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Poisson rouge ou piranha?

Plus dur à réaliser qu’à écrire

Les compagnies qui ont acquis les droits d’exploitation du gaz de schiste, tout à fait légalement, sont énormes, puissantes, structurées efficacement de haut en bas, ont des accointances un peu partout, bref, sont bien huilées. Peut-être même trop huilées, mais enfin.

Si vous écrivez Gaz de schiste sur Google, le tout premier site qui sort vous affirme en pleine face que « un puits de gaz de schiste bien construit protège notre eau » et poursuit avec « La fracturation hydraulique est une technologie sûre, réglementée par le gouvernement ». C’est le point de vue de l’industrie. Si vous gobez ça sans problèmes, vous n’avez pas toute l’information.

Face à ces requins, les poissons rouges citoyens, avec leur pancarte et leur page Facebook, devront peut-être se changer au moins en piranha pour avoir une chance de passer leur message jusqu’aux hautes instances, car il y a la version des compagnies et celle des citoyens. Une sorte de guerre de l’information.

Les comités citoyens

Informer la population, gagner l’appui des élus à tous les niveaux, du local au national, faire modifier les lois pour s’assurer de protéger ressources et peuple était un beau plan de match.

Pour diffuser l’information, les divers comités citoyens devaient se donner des moyens d’action et des structures de transmissions. Mais tout est à faire. En peu de temps, une organisation a été mise en place. Incomplète, non parfaitement coordonnée, d’accord, mais quand même un succès phénoménal considérant le contexte et les moyens. Où en sont-ils?

Le mur

La campagne pour informer la population se déroule bien. Celle pour convaincre les élus moins. Quand on traite avec les structures de la société, les difficultés commencent. La façon de traiter avec les élus est différente selon les individus.

Certains élus considèrent qu’ils ont été élus démocratiquement et ils décident. On verra à la prochaine élection. Certains citoyens considèrent que les élus doivent quand même écouter les citoyens, la voix du peuple. Les deux visions existent.

Le peuple est-il entendu en ce moment ? Comment réagir quand on constate que plus rien ne bouge et que l’on sent que le temps s’étire et que les arguments invoqués sont discutables. D’un côté on veut voter le règlement Wickham et de l’autre on préfère attendre. Parler et discuter, c’est bien, mais quand le terrain d’entente est trop mince…

Les réactions des uns et des autres créent des dissensions. La trame de l’histoire humaine en est jalonnée. Le temps dira si elles se régleront. En marketing on dit, parlez-en en bien, parlez-en en mal, mais parlez-en. Si ces mises au point peuvent piquer la curiosité et donner le goût de s’informer sur la fracturation hydraulique, cette menace qui plane sur la société, le but sera atteint.

Dissensions

Nous avons publiés ici https://beaucemagazine.com/?p=7309  l’opinion de Luc Lapierre, qui n’a pas la langue dans sa poche et subséquemment, la position du responsable de la Coalition Citoyenne Beauce-Sartigan, monsieur Claude Lachapelle de même que celle du président de la Coalition citoyenne gaz de schiste Beauce-Etchemins, monsieur Gaston Laroche https://beaucemagazine.com/?p=7491 qui ont tenu à réagir.

S’en est suivi une autre réaction de Luc Lapierre qui est reproduite plus loin. Par contre, pour ne pas que la situation ne s’étire telle un téléroman, nous allons inviter les intéressés à consulter les pages internet des intervenants pour y suivre les développements s’il y a lieu, mais plus important encore pour se familiariser avec la situation générale du gaz de schiste en région. Les choses que l’on perçoit comme négatives dans le feu de l’action se révèlent parfois très utiles plus tard.

À consulter

Coalition citoyenne Beauce Sartigan http://parcequecesttoi.unblog.fr/

Coalition citoyenne gaz de schiste Beauce-Etchemins  http://public.sogetel.net/gazdeschistebeauceetchemin/

Pour Luc Lapierre http://www.facebook.com/groups/StMartin.gaz.schiste/permalink/389561481081175/

Il faut garder à l’esprit que s’il y a des divergences sur la forme, il n’y en a pas sur le fond. Tous veulent protéger l’eau. Il faut admettre que certains propos dérangent plus que d’autres.

