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ÉDITORIAL

Pas question de crier haro sur le Bernier

Maxime et le cheuf.

Le gouvernement du Québec a demandé au gouvernement fédéral de lui remettre les données du registre des armes à feu du Québec. La réponse est non. Le Québec va en cour. Les $$$ des contribuables s’envolent, comme d’habitude. La cour ordonne de remettre les données au Québec. Non, dit Harper, appuyé de tous ses députés qui suivent la ligne de parti.  

« Hé ! il est drôlement têtu le mec », diraient nos amis français. Mais pourquoi refuser ?

Périmées qu’y disaient !

Le gouvernement de Stephen Harper ne veut pas remettre les données du registre des armes à feu au Québec, malgré une décision de la cour. Elles sont périmées clament les conservateurs. Elles étaient erronées à 60 % en 2004, a constaté la vérificatrice générale de l’époque, déclare Maxime Bernier.

Hic et nunc !

Le Québec n’a pas spécifié que les données soient en bon état ou en mauvais état, il a demandé les données. Remettre les données au Québec n’aurait rien coûté. Pourquoi dire non ?

C’est drôle, la première chose qui vient à l’esprit est : « Qu’est-ce qu’ils ont à cacher » ?

« Le gouvernement du Québec devra dépenser de l’argent… il y a un coût pour les mettre à jour », compatit notre ministre. Le sinistre registre des armes a siphonné 2 milliards de dollars et plus aux contribuables canadiens… alors qu’il devait ne coûter presque rien.

Où sont allés ces 2 G$ ? C’est drôle que personne ne semble s’en préoccuper. Tactique de diversion, ça vous dit quelque chose ?

C’est quoi un registre

C’est une base de données, pour savoir qui a quoi et qui est où. Les gens, les propriétaires de maisons, d’automobiles, de chiens, n’importe quoi, on le déclare et c’est enregistré dans la base de données. Les pays civilisés font ça. C’est comme ça qu’on peut savoir combien de personnes habitent dans telle ville, tel pays, combien sont mariés ou en union libre, le nombre d’autos par ménage et tout le reste.

C’est normal pour les endroits qu’on dit civilisés. Dans certains pays, on n’a qu’une très vague idée du nombre d’habitants qu’il y a dans une ville.

C’est sûr que si le gouvernement s’y met, ça ne peut pas être simple, simple, simple, mais ça finit par fonctionner… en général. Pour le registre des armes, ça n’a pas, mais vraiment pas marché. Y’en a qui ont fait la passe, ça, c’est sûr, parce que 2 milliards se sont envolés. On ne peut pas prouver qui a fait la passe, mais on peut spéculer.

Un petit exemple de registre

On s’accorde qu’enregistrer tous les véhicules automobiles est indispensable. Il ne viendrait à personne l’idée absurde d’enregistrer tous les véhicules, excepté les propriétaires de véhicules à transmission manuelle, en soutenant que les propriétaires de transmissions manuelles sont des manuels et qu’il n’est pas question de les traiter comme des criminels s’ils n’enregistrent pas leurs véhicules.

De la logique à la dérive émotive

Nous allons garder les trois registres qui sont très utiles pour lutter contre la criminalité, celui des individus, celui des armes prohibées et celui des armes à utilisation restreintes déclare notre député avec sérieux et conviction. Bonne nouvelle, tout le monde est content et d’accord. C’est tout à fait exact comme raisonnement, mais…

… pour les armes d’épaules, les armes de chasse, pas question de forcer les chasseurs et fermiers à s’inscrire, « On ne vous traitera pas comme des criminels » laisse tomber Maxime Bernier. Ce sont peut-être les mêmes qui ont des transmissions manuelles.

Là, c’est trop.

Le Québec a demandé les données. Juste les données.

Si la liste de propriétaires d’armes à feu avait été simple, bien faite, facile à remplir, sans frais exagérés, ni menaces d’être considéré criminel si…, tout aurait bien fonctionné. Personne n’est contre l’enregistrement des armes si c’est bien présenté. Mon arme est enregistrée, en cas de vol, on pourra la retracer. J’ai une médaille pour mon chien, ce n’est pas pire pour mes fusils.

Il suffit qu’un craqué abatte plusieurs personnes pour que les politiciens, au lieu de travailler pour le peuple, travaillent pour gagner des votes à tout prix.

Au lieu de faire une simple liste, peu dispendieuse, mais bien faite, on a créé un monstre politique doublé d’un gigantesque siphon de l’argent du peuple en montant les gens les uns contre les autres, alors qu’il aurait dû y avoir unanimité.

Projetons un peu

Le Québec a demandé les données. Juste les données. Admettons que le Québec gagne sa cause et se monte un registre. Rappelons-nous que le tout est censé être simple et facile. Ce n’est qu’une liste. Pensez-vous que le Québec pourra faire ça ?

Personnellement, je n’en crois rien. Il suffit de penser au gaspillage éhonté des dossiers médicaux. Tout le monde était censé avoir son dossier sur informatique. Un flop total, mais total. Après des millions disparus, le projet est sur la glace.

Haro sur…

Il serait très facile de crier Haro sur le Bernier. Cependant, j’aime bien Maxime Bernier malgré tout et… j’y pense, pour ceux qui ne connaissent pas leurs classiques — ne vous en faites pas, c’est simplement mon grand âge, l’éducation d’un autre siècle qui colle à ma peau — c’est une fable de La Fontaine, Les animaux malades de la peste, où finalement, contre toute logique, on crie Haro sur le baudet, et c’est l’âne qui porte tout le blâme, alors qu’il n’a fait qu’une peccadille.

Perdant perdant

Un registre des armes à feu bien fait est bon pour tout le monde. Mal fait, c’est mauvais pour tout le monde. À date, le fédéral a prouvé hors de tout doute qu’il était incapable de le gérer efficacement. Si le Québec obtient les données comme il le devrait, il n’y a rien dans le parcours des gouvernements successifs qui permet d’espérer que le résultat sera meilleur.

Autre point de vue

Si certaines armes automatiques sont conçues pour la guerre et non pour la chasse, pourquoi sont-elles légales ? Il s’agit d’en interdire la vente. On pourrait ainsi laisser les chasseurs tranquilles, se passer de registre et sauver une couple de milliards. Je suppose que ce n’est pas une bonne solution ; c’est trop simple, trop efficace et ça ne coûte pas assez cher.

Et Maxime dans tout ça. Dans certaines situations, il est avisé d’essayer de passer sous le radar au lieu d’essayer de justifier un monstrueux cafouillage. C’en était une.

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