Joyeux Noël 2016
Par: Joffre Grondin
Il existe une si abondante littérature sur l’origine de la fête de Noël, du père Noël, du sapin, des chansons dans les rues, qu’en lire trop risque d’être sérieusement déprimant. Ne faites pas votre grand ménage du printemps et vous verrez la poussière s’accumuler; imaginez la poussière dans deux mille ans de traditions diverses sans grand ménage.
Il suffit de taper « origine de Noël » dans Google ou un autre moteur de recherche et vous avez un tsunami d’informations.
Ne venez pas vous plaindre si vous vous noyez presque dedans.
Simplifions. Tentons de simplifier, au moins.
Noël est supposé commémorer la naissance du Christ, aussi appelé Jésus tout court (les noms de famille ne semblant pas avoir cours à l’époque) Jésus Christ, Jésus de Nazareth, le Nazaréen, JC, le Sauveur (JC était le premier, Philippe Couillard est venu après, mais on ne l’a pas crucifié, juste pas cru, s’y fier eut été naïf).
Je badine.
Ce qu’on retient de ce passage de la littérature de ces âges passés est qu’on ne sait pas la date ni l’année précise de la naissance du fils de Joseph de la maison de David, marié avec un méchant pétard, plus belle que Brigitte Bardot dans sa jeunesse. Et il paraîtrait que quand elle te regardait dans les yeux, tu devenais tout bizarre en dedans. Joseph, c’était un chanceux de bon gars.
Revenons à fiston. Il paraît que c’était quelqu’un ce petit bonhomme-là. Même tout jeune. Pas une once de malice. Un mélange du côté bon gars de son père et des yeux de sa mère. Un amour d’enfant quoi.
Les informations de l’ère pré-Wikipédia, glanées dans un livre monté à partir d’une collection de documents mis ensemble deux ou trois centaines d’années après les faits, sont peu précis et même contradictoires, mais donnent quand même une très bonne idée de l’année, plus ou moins 3 ou 4. Le fait est établi qu’il a existé, à une époque assez précise dans le temps, en se basant sur la vie des Romains empereurs.
Pour référence, le livre s’appelle La bible. Il y a, en fait, plusieurs versions. Cependant, elles ne sont pas nommées, 1.0, 1.1, 1.2, 2.0, etc., car il a fallu des centaines d’années pour adopter ce système, pourtant simple.
Si vous en voulez un, il y en a dans tous les motels.
Saturne. Avant d’être une planète, c’était un dieu.
Apparemment, la date aurait été fixée au temps des Romains — ils sont fous ces Romains — pour coïncider avec la date suivant la fin des Saturnales, qui étaient une semaine d’orgie totale avec sexe à volonté, gens qui couraient dans les rues avec pas d’linge su’l dos, bref tous nus, en chantant ce qui n’était sûrement pas des cantiques.
C’était la semaine du 18 au 24 décembre. En Italie, on peut se permettre de courir tout nu dans les rues à cette époque de l’année, sans risquer de s’enliser dans un pied de sloche, ou de se geler le moineau à moins trente sous zéro dans trois pieds de neige.
Une petite brise avec ça ?
Et donc, le lendemain, 25, était le solstice d’hiver, la journée la plus courte de l’année. Bon, en fait c’est le 21, mais ça fait longtemps et les calculs étaient moins précis, car les ordinateurs chauffaient au bois, ce qui les rendait beaucoup moins performants.
En bref…
Rien n’a vraiment changé. C’est une semaine d’orgie… d’achats avec une fête qu’on est rendu pas trop sûr de savoir pourquoi on la fête.
Plus ça change, plus c’est pareil… et swingez votre compagnie.
Il reste que…
Malgré tout ce qu’on peut lire et écrire, malgré l’état traumatisant de la situation mondiale, on se souvient encore de cet amour d’enfant après deux mille ans. Une journée par année, et encore. Comme chante Céline, L’amour existe encore.
Même si vous êtes en kayak, Joyeux Noël à vous.