PUROSEPTIC
Un avant-gardiste en traitement des eaux usées : Martin Groleau
Par: Joffre Grondin
Martin Groleau, inventeur aux mains plus rapides que son ombre, parle de son « bébé » avec passion
Ce n’est pas le dernier des vrais — du moins, on l’espère —, mais c’en est un vrai de vrai. Dans la pure tradition de l’entrepreneuriat beauceron Martin Groleau, après dix ans de travail, d’essais et d’erreurs a réussi a mettre au point un procédé de traitement par filtration en tubes entièrement gravitaire et biologique. Autrement dit, c’est un champ d’épuration qui tient dans une enveloppe de ciment de 4 pi par 4 pi par 8 pi, donc le réacteur peut traiter jusqu’à 3500 litres par jour. En les combinant, on va jusqu’à 250 000 litres. Très innovant.
650,000 $ ont été nécessaire, et le procédé est reconnu et certifié par le Ministère de l’Environnement, du Développement durable et des Parcs et sera utilisé dans le résidentiel, le commercial autant que le communautaire et l’institutionnel. Concernant le secteur résidentiel, l’obtention de la norme BNQ pour ce secteur est en bonne voie.
Réussir à obtenir toutes les certifications n’est pas rien. Comme le soulignait André Spénard, président du CLD impliqué dans le projet, « le ministère est d’une sévérité exemplaire ».
Martin Groleau tient deux des cartouches de filtration qu’il a mis au point et qui se glissent dans les tubes.
Ce fils de plombier, lui-même plombier depuis 32 ans, une fois le produit mis au point, a fondé sa propre entreprise, Puroseptic, pour mettre en marché son produit. Il n’a pas négligé le côté international, car son procédé est en instance de brevet dans plusieurs pays, Canada et États-Unis bien sûr, mais aussi la Chine, la Colombie, l’Inde, le Mexique, sans oublier l’Union européenne.
Lors du lancement officiel de l’entreprise le 11 juillet dernier, M. Groleau spécifiait qu’avec « une usine dans la municipalité de Saint-Jules et la signature d’un premier contrat à Saint-Côme, l’entreprise Puroseptic est très prometteuse pour la création d’emplois dans la région ».
De son côté, le député Janvier Grondin, qui connait bien le dossier, a fait remarquer que pour les propriétaires de maisons qui ont peu de terrain, ça « répond exactement à ce que les gens ont besoin… Je vois un bel avenir ». On pense aux chalets, aux terrains glaiseux et pourquoi pas au Plan Nord.
La solution « performante et innovatrice » a été remarquée, car au concours québécois en entrepreneuriat de la région de Chaudière-Appalaches l’an dernier, Puroseptic a remporté le prix régional coup de coeur du jury dans la catégorie innovation technologique et technique.
Martin Groleau en surprend plusieurs quand il avoue aux ingénieurs avec qui il a travaillé qu’il n’a en fait qu’un secondaire 3.
Le système
L’eau qui sort de la fosse septique entre dans le réacteur et passe dans la série de cartouches qui le compose. La seule mécanique à l’intérieur est un petit compresseur (d’aquarium) qui fait circuler l’air et utilise l’équivalent d’une ampoule de 100 watts. Le reste est par gravité.
Les gens présents pensent la même chose de la démonstration : incroyable que ces tubes percés de trous puissent remplacer un champ d’épuration.
L’eau qui sort des cartouches rejette 152 coliformes fécaux, c’est à dire 152 UFC (unités formatrices de colonies) par 100 ml. Aux fins de comparaison, mentionnons que le Ministère approuve un lac pour la baignade à 200 UFC.
Le système doit être nettoyé une fois l’an et vient avec une garantie de 20 ans. Le service est fourni par Puroseptic. Questionné sur le nombre d’employés que nécessitera sa compagnie, Martin Groleau lance : « D’ici un an… 7 ou 8 ».
Le coût peut varier entre 10 et 15 000 $ en fonction de l’installation particulière requise par les lieux. Intéressés à en savoir plus. Visitez le site internet au www.puroseptic.com ou faites le 418 426-2463