Luc Lapierre

Billet de monsieur Luc Lapierre, qui n’engage que Luc Lapierre. 

Je suis désolé de constater que mes billets occasionnels sur Facebook ne plaisent pas à Monsieur Lachapelle. J’accepte volontiers ses critiques, mais certains de ses propos, notamment ceux qui concernent une possible « campagne de salissage » du Comité de Saint-Martin et la qualité de mon engagement dans « la cause » me laissent plutôt perplexe. Car son intervention, elle, ressemble étrangement à un désaveu à mon endroit. Sinon, à une tentative de crucifixion publique, à en juger par le nombre de personnes, mêmes celles exclues du débat local, à qui il s’est donné la peine de communiquer son désaccord.

Il faut savoir dès le départ que peu importe leur contenu, mes papiers, qui sont toujours signés et habituellement bien documentés, n’engagent que moi et je considère maladroit de la part de Monsieur Lachapelle de tenter de les censurer ou de seulement croire qu’il pourrait y parvenir. Ces billets sont la synthèse de ma propre perception des choses, de ma propre réflexion, et je les partage à qui veut bien les apprécier. Personne n’est forcé de les lire. En tant que citoyen, je ne fais qu’exercer mon droit d’expression et j’utilise les tribunes qui me sont accessibles.

Que Monsieur Lachapelle veuille « rétracter » des propos dont il n’est pas propriétaire est pour le moins présomptueux de sa part. Et que Monsieur Lachapelle veuille se dissocier de mes propos, grand bien lui fasse, puisqu’il n’y a jamais été associé. Pas plus que Monsieur Lachapelle n’a été impliqué dans la stratégie et dans les actions du Comité de vigilance de Saint-Martin.

Ce qui est aussi vrai pour Monsieur Gaston Laroche, président de la Coalition Beauce-Etchemin, par ailleurs. Le Comité de Saint-Martin a toujours tenu à garder les coudées franches et à garder ses distances tant de la Coalition que de Monsieur Lachapelle. Dans les deux cas, le Comité de Saint-Martin n’aurait su adhérer à des stratégies auxquelles il ne s’identifiait pas. Nous tenions à préserver notre liberté de penser et d’agir, point.

Il semble que cette dissociation ne plaise pas à tous. Quoiqu’il en soit, pour en revenir à la base, je considère que le dossier du gaz de schiste appartient à tous les citoyens, et non pas qu’à des présidents autoproclamés. En ce sens, toute intervention pour museler un citoyen (ou un groupe de citoyens indépendants de pensée) doit être considérée comme de l’ingérence. Bottom line, dans le cas qui nous préoccupe, tant Monsieur Lachapelle que Monsieur Laroche ont manqué une belle occasion de se taire.

La stratégie adoptée par le Comité de Saint-Martin

Je suis déçu que Monsieur Lachapelle n’aie pas compris que le but de l’exercice qu’il décrie était tout simplement de remettre en question une pratique généralisée qui n’en est pas moins objectivement immorale : l’adhésion d’un élu municipal à un parti politique. Je le répète à son bénéfice : à mon sens, qu’un élu municipal puisse militer en faveur d’un parti politique (peu importe lequel) et, en même temps, prétendre jouir de toute liberté d’action lorsque vient le temps d’adopter un règlement qui va à l’encontre de la ligne du parti en question est un concept que seuls les naïfs peuvent acheter. C’est mon opinion, point à la ligne. Mais celle-ci repose sur des faits.

