L’AUBERGE DU CHEVAL BLANC
Une soirée à l’auberge paroissiale
Par: Joffre Grondin

Le metteur en scène Patrick Brown (en noir à gauche) vient saluer à la fin du spectacle avec ses comédiens. Appréciation certaine, tous les yeux des participants sont sur lui.
C’est ce vendredi 8 novembre que l’opérette L’Auberge du Cheval blanc était présentée à la Salle paroissiale de Saint-Georges. Au départ une comédie-vaudeville écrite en 1889 et ayant pour cadre la célèbre auberge tyrolienne du Cheval blanc (fondée en 1712 et qui existe encore), l’opérette date de 1930.
L’adaptation faite par la troupe de Saint-Georges, qui n’a pas de nom, mais beaucoup de talent et d’enthousiasme, contenait tous les ingrédients pour un succès.
Ce qu’on entendait à la sortie
Comment c’était ? Un commentaire d’un spectateur enthousiaste recueilli à la sortie le résume parfaitement. « Plus ça avançait, plus j’aimais ça ». Effectivement, les rires de la salle allaient en augmentant.
Quelle était la qualité de la prestation de cette opérette, qui a été présentée un peu partout des centaines de fois dans le monde ? Il ne faut pas sous-estimer le talent beauceron. « Je ne m’attendais pas à ce niveau-là », lance un autre quidam.
Personnages
Les personnages principaux et secondaires sont nombreux, mais s’articulent autour de Josepha, patronne de l’auberge (Dominique Roy) et Léopold, son maître d’hôtel follement amoureux d’elle (Pierre Guilmette). Rôles tenus très solidement. Un vrai couple dans la vie, les duos semblent couler de source. Les piliers de l’opérette.
S’ajoute maitre Florès, avocat, supposé être méchant, mais plein du charme de Robert Lachance, qui plaide contre Napoléon Bistagne, client marseillais, joué par Michel Laflamme dans un rôle de vieux bougonneux qu’il tient à merveille. Il est accompagné de sa fille Sylvabelle (Sonya Lachance) pour qui craque Florès.
L’omniprésent Piccolo, aide et confident de Léopold prend vie grâce à Yves K Laflamme, le coq du spectacle (faut voir le show pour comprendre) qui possède un talent de comique certain. Donnez-lui un simple balai et la salle va rire.
Célestin, fils du concurrent de Bistagne entre au deuxième acte dans la personne de Florent Morin, qui est extrêmement à l’aise dans le rôle de Célestin. Son interprétation de On a le béguin pour Célestin lui va comme un gant.
C’est quand arrive l’empereur François-Joseph comme un cheveu sur la soupe que s’entame le branlebas de combat qui finira par un triple mariage, mais de qui ? C’est ce vous saurez en venant assister à la représentation qui a lieu dimanche.
Il y a d’autres personnages, en fait, tous les autres personnages tiennent fort bien leurs rôles, et c’est ce qui explique, entre autres, que la scène du marché soit si bien réussie.
Les airs
Il y a plusieurs airs agréables. Nommons L’Auberge du Cheval-Blanc, Pour être un jour aimé de toi, On a le béguin pour Célestin et Tout bleu et plusieurs autres. Cependant, pour des oreilles qui entendent le tout pour la première fois, l’impression est que tout comme certaines farces, ou répliques reviennent, certains airs reviennent pour mieux s’imprimer dans le spectateur et le faire « entrer » dans le déroulement.
Décors
Il est toujours stupéfiant de constater la créativité nécessaire aux décors. Placés en quelques secondes, pour les mobiles, comme les tables, et très utilisés pour les fixes, comme le balcon avec des fleurs. Les petits budgets se doivent de souvent montrer au spectateur ce qu’il a besoin pour compléter le reste avec son imagination.
Le tissu
On sait que les costumes sont une partie importante, mais indispensable du budget d’une telle entreprise. Choisir les bons costumes, les plus efficaces pour le personnage est un métier en soi. Dans le cas qui nous occupe, les choix, à notre avis, étaient judicieux. Pour n’en mentionner spontanément que quelques-uns, le superbe costume gris et papillon rouge de Guy Florès, les bas multicolores de Bistagne et plus tard son veston rouge, la « bavette » de Célestin, la très belle robe de Josépha à la fin, et en y pensant, celle du début également. Les efforts déployés en valaient la peine.
Musique
La direction musicale et artistique est assumée par Dominique Bureau; l’accompagnatrice au piano des 22 membres de la troupe était assuré par Chantal Bureau. La mise en scène a été confiée à Patrick Brown, artiste professionnel qui a signé la plupart des mises en scène des opérettes présentées à Saint-Georges depuis une quinzaine d’années. À la façon dont il a surgi en courant avec un large sourire sur la scène à la toute fin, on peut assurer qu’il était tout à fait réjoui de la prestation des comédiens-chanteurs.
Quelqu’un murmure à l’oreille du journaliste « il manque une contrebasse ». Les contrebassistes feraient-ils de l’autopromotion ou de l’humour ? En fait, il aurait probablement été jouissif pour la pianiste d’avoir un ou deux ou trois musiciens avec elle pour donner plus d’ampleur au son. On ne peut pas être contre la vertu, cependant, il faut comprendre que le budget impose des contraintes.

Célestin,(Florent Morin) est en grande conversation avec Napoléon Bistagne, (Michel Laflamme) sous le sourire de sa fille Sylvabelle (Sonya Lachance)
Bref…
C’est un théâtre musical à voir. Une qualité surprenante, d’amateurs passionnés, qui ont mis beaucoup de temps et d’efforts et qui fournissent un spectacle drôle, léger, coloré, chanté… par des gens que vous connaissez.
Vous trouverez un vidéo promotionnel ici, avec Dominique Roy et Robert Lachance, ce qui donne une très petite idée. Il faut vraiment être dans la salle pour savourer l’ensemble. http://www.tvcogeco.com/saint-georges/gallerie/publicite/6047-activites
Vous pouvez vous procurer des billets pour la dernière représentation qui aura lieu dimanche à 14 h. Ils sont en vente à la Librairie Sélect, auprès des membres de la troupe ou en contactant Yves K. Laflamme au 418 227-0073. Les prix sont de 20 $ en prévente, de 25 $ à la porte. Étudiants 15 $. Moins de 6 ans Gratuit.