CHAPEAU MAESTRÔ
Donc bin relax !
Par: Joffre Grondin
Le temps était un peu couvert mercredi soir, mais le parterre de l’Arborétum est presque entièrement sous les ramures des grands arbres et un peu de pluie fine est acceptable. Le soleil qui se préparait à se coucher ne faisait que souligner l’atmosphère presque feutrée qui régnait, car Maestrô, « avec un petit chapeau », comme mentionné sur leur site web, occupait le Kiosque du Régiment ce soir-là.
Il n’a pas plu, c’est le spectacle qui a plu. En entrant dans le parc quelques minutes avant 7 heures, toutes les feuilles vibraient déjà de la chanson de Christine Chartrand de 1967, Mon arbre. Le ton était donné.
Le duo
Maestrô, c’est Marcelle Houde et Gaston Rodrigue. Ceux qui ont connu l’un ou l’autre, vous certifieront sourire aux lèvres qu’ils savent « swinger ». Marcelle Houde était 50 % des célèbres Grébiches et Gaston… dur d’être concis, mais essayons. Après avoir fait parti de différents groupes musicaux, réparateur d’orgue, technicien en électronique, propriétaire du premier studio d’enregistrement de cette qualité en Beauce où on enregistré le premier microsillon de la maintenant très connue… concision impossible, j’abandonne.
Vous vous rappelez les bars salon ?
Toujours est-elle ou est-il, que ce soir-là, ils avaient choisi un répertoire, une ambiance précise ? Ils auraient pu choisir autre chose. Leur répertoire est vaste et leur talent et expérience évident. Cependant le répertoire choisi était éclectique, très québécois, très français, qu’un spectateur assidu et connaisseur de ces concerts a apprécié plus tard en disant « je dirais qu’il n’y en a pas assez de ça ».
La musique
Vous qui avez une certaine expérience de la vie (en bas du demi-siècle s’abstenir), quand avez-vous entendu Un certain sourire, Je t’aime à la folie, de Serge Lama à la voix si particulière, Les nuits de Montréal (Les Couche-tard, Jacques Normand, Roger Baulu) et C’est si bon,de Yves Montand. Très rarement. Une spectatrice confiait : « C’est beau ces chansons-là ».
Aux voix, Gaston et Marcelle, chacun leur tour en solo et en accompagnement. Gaston au piano plutôt jazz, qui n’arrête pas même quand il chante, et Marcelle ayant provisoirement abandonné la guitare pour adopter les percussions fines qui servent à rehausser finement l’orchestration.
Une trame de fond à la Gaston : après des années en studio, la batterie est au bon niveau, et quand on a une « walking bass » (je les adore) elle ressort parfaitement. C’est lui qui joue le tout évidemment. Un travail d’orfèvre.
L’audience
Un concert à l’Arborétum dure environ une heure. Un peu comme une émission de télévision. Mais, il n’y a PAS de pauses publicitaires. Il y a des choses dont il n’est pas nécessairement bon de se vanter. Par exemple, on pourrait dire que la qualité de l’audience est très élevée, comparé à l’audience que vous voudrez.
Il y a des musiciens de tous calibres, des gens qui ont été en contact avec des activités musicales toute leur vie, et leurs proches, amis, enfants, petits enfants qui courent partout en absorbant tout (ne jamais oublier que les petits sont de vraies éponges). Tous ces gens ont un potentiel à la fois d’appréciation et de tolérance impressionnant. De vrais Beaucerons quoi.
Une audience qui peut aimer et battre des mains pour « Eight Days a Week » et « Pretty Woman » et absorber avec un plaisir très calme « Marie-Hélène » de Sylvain Lelièvre et les « pianos mécaniques » de Léveillé. Les accords plus complexes ont des sonorités qui chatouillent l’oreille d’une façon totalement différente, et c’était le cas ce soir-là..
Confession
Après quinze minutes, un ami musicien s’inquiétait que le public puisse supporter plus longtemps tant de « relaxation ». Après une heure et plus, la preuve était faite. C’est le fun de sauter, mais c’est donc plaisant de relaxer avec des chansons d’autrefois aux mélodies agréables.
Pari gagné pour le choix de chansons. Bravo Maestrô et votre petit chapeau. Ils ont quelques cd à leur actif. Voyez leur site http://www.duomaestro.com
La madame avait raison : « c’est beau ces chansons-là ».
Aléas d’été
S’il y a quelque chose sur ton écran d’ordinateur que tu ne peux pas sélectionner et « deleter », il s’agit d’un petit maringouin qu’il faut écraser avec un mouchoir.
Y’en arrive t’y des affaires !