Dans une entrevue à Mathieu Galarneau (L’Éclaireur) plus tôt en juin, Monsieur Luc Lemieux, le préfet de la MRC Beauce-Sartigan, admet lui-même que sa participation à la caisse électorale du Parti Libéral du Québec est le résultat direct de faveurs précédemment obtenues de Monsieur Dutil. Je cite l’article en question : « Citant en exemple la réalisation du centre multifonctionnel de sa municipalité qui a profité d’une aide gouvernementale, M. Lemieux a soutenu avoir fait un don au PLQ pour les services rendus à sa communauté par le député de Beauce-Sud, Robert Dutil. «C’est sûr que M. Dutil nous a donné un bon coup de main pour régler quelques problèmes», a-t-il admis. »

Or, si cet énoncé est vrai, depuis quand les subventions sont-elles accordées par les partis politiques? Et pourquoi un parti politique en particulier bénéficierait-il de retombées pour les gestes qu’un député pose pourtant au nom du seul gouvernement, avec les deniers publics?

D’autre part, la colère de diva du maire Paquet qui crie au scandale et au salissage, parce que, après m’être rigoureusement documenté, j’ai osé poser la question suivante démontre peut-être son inconfort : « Croyez-vous, Monsieur Paquet, qu’il soit possible pour un élu municipal de contribuer à la caisse électorale du Parti Libéral, d’une part, et, de l’autre, de prendre une décision qui aille à l’encontre de la ligne du parti, au seul bénéfice de vos concitoyens, oui ou non? ». Or, si c’est le cas, ça lui appartient. En ce qui me concerne, je n’ai relaté que des faits, c’est tout. Pas de « salissage » là-dedans. Tout comme j’ai mentionné que l’aviseur « officiel » de la MRC Beauce-Sartigan, Me Daniel Bouchard, qui s’est empressé de déclarer « illégal » le règlement proposé par les citoyens, celui-ci visant simplement à protéger nos sources d’eau potable, faisait partie du cabinet Lavery, lequel avait aussi comme clients majeurs Gaz Métro, Imperial Oil, Pétroles Global, Brascan et Stornoway.

À partir de là, les gens sont assez instruits pour tirer leurs propres conclusions. Quant à moi, je ne relate que des faits et c’est là-dessus que je fonde mes propres opinions. Que celles-ci diffèrent de celles de Monsieur Lachapelle et de Monsieur Laroche ne m’émeut guère.

Si nos élus municipaux se sentent libres de pensée et d’action malgré leurs liens avec l’un ou l’autre des partis politiques provinciaux ou fédéraux, grand bien leur fasse alors. Mais en tant que citoyen, je ne me sens pas forcé d’être d’accord avec le concept. Bien au contraire, il est de mon avis que les élus municipaux ne devraient pas être autorisés à contribuer aux caisses électorales des partis politiques, peu importe lequel. C’est aussi une question de principe.

Cela dit, j’adhère tout autant que Monsieur Lachapelle et Monsieur Laroche au principe de civilité et de gros bon sens quand vient le temps de revendiquer ce qui nous revient de plein droit : la protection de nos sources d’eau potable et de notre qualité de vie. Mais j‘adhère tout autant au principe de discussions « d’égal à égal », sans cachette ni faux-fuyant, ni couleur politique. Démasque Zorro et tu sauras à qui tu parles.

Bref, nous n’en serions pas là, à douter des réelles intentions de nos élus, si ceux-ci étaient libres de toute attache et de toute allégeance. Je rappelle que le droit des citoyens de douter et de critiquer en est un fondamental. Et je rappelle que le droit de vouloir préserver notre eau potable contre les menaces industrielles l’est tout autant, et que celui-ci doit aussi être traité de façon purement objective.

Mon billet sur Saint-Théophile

À Saint-Théophile, là où Monsieur Lachapelle a vu un maire digne et attentionné, moi j’ai vu un maire ne pas céder à la volonté populaire qui était pourtant évidente. Certes, j’accorde à Monsieur Lachapelle que Monsieur Boucher a bien pris le temps d’entendre les doléances de ses concitoyens mais, tout comme à Saint-Martin, j’ai aussi vu un maire prétendre un manque d’information face à des arguments techniques qui sont pourtant connus même du public depuis des mois. J’ai surtout vu des conseillers municipaux silencieux, peut-être écrasés par une force obscure, et j’ai vu une foule en colère devant un conseiller qui aurait apparemment manqué à sa parole, refusant de se lever pour déposer un avis de motion en vue d’adopter un règlement qui protégerait leurs sources d’eau potable définitivement. Je l’ai vu comme cinquante autres personnes l’ont vu. Ma perception, direz-vous…

