UNE RIVIÈRE DE TALENT
Une 5e exposition solo pour Claude Gagné
Par: Joffre Grondin
Claude Gagné présente J’ai rêvé une rivière, sa 5e exposition solo, au Musée Marius-Barbeau, avec quelques une de ses photos en arrière plan.
C’est au Musée Marius-Barbeau, dimanche dernier, le 5 février, qu’avait lieu le vernissage de la 5e exposition solo de l’artiste photographe Claude Gagné, J’ai rêvé une rivière. On peut se douter que la rivière en question est la rivière Chaudière. On va sûrement en dire beaucoup de choses d’ici le 14 mai prochain, mais soyons synthétiques. La façon dont les 250 photos prises en infrarouge sont mises en valeur dans l’espace d’une salle de 80 pieds par 22 est tout à fait unique. Aucune photo sur les murs.
Ben voyons !
Toutes les photos proviennent de la Chaudière bien sûr, et on y reconnaît des endroits familiers que l’œil de l’artiste a saisis. Le visiteur se laisse facilement immerger dans cette exposition qui le transporte dans un univers où le réel côtoie le rêve.
Disons tout de suite que les photographes de tous statuts seront ravis de cette exposition. En cette époque où tout le monde brandit son téléphone intelligent, venez constater ce que veut dire un beau cadrage ; 250 occasions d’améliorer votre technique.
Aucune photo n’est installée sur les murs donc, mais la mise en l’espace, réalisée par la commissaire Johanne Maheux, crée un sentiment d’unité et nous fait voyager le long des rives. Les visiteurs circulent à travers une installation mobile qui adopte le parcours sinueux de la rivière, de sa source à son embouchure ; donnant l’illusion du mouvement de l’eau.
Marie Cliche, Solange Thibodeau, Johanne Maheux, Claude Gagné, Jean-Marc Labbé et Johanne Lessard au Musée Marius-Barbeau
Le rôle du commissaire « est de mettre en valeur le travail de l’artiste » spécifie Johanne Maheux, qui mérite un 10 sur 10, avec une petite étoile pour son œuvre.
Les photos sont majoritairement en noir et blanc, prises en infrarouge, et nous montrent quelquefois des ciels bleus d’un côté et des vagues de l’autre. Il faut dire que les photos ont été patiemment collées par l’artiste sur du « foam core board », bref du carton-mousse, et ensuite suspendues entre plancher et plafond par des fils quasi invisibles qui donnent l’impression que tout l’assemblage flotte magiquement dans l’espace.
Le mouvement de vagues de haut en bas et de gauche à droite contribue à nous faire un peu perdre nos repères dans le temps et l’espace.
Les Grâces
Au centre de la salle, en face des fenêtres trois silhouettes humaines représentent nos trois « grâces beauceronnes ». Chacune étant imprimée sur un matériel transparent, leur luminosité variera en fonction de la température et de l’heure du jour où vous les regarderez. Personnifiant la forêt, l’eau et la terre, elles sont tirées de la mythologie.
C’est une photo de la photo, mais ce n’est que pour donner une idée de la technique de l’infrarouge. Ce n’est pas l’hiver, et les arbres sont en feuilles ; le ciel est bleu. Une impression d’irréel se dégage. Il y en a 249 autres à voir.
Un mot sur Claude Gagné
Une des Grâces, à la fenêtre. Ce que vous verrez varie en fonction de la lumière.
Artiste multidisciplinaire qui en est à sa cinquième exposition solo, Claude Gagné est a aussi à son actif plusieurs collectifs. Il affectionne le mélange des genres et se démarque par son travail d’intégration de la photographie à des œuvres tridimensionnelles qui donnent une illusion de profondeur.
Il a participé à de nombreux concours, autant en photographie qu’en sculpture sur neige où plusieurs prix et mentions lui ont été décernés. En plus d’assurer la présidence d’Artistes et Artisans de Beauce depuis 2013, il enseigne la photographie et est un bénévole très impliqué dans la communauté artistique.
Claude Gagné vous invite à rêver à votre rivière jusqu’au 14 mai prochain, au Musée Marius-Barbeau, 139 rue Sainte-Christine, Saint-Joseph-de-Beauce.
