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Café historique sur l’éducation

Luc Fournier, Jacques Légaré, l’animateur Pier Dutil, Irma Quirion, Laval Bolduc et Rachel Aubé ont contribué à un autre café historique qui a comblé le public.

L’édition du 19 janvier 2018 du Café historique portait sur le monde de l’éducation. Le public a eu droit à un fort bon portrait de la situation dans notre région par les cinq invités, précédé par l’animateur Pier Dutil d’un survol des débuts difficiles de l’émergence de l’instruction au Québec. 

Le moment tournant sera le rapport Parent, publié en 1963-64, rapport qui fait état de la situation de l’éducation au Québec, et qui conduit à la création du ministère et du conseil supérieur de l’éducation en 1964, de l’école polyvalente et des cégeps en 1967. Il entraîne également une réforme de l’école primaire ainsi que de l’enseignement professionnel et technique.

École de rang.

C’est madame Irma Quirion, qui avant d’être conseillère municipale, a eu une carrière d’enseignante, commencée en 1952, dans une école de rang de Saint-Simon, rang Saint-Charles. Grâce à l’électrification rurale sous Duplessis, son école avait l’électricité, un poêle dans la cave et l’eau courante. Cette année-là, la jeune mademoiselle Quirion avait 23 élèves répartis de la 1re à la 8e année et touchait un faramineux 850 $ par an.

De plus, l’école étant bâtie sur la terre de son père, elle retournait à la maison après sa journée de travail et « le repas était prêt quand j’arrivais », évoque-t-elle avec le sourire. Loin d’Émilie Bordeleau malgré tout.

Au pied levé

Le directeur général de la CSBeauce-Etchemin, Normand Lessard, ayant eu un empêchement de dernière minute, c’est le conseiller en communication et ancien journaliste Jacques Légaré qui, au pied levé, a expliqué l’évolution qui a mené à la commission scolaire actuelle. Nous lui levons notre chapeau.

On apprend avec stupeur, qu’à une certaine époque, il y a même eu des écoles incendiées par des gens mécontents d’avoir à payer des taxes scolaires. Quand on parle de débuts difficiles…

La chaloupe de l’éducation a vogué d’un réseau d’école relevant des municipalités vers l’association des écoles catholiques. Vers 1962, on lève les voiles et la commission scolaire régionale de la Chaudière devient la 1re en milieu rural au Québec, pour en 1992 muter en Commission scolaire Chaudière Etchemins et encore grossir, car le secteur Sainte-Marie la rejoint pour finir comme on la connaît aujourd’hui : un immense triangle entre Saint-Isidore, Saint-Ludger et Saint-Magloire regroupant 17 700 élèves et 2 800 employés, le personnel enseignant en formant la moitié.

Soulignons que monsieur Légaré a tenu à remercier messieurs Normand Lessard, Roger Gagné et Roger Carette pour leur aide.

De collège à séminaire à Cégep.

Qui de mieux placé que l’abbé Laval Bolduc pour nous rappeler la construction et l’évolution du petit séminaire, maintenant le cégep, dont la construction sur « la butte à Achille » a commencé en 1947 ? Appelé petit séminaire, car consacré aux études classiques, en distinction avec le grand séminaire dont la mission est de former des prêtres.

C’est le 29 octobre 1948 que la croix s’est allumée sur le dôme. Ce sera le 70e anniversaire cette année nous rappelle le pasteur.

Le séminaire fut béni le 22 mai 1950, en présence de 8 000 personnes. Le chiffre prend une autre dimension quand on sait que la population de Saint-Georges en 1951 était de 2 657 personnes. La cohorte initiale était composée de 55 pensionnaires et de 42 externes. Les soeurs de la Sainte-Famille s’occupaient de la cuisine (gratuitement) et les prêtres enseignants gagnaient 35 $ par mois.

En 1965, on introduit la Belles-lettres spéciale, une révolution, un cours où il y a des filles.

Le café historique sur l’éducation regroupait cinq invités qui ont fort bien présenté le sujet.

Pour financer le projet, une collecte de fonds et des prêts avaient été effectués. Lors du passage de l’institution au statut de Cégep, des arrangements financiers ont été faits. La fondation Saint-Édouard, établie par le séminaire, a redonné beaucoup d’argent et elle continue. La Fondation, affirme Laval Bolduc, « redonne chaque année environ 400 000 $ pour des projets dans la région ».

Un cégep public

Jeune retraitée, Rachel Aubé a coécrit le rapport Aubé-Cazalis-Morin, justifiant la création d’un cégep public à Saint-Georges, travaillé à l’expansion de la carte de programme et à l’expansion du Cégep vers Sainte-Marie. « L’argument de taille pour devenir public était la sous-scolarisation », déclare celle qui a commencé sa carrière comme enseignante en mathématique. Annoncé par le premier ministre Daniel Johnson en 1988, le cégep était public en 1990. « Ça s’est fait très vite ».

Les trois centres sont maintenant en pleine activité. Saint-Georges avec 1 315 élèves, Lac- Mégantic avec 110 et Sainte-Marie avec 197.

En devenant public, l’accès à plus de budget et plus de clientèle permettait d’offrir plus de programmes : soins infirmiers, génie civil, génie industriel, éducation à l’enfance, comptabilité, informatique, etc.

« On a un des meilleurs système d’éducation au monde », résume madame Aubé.

Le Centre universitaire.

Luc Fournier est l’actuel directeur du centre universitaire des Appalaches. Il rappelle que les fondateurs voulaient retenir la clientèle en région.

Le Centre universitaire des Appalaches a un statut unique, car il ne donne pas de diplômes; les professeurs viennent des universités pour donner des cours, et ce sont ces universités qui donnent les diplômes. À date, il y a 8 universités différentes, mais l’administration est assurée par des gens d’ici.

« Les programmes partent des besoins du milieu », assure Luc Fournier, mais les universités demandent un minimum d’élèves pour démarrer un programme. S’il est parti avec un nombre inférieur d’élèves, le Centre doit payer la différence.

Depuis 25 ans, le Centre a formé entre 2 700 et 2 800 diplômés.

Le grand défi des années futures est de s’adapter aux nouvelles tendances. 30 % des étudiants suivent des cours chez eux par ordinateur, et presque 50 % sont à temps partiel.

D’après les projections, en 2030, 60 % des emplois offerts n’existent pas encore.

Sa conclusion, qui pourrait aussi être la nôtre : « il faut s’adapter si on ne veut pas disparaître. »

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