Rappelons aussi que Monsieur Boucher, a servi, dans l’ordre, les deux mêmes arguments que le maire de Saint-Martin la veille, à savoir :

  • Il aurait eu un entretien téléphonique avec deux avocats vers 18h30 le soir du conseil municipal; ceux-ci auraient réitéré qu’il n’était pas recommandé d’adopter Wickham ou Saint-Bonaventure;
  • Il proposait aux citoyens d’investir 50,000$ « avec quatre ou cinq autres municipalités voisines » afin « de se faire faire un règlement adapté et bien à nous, conforme à la réalité des municipalités d’ici ».

Mes questions sont celles-ci. Je défie Monsieur Lachapelle d’y répondre puis d’affirmer 10 fois sans rire qu’il n’y a pas lieu de se poser des questions:

  • Quels sont ces avocats que nul (ni Paquet ni Boucher) n’a voulu nommer?
  • Pourquoi refuse-t-on de les nommer? Ne sont-ils pas payés avec l’argent des contribuables? Ou s’agissait-il de représentations bénévoles?
  • Quel est le but réel de ces entretiens téléphoniques, placés tout juste 30 minutes avant le caucus ou pendant le caucus des différentes municipalités? L’une après l’autre?
  • Et quelle est la vraie teneur de ces entretiens? Counseling ou briefing?
  • Qui donc a avantage de proposer aux élus la rédaction d’un règlement qui ne serait appliqué qu’une fois déposés le rapport et les recommandations de l’ÉES (Étude environnementale stratégique)?

Rappelons aussi que Monsieur Boucher a demandé aux gens présents un « sursis » pour lui laisser le temps de consulter, non pas ses conseillers comme le prétend Monsieur Lachapelle dans son blogue, mais bien pour consulter ses collègues de la MRC Beauce-Sartigan à l’occasion de la réunion des maires tenues le 20 juin. C’est très différent. À quoi s’attendait donc Monsieur Lachapelle de cette consultation? Que ses pairs accordent à Monsieur Boucher leur bénédiction pour adopter le règlement Wickham?

Pourtant, Monsieur Lachapelle sait déjà, bien qu’il ne semble pas en mesurer l’ampleur, que si la position officielle de la MRC est de ne pas se mêler du débat et de laisser toute latitude aux municipalités d’adopter ou non un règlement, le préfet Lemieux a aussi clairement affirmé « qu’il ne saurait conseiller à quelque municipalité d’adopter un règlement qui se voudrait illégal ». Donc, j’ose espérer que Messieurs Lachapelle et Laroche ont assisté à la rencontre des maires du 20 juin afin d’apprécier eux-mêmes la teneur des propos qui y ont été tenus?  Il est à noter que ce point n’apparaissait nulle part à l’ordre du jour de la réunion des maires du 20 juin. À moins que ce point n’ait été traité privément, en comité de travail?

En terminant, je soutiens que le débat actuel sur la venue probable de l’industrie du gaz de schiste sous nos latitudes a pris un nouveau tournant. En tout cas, dans les municipalités où les comités ont pris soin de bien couvrir cet aspect, le débat a dépassé le stade de l’information technique pour se transformer en quelque débat purement politique. Sinon, les règlements « Wickham » et « Saint-Bonaventure » qui reposent strictement sur les compétences avérées des municipalités en matière de protection de l’eau ne feraient pas l’objet d’un tel dénigrement de la part de nos élus, et les pressions pour en empêcher l’adoption ne seraient certainement pas aussi fortes. Mais peut-être que cela dépasse l’entendement de nos deux camarades.

Dorénavant, j’invite Messieurs Lachapelle et Laroche à discuter directement avec moi avant que l’idée de censurer les propos du citoyen que je suis sur la place publique ne leur vienne encore à l’esprit. D’ici là, qu’ils règnent sur leurs royaumes respectifs tout en respectant le droit de tous leurs concitoyens de s’exprimer librement.

 

Luc Lapierre

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