COUPE SÛRETÉ
5-4 pour les Verts
Par: Joffre Grondin

Le maire François Fecteau a mené la séance de main de maître. Le futur dira s'il avait raison.
Dans une salle du conseil bondée ce mardi soir 10 avril, le maire de Saint-Georges, François Fecteau, après un résumé succinct et précis des diverses étapes du dossier de la desserte policière qui ont mené à l’item 7.1 de l’ordre du jour, a annoncé l’étape finale, « le choix d’une desserte policière sur notre territoire ».
Le prône du maire était un excellent état de la situation. En termes sportifs, on dirait qu’il a suivi son plan de match à la perfection. Sans en dévier un instant.
Les coupons-réponse
Seulement 2,7 % de la population a envoyé le coupon que la Ville avait fait parvenir à chaque adresse civique. Citons le maire. « … soit 643 réponses, dont 57 favorables à une desserte municipale et 43 % favorable à une desserte par la Sûreté du Québec, et 71 commentaires, dont certains pour la tenue d’un référendum, et d’autres laissant la décision aux élus municipaux ». Le maire n’a pas donné plus de détails.
Je déplore
« Je déplore la désinformation véhiculée par quelques citoyens, citoyennes ou groupement de citoyens dans le but de berner la population et discréditer l’information transmise sur le dossier par l’administration municipale et le conseil actuel légitimement élu » a poursuivi le maire Fecteau.
« Je déplore également le fait que certains médias ne prennent pas le temps de s’informer auprès de la ville et d’une source sûre avant de publier des propos mensongers ». Les médias visés n’ont pas été nommés.
Le maire a également eu des mots très durs en invitant une citoyenne très impliquée dans le dossier « à laisser les comptables faire leur travail et de cesser de discréditer le travail réalisé par nos gestionnaires municipaux qui ont démontré leur compétence et leur désir d’accomplir… »
« Les élus auront à prendre une décision basée sur toute l’information réelle de ce dossier et pour le meilleur intérêt de l’ensemble de sa population », a conclu le maire en appuyant perceptiblement sur le mot « réelle ».
Le score
Chaque conseiller y est allé plus ou moins brièvement de ses raisons d’appuyer l’une ou l’autre des options. Le point commun étant que les services policiers étaient tous deux très bons.

Salle pleine, applaudissements nourris, caméras, la décision ne passera pas inaperçue
Notons que dans l’explication de sa prise de position, le conseiller Serge Thomassin a fait valoir que son expérience lui permettait de prendre une décision que nous pourrions résumer par « accotée », quoiqu’il n’ait pas utilisé le terme. On peut comprendre assez facilement que quelqu’un qui a fait carrière dans les forces policières, avec fierté et compétence, veuille que son expertise soit considérée à sa juste valeur.
Finalement, 4 pour la SQ et 4 pour la PM, le maire devait trancher. François Fecteau avait d’ailleurs rappelé qu’en 2002, le résultat était 4-4 et que le maire de l’époque avait tranché. Pour la Sûreté du Québec : Manon Tousignant, Serge Thomassin, Marcel Drouin et Irma Quirion. Pour la Police Municipale : Jean Perron, Manon Bougie, Marie-Eve Dutil et Lionel Bisson. L’histoire se répétant notoirement à beaucoup d’égards, c’est le maire d’aujourd’hui qui a tranché. Pour la sûreté du Québec.
L’audience présente, à deux reprises, par ses applaudissements nourris, a manifesté sa préférence pour ceux des conseillers qui se prononçaient pour la sûreté du Québec. Il est exact qu’une salle de moins de 200 personnes ou 643 réponses sur une population de plus de 32 000 ne représentent qu’un pourcentage qui n’est même pas la marge d’erreur dans un sondage. Cependant, notre système démocratique actuel veut que ce soient ceux qui s’expriment qui décident.
Une marée de chiffres a déferlé sur la population. De l’analyse de Mme Déchêne à la grille matricielle de Roger Carette, ceux qui se délectent de données ont carrément joui. Pour la majorité, il suffit d’attendre. Les positions des deux camps étaient tellement tranchées et opposées, qu’on devrait facilement discerner dans un avenir plus ou moins rapproché de quel côté était la sagesse.
Et à la vitesse que les choses vont maintenant, ça ne devrait pas être long.