L’heure juste de Greenwich
Par : Rolland Bouffard, collaboration spéciale

J’ai visité Londres une couple de fois. Lors d’un voyage à la fin de septembre 2008, j’ai eu l’idée de traverser la Tamise et de monter les collines jusqu’à l’observatoire royal de Greenwich, là où est conservée la ligne du méridien et de l’heure Zéro. GMT – Greenwich Mean Time.
En 1675, le roi Charles II d’Angleterre ordonne la construction du Royal Observatory. Un observatoire astronomique situé sur les hauteurs du parc de Greenwich en banlieue de Londres. En même temps, le roi crée le poste de directeur. Ce dernier doit s’appliquer avec le plus grand soin, à corriger les tables indiquant les mouvements du ciel et la place des étoiles fixes, afin de déterminer les meilleures longitudes et perfectionner l’art de la navigation.
Plus tard, on y ajoutera l’heure « 0 » et la ligne du premier méridien de longitude. On dit que cet endroit est le centre du temps et de l’espace.

Sandford Fleming
Une rue porte son nom à Ottawa. Sandford Fleming est un ingénieur et inventeur canadien, originaire d’Écosse. Il participe au développement du réseau de chemin de fer canadien et il est aussi l’ingénieur en chef du Canadien Pacifique.
Pour le déplacement des trains, d’Est en Ouest, il est difficile d’établir un horaire juste. Par exemple, quand un train part de Montréal ou Toronto, arrivé à Winnipeg à Regina ou Calgary, l’heure est différente. Il y a souvent des erreurs, parce que l’endroit de changement d’heure n’est pas précis.
Sandford Fleming propose de diviser le globe terrestre en 24 fuseaux horaires de 15°, soit 360° divisés par 15 = 24 fuseaux horaires, dont le premier sera à Greenwich.
Ses efforts pour faire adopter ce système mèneront à la tenue de la conférence internationale de Washington en 1844.
De retour à Londres

En fin d’après-midi, je reprends le métro. En arrivant dans la région de la City, le quartier des affaires, le métro est déjà bondé de monde à cette heure-là. Il s’arrête à la prochaine station, des gens attendent pour embarquer. Debout, on se colle encore plus pour faire de la place aux nouveaux arrivants. Un gars d’une trentaine d’années monte à bord et se retrouve face à moi, le dos collé à la porte.
Comme je porte un coupe-vent avec un insigne de Peggy’s Cove, un vêtement acheté dans une boutique en Nouvelle-Écosse, le gars me dit : « You are Canadian? » je réponds oui. (Que je sois aux États-Unis ou en Angleterre, je réponds toujours en français en premier. Il m’est arrivé de rencontrer des anglais qui parlent mieux français que moi, je ne prends plus de chance…) Le gars me dit qu’il parle français. « Mais où avez-vous appris le français ? » « Mon père était de Baie-Comeau ! » On continue la discussion en français, il travaille pour la Banque Royale, il me dit qu’il a travaillé à la banque, à Toronto, à New York et depuis quelque temps il est à Londres…
Une journée pénible à la Banque
Il raconte que la journée a été épuisante à la Banque, c’était la folie. Les cotes boursières s’effondrent, un peu partout en Europe. À la bourse de New-York, ouverte depuis quelques heures (décalage horaire), c’est la même situation… (Nous sommes à la fin de septembre 2008. On se rappellera de l’effondrement du marché boursier. C’était la première journée de la crise financière de 2008. J’aurais eu avantage à vendre mes actions en revenant de voyage… J’avais eu le Scoop ! Mais je ne l’ai pas fait…)
On continue la discussion, il s’informe à savoir comment ça va au Canada, il s’intéresse à la politique, il a entendu dire que le jeune Trudeau avait l’intention de se présenter dans un comté de Montréal.
Je lui confirme la nouvelle en soutenant que ça ne sera pas facile pour le jeune candidat, il se présente dans la circonscription de Papineau. Ce comté est détenu par la députée bloquiste Vivian Barbot, une féministe syndicaliste, elle est l’épouse du président de la CSN. Elle a aussi été présidente de la Fédération des femmes du Québec.

Nous arrivons à la prochaine station, mon compagnon de voyage doit descendre. On se donne la main, il me dit : « Mon nom est Mark », et avant de se quitter, je lui remets ma carte d’affaires et il fait de même. Je mets sa carte dans la poche de mon veston et je continue le trajet sous le centre-ville de Londres (dans le métro) en direction nord vers la Station Regent’s Park qui donne sur un magnifique jardin botanique, qui abrite les parterres de fleurs les plus sophistiqués de Londres, et près du Holiday Inn où je loge pour quelques jours.
Arrivé à l’hôtel, je regarde la carte d’affaires et je vois le nom de Mark Mulroney. J’allume, et je comprends pourquoi il m’a dit qu’il parlait français, parce que son père venait de Baie Comeau…! Le gars à Brian et Mila…
Pour compléter, des photos en fichier PowerPoint, cliquer sur le lien : https://drive.google.com/file/d/1NJIR-YHEn8v9vUOjjWEUMlMyxplmCr17/view