Voyager c’est pu pareil !
Par : Rolland Bouffard, collaboration spéciale

C’était la belle époque. On prenait l’avion comme on prenait l’autobus. On se présentait à la barrière, avec un billet imprimé en trois ou quatre copies sur un papier carbone rouge, sans passer par un système de sécurité et encore moins de questions sur la santé.
C’était les années des séries de McDonnell Douglas DC-8 et DC-9. Des avions qui consommaient plus de 12 litres de carburant aux 100 kilomètres par siège. Aujourd’hui, les nouveaux Boeing ou Airbus ont réduit leur consommation à 3,5 litres aux 100 kilomètres par siège, ou moins.
C’était l’époque où l’on s’endimanchait pour prendre l’avion. On portait un habit, cravate et robe élégante. On servait des repas dans de la vaisselle en porcelaine accompagnée d’ustensiles en argent chez Wardair.
Aujourd’hui, on voyage en T-shirt, en jeans déchirés et en gougounes.

Les journaux papier
Il n’y avait pas, non plus, de Wi-Fi ni de prises USB pour alimenter les tablettes ou les téléphones. Mais il y avait toujours la revue du mois de la compagnie d’aviation dans la pochette au dos du siège d’en avant qui permettait de lire d’intéressants articles. De plus, aussitôt l’embarquement complété, les hôtesses de l’Air (aujourd’hui on dit agent de bord) distribuaient le journal local, La Presse, Le Soleil, le Globe and Mail, etc., dépendant de la ville de départ.
C’était aussi le temps où l’on fumait et qu’il y avait un cendrier dans chaque appuie-bras des sièges. Après avoir atteint 2 000 pieds d’altitude, le commandant éteignait les lumières indiquant de ne pas fumer. Aussitôt on entendait le clic des briquets et il s’en suivait un nuage de fumée au plafond de l’appareil, qui envahissait même les 3 ou 4 rangées de sièges en avant, réservé aux non-fumeurs.
La sécurité
Depuis le 911 (September Eleven) à New York, il faut passer au détecteur de métal, on ne peut plus transporter un coupe-ongles avec une pointe de métal ou une bouteille d’eau dans ses bagages.

Mon souvenir le plus inquiétant, c’était au début des années 1980 lors d’un vol entre Cuzco et Lima, avec Aéro Pérou. Une dame était montée dans l’avion avec une épée de métal qu’elle avait acheté dans une boutique de souvenirs, elle l’avait placée tout simplement dans le compartiment à bagages au-dessus des sièges du Boeing 727 avec lequel on voyageait. Cette situation semblait normale et ne semblait déranger personne, sauf moi qui me suis un peu interrogé dans les circonstances.
La sécurité à un avantage, il n’y a plus de détournement d’avion ou prise d’otages. On ne voit plus, non plus, d’épée en métal dans la cabine des passagers.
Par contre, en regardant par le hublot, on peut apercevoir les montagnes Rocheuses, en survolant l’Alberta.

Et le Covid
Maintenant, au niveau santé il faut montrer patte blanche avant de monter dans un avion. On doit remplir un questionnaire et ne pas faire de fausse déclaration, sinon, c’est l’amende. Depuis le 30 octobre 2021, il faut aussi montrer le code QR, et un test récent de dépistage pour certaines destinations. J’ai eu l’occasion de vivre l’expérience lors d’un voyage à Vancouver en octobre dernier. Le code QR n’était pas encore en vigueur à cette date.
Les aéroports sont vides. Par exemple lors d’un transfert à Toronto, il n’y a pas de restaurant, sauf un comptoir Tim Hortons et un Subway, mais il n’y a pas de table. La solution est de s’installer sur une tablette de châssis et rester debout pour manger son lunch et boire son café… Par contre à Vancouver, c’est différent, il y a des tables devant le Tim Hortons, le A&W et le Subway.
Dans les aéroports et dans les avions, le masque est obligatoire. En plus des consignes de sécurité annoncées au départ, en vol, un message enregistré en français et en anglais répète toutes les demi-heures que l’on doit porter le masque en tout temps sur la bouche et sur le nez ! Au cours des vols, on distribue quand même des bretzels et des jus.

Finalement, on s’habitue aux nouvelles procédures. On indique que, dans les avions l’air est changé plus souvent et les sièges sont désinfectés. En entrant dans l’avion, avant d’aller à son siège, un agent de bord remet une lingette imbibée d’alcool ou autre produit désinfectant, en plus du Purell à la porte d’embarquement.