COPIER-COLLER
Une deuxième assemblée pour la desserte policière
Par: Joffre Grondin

Hilaire Isabelle, au centre, directeur de la sécurité publique de Saint-Georges. Fier de son équipe, son message a touché l'assemblée
Pour cette deuxième assemblée de consultation sur la desserte policière, 150 personnes s’étaient déplacées. Cependant, on pouvait noter au moins une trentaine de personnes qui étaient déjà présentes mardi. Après la présentation de trente minutes, on a « passé le crachoir » à Frank d’Amour, avocat, qui agissait comme modérateur, et après les recommandations d’usage sur la civilité, les questions et opinions se sont échangées avec une exquise politesse, ou presque.
L’assemblée se questionne.
Qui choisir pour la qualité des services, les coûts; pourquoi pas un référendum, et pourquoi ne pas prendre plus de temps pour choisir, vu l’irréversibilité de la décision. Les positions du conseil et de la salle sur ces sujets semblent souvent très éloignées.
Quelle Sûreté ?
La priorité des citoyens semble se trouver au niveau de qui assure la sécurité de la ville. Si on se fie aux réactions et commentaires de la salle des deux assemblées, la Sûreté municipale remporte la palme, tout en manifestant une grande satisfaction envers la qualité de service et de collaboration déjà existants avec la Sûreté du Québec. On aime les deux, mais le corps municipal un peu plus. L’assemblée souhaitait majoritairement garder son corps municipal, qui fait un excellent travail.
La question qui tue
La conseillère Marie-Eve Dutil pose une question très directe au chef Hilaire Isabelle : « Avez-vous été invité à présenter votre service au conseil ? Réponse « Non ».
On pourrait presque affirmer que M. Isabelle parle de son service de police avec passion. Plus tard, à la question de Michel Gilbert, « Les gens sont-ils satisfaits ? », il répondra « Oui, à 93 % », sous les applaudissements de la salle.

Quelqu'un quelque part a affirmé que les émotions étaient les moteurs de nos actions. Tout le monde n'est pas d'accord, mais la conseillère Marie-Eve Dutil a efficacement prouvé son point
Des félicitations méritées
Les représentants des différents corps policiers ont « travaillé pour leur paroisse », tout en livrant l’information et en appuyant leurs confrères d’en face. Que ce soit Hilaire Isabelle au municipal ou Denis Côté de la Fédération des policiers municipaux, ou encore de Mario Bouchard ou Daniel Desmarais de la Sûreté du Québec, la salle appréciait ce qu’on pourrait appeler, à défaut d’autre terme, leur professionnalisme, même si parfois on pouvait se perdre dans les méandres de l’argumentation.
Les coûts
Les opinions couvrent un spectre assez large et montrent un manque de confiance. L’ex-maire Roger Carette arrive avec des chiffres solides qui seront validés dans les prochains jours par des comptables et lance au conseil « Vous êtes dans les patates ».
Certains affirment que, « on peut pas truster les gouvernements », ou encore « j’ai peur que le gouvernement va pelleter les coûts aux municipalités ». « On ne peut garantir que les coûts n’augmenteront pas » doit admettre Mario Bouchard, pointant avec justesse que ça ne relève pas de lui.
Projeter dix ans d’avance en 2012 comporte tellement d’inconnues que les résultats équivalent à peu près à des voeux pieux.
Le référendum
Le référendum a été demandé plusieurs fois, mais deux choses ressortent : pourquoi se presser et ne pas attendre des chiffres plus solides, et pourquoi perdre notre pouvoir de décision. « Qu’est-ce qui justifie d’aller si vite ? » , demande l’un, et « Pourquoi est-ce que je me sens pressé ? », lance l’autre.
Pour la perte de décision, Marcel Morrissette, personnage très connu à Saint-Georges, se présente au micro comme le « plus vieux payeur de taxe de la salle » et résume la pensée de plusieurs en proposant avec les mots d’un autre temps : « Restons maîtres chez nous ! Gardons notre police » !
Précisions
Avec un référendum, la population décide. Sans référendum, la population donne son opinion et le conseil décide.

"Vous êtes dans les patates", a lancé Roger Carette sûr de lui.
La position du conseil est demeurée aussi immuable que le rocher de Gibraltar, qui n’est pas réputé pour bouger beaucoup.
Idéalement, les propos seraient froids et logiques et les échanges enrichissants, mais dans la réalité, les émotions et les égos prennent beaucoup de place et malgré les propos polis et les échanges civils, les arguments glissent sur dos de canards et les parties restent sur leurs positions, inchangées. Autrement dit, aucun véritable échange n’était perceptible.
Donnez votre opinion
La population est invitée jusqu’au 30 mars pour donner son opinion. Comme citoyen, mieux vaut la donner, car c’est votre seule option. D’autre part, si le conseil de ville demande votre opinion, c’est qu’il veut l’avoir. La démocratie implique une certaine participation. On ne peut demander aux élus de tout décider seuls, sinon ils devront le faire.
Aux citoyens de jouer.