ASSISTANCE RECORD
Saint-Martin s’informe
Par: Joffre Grondin

Une partie de la foule très attentive à Saint-Martin
Quand tous les stationnements sont pleins, que toutes les places assises sont occupées et qu’il y a plein de monde debout à l’arrière et jusque dans l’entrée, on peut affirmer que l’événement était attendu et de grand intérêt. Combien ? 300 personnes et plus au pif. La foule se massait dans la salle municipale de Saint-Martin pour une séance d’information sur les gaz de schiste.
Luc Lachappelle, le conférencier invité précise au départ que les faits et les chiffres avancés sont vérifiés et vérifiables. Il a lui-même visité les zones de forages en Pennsylvanie et parlé à des gens qui y vivent.
Pas très rassurant tout ça.
Avec chiffres et graphiques il explique que la technique employée est de forer très profondément à la verticale, puis à l’horizontale, et d’y envoyer sous pression une quantité énorme d’eau, des centaines de produits chimiques, de la poudre de silice et finalement envoyer le tout dans un gazoduc.
Toute cette eau devra être purifié, mais à quel prix.
Quand le puits devient non rentable, vers 20 % de son rendement, on ferme et on va ailleurs tout recommencer. Des 31 puits au Québec, vieux de trois ans seulement, 19 ont des fuites. De quoi ? Méthane entre autres et en gros des choses que vous ne voulez pas chez vous. À moins que ça ne vous dérange pas si votre eau domestique risque de prendre en feu ou autres choses tout aussi intéressantes.
En mentionnant que les fracturations sont tellement profondes qu’on ne sait pas ce qui va se dégager, il donne l’exemple de cette femme dont la maison de 160 000 $ est à vendre et qui ne peut en obtenir 9 000 $ parce qu’elle est empoisonnée au radon.
Le plan des gazières serait de 20 000 puits. La circulation de camions lourds est incroyable. Autour d’un puits en exploitation, ce serait toutes les dix secondes. Et en regardant les plaques de tous ces camions en Pennsylvanie, on s’aperçoit qu’il n’y a qu’une plaque sur dix de l’état.

Ils disent, mais....
Ce que ça veut dire, c’est qu’il y a peu ou pas de création d’emplois pour la région. Cependant, tout ce trafic lourd a un impact sur les routes de la municipalité. Et c’est elle, donc les citoyens qui devront payer.
Sortons notre humour noir. Le rapport du BAPE s’intitule Développement durable…. tant qu’à rire du monde.
Le nombre de puits est calculé au kilomètre carré. Prenez le nombre de kilomètres carrés du territoire et divisez par 4, vous avez le nombre de puits. Pour Saint-Martin, cela donne 30 puits. Vous pouvez calculer à combien de puits « vous avez droit » dans votre localité.
Imaginez la qualité de vie !
Si jamais vous acceptez l’argent, votre voisin peut vous poursuivre parce que son terrain ne vaut plus grand-chose à cause de vous.
Le dommage est permanent en dessous.
L’important étant que la population de Saint-Martin avait hâte d’en savoir plus sur le gaz de schiste. Et elle l’a su. Quand on se fait montrer un film et des photos de camions qui circulent près d’un centre de la petite enfance où les enfants respirent de la silice à longueur de jour — elle couvre le sol — ça en devient scandalisant.
On peut d’ailleurs généraliser sans se tromper en affirmant que si vous demeurez quelque part dans la vallée du Saint-Laurent, où sont les plus belles terres agricoles du Québec, vous avez avantage à en connaître le plus possible sur le gaz de schiste.
Si vous vous demandez encore pourquoi les compagnies font « ça » en dépit de tout ce qui est révélé, la réponse est simple. C’est pour faire de l’argent.
Dur à croire ? Oui. C’est pourquoi on constate une mobilisation citoyenne importante. Les gens ont compris. Autrefois, il était plus simple de dire que : « C’est grave. Il va falloir qu’on se grouille le cul, parce que ça n’a pas d’bon sens », et tout le monde comprenait le message.
Maintenant, c’est plus compliqué, mais le message passe quand même.