauguration de ses nouveaux locaux dans une atmosphère bon-enfant, en présence d’une quarantaine de personnes, clients, personnel et représentants de la compagnie, dont le point commun était d’être tout à fait enchantées.
Les clients étaient heureux d’avoir enfin tout à portée de main, le personnel était fier de pouvoir offrir de nouveaux produits à des gens qui les attendaient et les représentants de la compagnie fêtaient avec un plaisir évident la fin d’un mandat rempli à la satisfaction de tous.
Les dollars bien investis
Un investissement de 600 000 $ du propriétaire Daniel Savard a permis l’ajout de 1700 pieds carrés (environ 41’ par 41’) ou 158 m2, transformant complètement l’épicerie, dont la dernière rénovation datait de 2005. C’est maintenant un marché de quartier, annonce le conseiller en gestion Réal Gosselin du Centre de distribution de l’est du Québec de Sobey’s, sur place avec une équipe de professionnels.
L’équipe a rendu la nouvelle version de l’épicerie pleinement fonctionnelle en s’assurant non seulement les consommateurs locaux trouvent « tout au même endroit » comme le dit la publicité, mais que chaque produit est au bon endroit, et que les responsables des différents départements soient pleinement formés.
Un marché de quartier
L’épicerie Buteau est maintenant un des 89 marchés de quartier Bonichoix au Canada. La compagnie a soigneusement mis au point le concept dans le but express de « combler les besoins d’épicerie ou de réapprovisionnement dans les petits quartiers ou collectivités dont c’est le seul commerce alimentaire ». De là l’accroche publicitaire « tout au même endroit ».
Au-delà des dollars
Ce serait une grave erreur de considérer l’agrandissement d’une épicerie de village comme quelque chose de banal. La Guadeloupe est un village de 1900 habitants. Il est extrêmement important pour une municipalité de conserver certains services qui sont indispensables pour la vitalité du milieu, dont l’approvisionnement local en nourriture, qui permet de prévenir ce que le gestionnaire Réal Gosselin qualifie de fuite.
Selon une étude de marché de la compagnie, il y aurait entre 35 et 40 % de fuite vers Saint-Georges et Saint-Éphrem. Entre 35 et 40 % des gens vont donc à l’extérieur.
La perte est inévitable, mais grande à plusieurs niveaux. L’essence, le temps pour y aller, les emplois perdus. Du capital qui s’enfuit quoi! On ne peut blâmer personne. Si on veut un produit et qu’il n’est pas disponible au local, il est normal de se rendre là où on peut le trouver. Il est cependant intelligent de chercher à limiter le phénomène.

Le curé Bertrand Jacques, que l’on pourrait confondre avec un coach de football si on ne le connait pas, a fait la bénédiction de l’épicerie.
C’est pourquoi le fait de fournir un service essentiel comme une épicerie de quartier va au-delà des dollars, car c’est toute la communauté qui en bénéficie.
De plus en plus vivant, pour ne pas mourir
Il faut visiter un village autrefois en pleine santé qui a vu graduellement l’épicerie tourner en dépanneur, puis fermer, pour voir l’importance de conserver et d’améliorer la trame de ce qu’on appelle encore souvent une paroisse. Le bureau de poste disparait, la caisse populaire devient un guichet qui s’évapore et enfin, pas moyen de trouver de l’essence ni de restaurant. Les deux sont fermés. Si vous allez dans le bas du fleuve, faites un petit détour par Saint-André de Kamouraska. Cherchez les services. Le fleuve, c’est très beau, mais après une heure, quand on ne peut même pas trouver un restaurant…
À La Guadeloupe, ça n’arrivera pas. C’est la santé.
Colmater les fuites
Le conseiller municipal Mike Roy, président de la Société de développement industriel de La Guadeloupe, représentait la mairesse, et en a profité pour féliciter le propriétaire Daniel Savard de « colmater les fuites ». Même en sachant que 35 à 40 % disparaît, on ne peut prédire quel pourcentage il est réaliste de récupérer. Cependant, actuellement, de 2 300 à 2 400 transactions par semaine sont effectuées à l’épicerie Buteau. Toujours selon Réal Gosselin, il est réaliste de viser 3 000 transactions. L’épicerie peut desservir non seulement La Guadeloupe, mais Saint-Évariste, Saint-Hilaire de Dorset et Saint-Honoré.
Donc, 600 transactions de plus, ce qui serait une augmentation de 20 %. Assez réaliste finalement.

Dany Jacques et Isabelle Pelletier sont en charge de la boulangerie et des plats préparés. Ce sera bon et bien fait.
Des nouveautés
Les nouveautés devraient attirer ces 20 %. La boucherie présente maintenant des prêts à cuire, des viandes déjà farcies ou marinées. Le prêt-à-manger, des mets cuisinés sur place font leur entrée. Le menu du jour pour emporter, « deux choix de menu » s’exclamera spontanément Dany Jacques, qui avec Isabelle Pelletier s’occupe de la section plats cuisinés et aussi de la boulangerie. Après quelques jours seulement, il y a déjà des clients réguliers.
« Il y a 30 sortes de fruits de plus », lance Guylain Watier de l’équipe Sobey’s en sortant quelques noms exotiques. Du pain frais du jour ! Votre nez vous le confirmera en entrant.