DESSERTE POLICIÈRE À SAINT-GEORGES
Dix ans après les fusions, le problème revient
Par: Joffre Grondin

Des gens très sérieux : le lieutenant Daniel Desmarais, directeur de la Sûreté du Québec MRC Beauce-Sartigan, Isabelle Déchêne, directrice du service des finances, Marcel Grondin, directeur général de ville Saint-Georges, le maire Fecteau, Claude Poulin, directeur adjoint et Rémi Tardif directeur adjoint de la sécurité publique de la ville.
Avec la fin du moratoire concernant l’adhésion de nouvelles villes aux services de la Sûreté du Québec, le conseil municipal de Saint-Georges décide de rouvrir le dossier. Il faudra choisir entre la garder la Sûreté municipale ou aller vers la Sûreté du Québec. Les Bleus ou les Verts.
En prévision de cette décision, un document dévoilé en conférence de presse ce mardi 13 mars s’intitule ANALYSE COMPARATIVE concernant le choix de la desserte policière. Plusieurs foyers avaient d’ailleurs reçu le document dès mardi matin.
Rappel
Le conseil municipal s’était penché sur le même problème en 2002, alors que le gouvernement de l’époque avait offert aux villes les services de la Sûreté du Québec. Pendant trois jours, les registres avaient été ouverts à la population et le conseil avait constaté que seulement 455 personnes ( moins de 2 %) s’étaient exprimées. Les répondants avaient signé à 45 % pour la Sûreté et 55 % contre. Le conseil étant divisé, Roger Carette, maire à l’époque, avait dû trancher. Vous connaissez sa décision.
Mises en garde du maire
Après avoir rappelé ces faits, le maire Fecteau tient à mentionner que le conseil actuel était unanime à vouloir se pencher sur le problème et que l’approche actuelle est « aussi transparente que celle de l’ancien conseil ». Toujours selon le maire, la différence de procédé « permet aux citoyens d’émettre des opinions et de nous les transmettre pour que les élus municipaux puissent les considérer… les opinions recueillies feront partie de l’information dont chaque élu disposera de telle sorte qu’en avril, le conseil prendra une décision basée sur toute l’information ».
« Toutes sortes de chiffres et toutes sortes d’informations peuvent être véhiculés, mais j’invite la population à être vigilante par rapport à l’information qui peut être diffusée », poursuit le maire qui conseille de se référer pour toute question à l’analyse « qui a été faite de façon très pointue et très professionnelle », et qui « a rejoint l’assentiment unanime de chacun des conseillers ». Il finit d’enfoncer le clou en affirmant que « l’information n’a pas été faite à la sauvette ».
Étapes et décision irrévocable
Après une brève description des étapes conduisant à la décision en avril prochain par le directeur général de la ville, Marcel Grondin, le directeur général adjoint, Claude Poulin lance la première salve : la décision sera irrévocable. Si la Sûreté du Québec est choisie, il n’y a pas de retour en arrière.
M.Poulin précise que le document est envoyé à chaque adresse civique, commerce, foyer, etc., et est accompagné d’un coupon de consultation sur lequel on peut écrire son opinion et la faire parvenir au conseil. On peut ajouter une feuille si l’espace manque. L’identification est obligatoire et les coupons sont numérotés pour empêcher les interventions multiples par photocopies. Même par internet, une seule intervention sera acceptée par adresse IP. Les coupons seront colligés et classés et les interventions provenant des deux soirées d’information seront ajoutées.
Des chiffres et des hommes, aurait dit Steinbeck
La directrice du service des finances, Isabelle Déchêne a présenté le document comparatif entre les deux Sûretés, en deux colonnes, sous forme de questions/réponses. Les chiffres présentés tendent à démontrer que de 2011 à 2022, une économie de 13, 798 282 $ serait faite avec la Sûreté du Québec même, en incluant une remise au gouvernement pendant quatre ans.

Isabelle Déchêne, directrice des finances est entourée du lieutenant Desmarais et du dg Marcel Grondin
On s’est servi de l’historique des coûts pour chiffrer la Sûreté municipale. Pour la Sûreté du Québec, la formule est complexe, établie par le gouvernement et prend en compte le coût des services policiers et un ratio de péréquation basée sur la richesse foncière uniformisée (RFU) des municipalités desservies.
Il y a même quelque part dans les documents remis aux journalistes mention d’une indexation de la RFU de 7,5 % de 2015 à 2022 et une indexation de la RFU de 10 % entre 2012 et 2022 pour la facturation totale de la Sûreté du Québec. Pas tout à fait clair, un peu comme une sombre clarté qui tombe des étoiles.
Il reste que côté chiffres, d’après ce document, l’économie se fait nettement avec la Sûreté du Québec.
Du côté coupon
On ajoute de ce côté 4 notes importantes, dont la première spécifie que la convention collective des policiers est échue depuis 2006. Deux conventions en fait. Celle de 2007-2009 est en arbitrage, et les négociations de celle de 2010-2012 n’ont même pas débuté. Six années sans convention collective. Euh !
On pourrait penser que le transfert de tout ce beau monde à la Sûreté du Québec règlerait tous les problèmes, mais Marcel Grondin veille au grain et nous détrompe : advenant même le transfert, les conventions doivent être négociées.
Où sont les policiers ?
Finalement, le poste de police serait situé sur le territoire de Saint-Georges. Il y a maintenant 42 policiers, dont 12 temporaires (qui deviendraient permanent) qui se transformeraient en 66 pour le territoire de la MRC, ce qui fait affirmer au lieutenant Daniel Desmarais, le Directeur du poste de la Sûreté du Québec de la MRC Beauce-Sartigan que « la masse totale (de policiers) est augmentée ».
À une journaliste qui voulait savoir de quel côté il penchait, le maire répondit : « La décision n’est pas prise ». À suivre.