LES CHSLD
Un 45 minutes qui fait réfléchir

À ne pas manquer sur TeleQuébec.tv, avec Louison et France Fortin
Quand on regarde la télévision 30 minutes par semaine dans les grosses semaines — ben oui ça se peut, y’a plein d’autres choses à faire dans la vie —, il y a pas mal de choses qu’on n’a pas vues, et à 99,9 % du temps, on n’a rien manqué. Mais… le 00,1 % nous rattrape quelquefois. C’est ce qui est arrivé par un courriel de l’ami Yvon Thibodeau récemment.
L’ami Yvon parlait de 45 minutes. Je me suis dit que 10 minutes seraient amplement suffisantes pour me faire une idée. J’ai fini par regarder les 45 minutes. Je n’en reviens pas. Regarder 45 minutes de la vie d’un CHSLD. Maintenant je sais. (Jean Gabin)
On parle beaucoup ces temps-ci des CHSLD. On sait que les gens qui sont là sont malades, mais dans le fatras des acronymes en circulation, il est facile d’oublier c’est quoi exactement. Les CHSLD sont des Centres d’hébergement et de soins de longue durée. Quand tu entres là, ça veut dire que, comme disait Yvon Deschamps, tu es pas mal « poqué ».
Il y a eu des histoires d’horreur ces temps-ci côté CHSLD.
Il ne faut pas oublier qu’il y a des gens qui travaillent dans ces lieux et qui aiment leur travail. Se concentrer sur les bons au lieu des bons à rien est rafraichissant pour changer. Dans ce reportage, on entend des gens qui aiment leur travail dire qu’ils manquent de temps pour faire un travail de qualité. On leur impose un niveau trop bas pour le standard de qualité qu’ils voudraient appliquer.
On est à des années-lumière de la personne qui veut travailler moins. On parle ici de gens qui veulent travailler mieux.
LE courriel
Le courriel reçu d’Yvon, a été l’incitatif pour regarder l’émission de télévision qui a été réalisée à Saint-Georges, au CHSLD l’Assomption avec Louison et France Fortin, frère et soeur qui y travaillent depuis 35 ans.
Ayant travaillé 33 ans dans un milieu très près de celui décrit dans le reportage, Yvon a pu comprendre que ce film reflétait la réalité. Nous pensons qu’il vaut la peine de voir ce qui se passe.
Vous n’avez qu’à cliquer ici : http://video.telequebec.tv/video/10324/nojavascript.aspx
Le message déclencheur d’Yvon
Bon vendredi, mes chers(ères) amis(es)
Je vous envoie le lien qui vous permettra de regarder l’émission « Soins intensifs », tournée au CHSLD l’Assomption de Saint-Georges, et mis en ondes le 5 mars 2012.
Cette émission d’une durée de 45 minutes décrit d’une manière EXACTE le travail effectué par les préposés aux bénéficiaires et les infirmières auxiliaires.
Je vous invite sincèrement à prendre le temps de regarder en entier cette émission.
J’ai exercé ce métier durant plus de 33 ans, sauf que les patients dont je m’occupais étaient handicapés physiques et mentaux. (entre 2 ans et plus de 60 ans)
Quant à ceux qui critiquent le fait que lorsque les préposés aux bénéficiaires ou les infirmières auxiliaires prennent leur retraite, ils sont admissibles à une pension de la CARRA, (que nous nous sommes en partie payée grâce aux cotisations prélevées sur notre salaire), cette dernière sera en 2012, dans mon cas, de 22 103.04 $ BRUTS annuellement, et aurait été de 24 402.00 $ BRUTS annuellement, si j’avais terminé mes 35 années de services. Rien de bien exagéré, vous en conviendrez. Malheureusement, étant donné les multiples fractures dont j’ai été la victime depuis quelques années, je ne pouvais vraiment plus exercer ce métier. Je perds donc plus de 2 000.00 $ par année pour avoir quitté le réseau un an et demi avant de pouvoir bénéficier d’une pleine retraite.
Je pose souvent la question suivante à ceux qui critiquent : « Auriez-vous accepté de faire notre métier, qui consiste à donner des bains et changer des couches ? » Dans la majorité des cas, la réponse est… NON !

C'est une photo envoyé par Yvon où il lave quelqu'un. Même si c'était présenté délicatement, sans possibilité d'identification, je n'ai pu me résoudre à montrer une personne qui autrefois était vigoureuse et active réduite à ce point. C'est pourquoi j'ai coupé la photo. Je peux me tromper et changer de point de vue, mais actuellement, je crois que simplement montrer un jeune Yvon aux cheveux noirs en train de faire un travail indispensable qu'il aime faire, est suffisant.
Mais je ne me plains pas, car j’ai fait un travail que j’ai toujours aimé, et je sais que ceux qui travaillent au salaire minimum, et qui doivent composer avec ce salaire pour élever une famille, en arrachent encore plus. Comme je l’ai écrit dans une récente lettre d’opinion publiée dans le Journal de Québec, « plutôt que d’engager des inspecteurs qui visiteront les CHSLD, le Gouvernement du Québec devrait plutôt engager au même prix, beaucoup plus de préposés ou d’infirmières, lesquels seraient beaucoup plus utiles.
C’est mon opinion, et je sais qu’elle est partagée par plusieurs.
Bon visionnement, Yvon Thibodeau, ex-préposé aux bénéficiaires au Soleil de l’Enfance ( Centre Victor-Cloutier ou CRDI Chaudière-Appalaches)