APMHC
Des années pleines d’action et d’actions
Par: Joffre Grondin
On pourrait affirmer sans se tromper que 2012 a été une grosse année pour l’Association pour la protection des milieux humides de la Cumberland (APMHC), mais en fait, les dernières années ont été particulièrement intenses depuis la création de l’Association il y a presque trois ans. Il y a eu beaucoup d’action et d’actions.
Le cas de la rue des Mélèzes
Le développement d’un quartier résidentiel sur la rue des Mélèzes aurait fragmenté le territoire d’une façon dramatique, fracturant le milieu tout entier. Un milieu est un tout qui ne peut être divisé. Le président de l’APMHC, Jean Poulin et ses proches collaborateurs ont sauté dans l’action. Avec une mobilisation intensive, les 350 000 $ nécessaires pour l’achat des 12 hectares ont été trouvés grâce à la participation de 180 000 $ du ministère du Développement durable ainsi que d’autres investisseurs.
Grâce aux nombreux bénévoles, mentionnons les élèves de la polyvalente Saint-François, les scouts et des membres de la Corporation de la protection forestière en Beauce-Etchemins, la rue de 800 mètres a été remblayée, replantée et les bois nettoyés d’une petite montagne de débris divers.
Le président de l’APMHC, Jean Poulin avait parlé à l’époque « d’utiliser ce site afin de réaliser des sorties éducatives en milieu scolaire grâce à l’aménagement d’un sentier d’interprétation » qui serait le plus naturel possible.
Retombées méritées
L’entrepreneuriat beauceron s’actualise dans tous les domaines. Réussir à renaturaliser une route était une première au Québec. Cela a fait des vagues. Pas dans le milieu des sports ou de la politique ou des sports politiques mettons, mais c’était important. Tellement, que l’Association a été invitée à présenter le projet aux Ateliers de conservation de Nature Québec en octobre 2012.
C’est à cet événement d’envergure que les deux présidents des organismes ont été conviés pour donner un atelier intitulé : Création d’un corridor d’aires protégées. Entreprendre le changement, les engagements et les défis à relever. Les conférenciers étaient Jean Poulin, de l’APMHC et André Roy de la Corporation de la protection forestière en Beauce-Etchemins, « Forêt protégée ».
Sans blâmer personne surtout, notons pas très subtilement en passant qu’il y a beaucoup d’événements ou de non-événements pour lesquels on accorde du flatte-bedaine alors qu’un événement comme celui-là est presque passé sous le radar. Mais pas complètement. Le mouvement a pris de l’ampleur pour la protection du territoire.
Au moins 200 espèces différentes seront protégées. Mais comment savoir le nombre d’espèces dans un tel territoire ?
La caractérisation
Pour savoir, il faut caractériser. Pourquoi ce terme ? Parce qu’il fallait un mot. Pour les humains, c’est un recensement… obligatoire, donc pré-Harper, pour des objets, c’est un inventaire, pour les bibittes, il en faut, mais oublions-les pour le moment. Pour la flore et la faune, les plantes et ce qui vole et marche, c’est la caractérisation.
Avec plein de monde, comme l’ornithologue Mireille Poulin, et d’organisation, les terres publiques et privées du secteur ont été caractérisées. Comment ils font ? Ils enregistrent les oiseaux, interview les arbres, questionnent le vent, twittent les lièvres, mettent les chevreuils sur Facebook, une page web pour ours et loups, et finalement selon les rapports, les oiseaux nicheurs ont avoué être passés de 25 à 75, ce qui porterait le total de sortes d’oiseaux à 142, tout ceci et cela, dû aux conditions améliorées du marais qui contient plus d’eau. Grâce au déversoir, il y aura encore amélioration.
Les lièvres ont avoué avoir une vie sexuelle très satisfaisante, même si la question n’avait pas été posée et finalement le compte est de 200 à… Le compte final est de 200. Il y a peut-être une couple de races de mulots, un butor bien camouflé ou un rackamibob*, spécimen très rare, qui ont échappé aux lynx de l’observation, mais on les trouvera plus tard.
Promotion et toute cette sorte de choses
Il était impératif de faire savoir à la population, on dit sensibiliser il paraît, l’état des choses. Des reportages, Cogéco et Radio-Canada, des visites, des conférences de presse, rien n’a été négligé, y compris la confection d’un logo.
Comme l’écrit judicieusement Paul-André Parent*, « les démarches de Jean Poulin ont permis de sensibiliser la population, la municipalité et les promoteurs et conduit à un règlement du dossier à la satisfaction de tous ».
Amen!
*Rackamibob : animal de légende qui a deux pattes plus courtes d’un côté, ce qui lui permet de courir à flanc de montagne très facilement. Les mâles courent d’un côté et les femelles de l’autre. Les rencontres permettent de perpétuer l’espèce. L’étude de ce spécimen est extrêmement intéressante pour les scientifiques.
*P-A Parent est journaliste à l’Éclaireur-Progrès. Pour un article bien ficelé et très informatif sur le sujet, prenez quelques minutes pour lire ceci : http://bit.ly/VVAo3q
Si les pessières à mousse vous intéressent : http://www.commission-foret.qc.ca/memoires/doc_135_02_Labeco.pdf
Où les pessières se trouvent d’habitude: http://www.mrn.gouv.qc.ca/publications/forets/connaissances/zone-f.pdf