L’Explosion d’Halifax, un gars de Saint-Joseph y était !

Par Rolland Bouffard, collaboration spéciale
Le 6 décembre 1917. Le Mont-Blanc, un cargo français et l’Imo, un navire norvégien se rencontrent à l’entrée de la baie de Bedford dans le port d’Halifax. Un brouillard couvre la baie. De plus, il y a confusion dans les messages entre les officiers et les pilotes. Les deux bateaux ne peuvent s’éviter et entrent en collision. Vers 9 h, heure de l’Atlantique, le Mont-Blanc, chargé de poudre à canon, explose. Les rives des villes d’Halifax et de Dartmouth sont soufflées. Cette déflagration fait près de 2 000 morts et 10 000 blessés.
Les membres d’équipage réussissent à s’éloigner avec des canots de sauvetage, avant que les flammes n’atteignent les explosifs entreposés dans la cale du navire, mais ils sont secoués par l’explosion. Un des marins est un gars de Saint-Joseph-de-Beauce.
C’est en parlant de cette affaire avec M. Fernand Giguère, que j’apprends que le jeune marin, Cyrille Drouin est natif de Saint-Joseph. Après l’accident, il est pris en charge par des communautés religieuses, et à l’occasion, il visite sa sœur Marie-Laure Drouin, une voisine de M. Giguère.

Le petit Cyrille Drouin : « On l’appelait comme ça, parce qu’il portait le même nom que son père. Sa mère était Alphonsine Cliche ».
Marcel Cliche, l’auteur du livre : Histoire et généalogie des familles Cliche Tome II, reproduit des photos dans le livre, et relate en quelques phrases, l’expérience vécue par le jeune militaire.

M. Fernand Giguère raconte que le marin était resté marqué par cet événement. (Dans le nouveau vocabulaire, on dit, un choc post-traumatique).
Il recevait une pension. Il était toujours chic, portait d’élégants habits et des costumes pâles. À l’occasion, il s’adonnait à la boisson et il payait la traite. Dans les circonstances, les copains tentaient de soutirer quelques infirmations à propos de l’explosion, mais il ne parlait jamais de l’aventure qu’il avait vécue.
Incendie et curieux
La collision entre les cargos provoque des étincelles et à cause d’une fuite de benzène, une partie de la cargaison s’enflamme, et il s’en dégage une importante fumée noire, ce qui attire des centaines de curieux sur les deux rives. Le bateau se consume pendant une vingtaine de minutes avant que le feu se propage aux munitions.
L’explosion provoque un tsunami et une boule de feu qui aveugle et brûle tout sur son passage. C’est l’une des plus puissantes explosions causées par l’activité humaine avant les premières bombes atomiques, en 1945. Les vitres des maisons sont soufflées sur des dizaines de kilomètres. On dit jusqu’à Truro situé à une centaine de kilomètres. L’ancre du Mont-Blanc est projetée à plus de trois kilomètres sur le rivage, du côté de Dartmouth.
La tempête
Comme un malheur n’arrive jamais seul, le lendemain, 7 décembre, une importante tempête de neige couvre les ruines fumantes de la région. Ce blizzard retarde l’arrivée des secours, qui proviennent de tout l’est du Canada, soit du Nouveau-Brunswick, de l’Île-du-Prince-Édouard et de Terre-Neuve. Une importante équipe de médecins et d’infirmières arrivent aussi de Boston pour venir en aide. Depuis ce jour, en reconnaissance, les citoyens d’Halifax font don d’un grand sapin de Noël chaque année à la ville de Boston.
La reconstruction
Maintenant les nouvelles constructions n’ont laissé aucune trace de cet événement.

On peut en apprendre plus à propos de cette tragédie sur les sites Internet dont : L’encyclopédie canadienne, https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/lexplosion-de-halifax
Ou Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Explosion_de_Halifax