POSTE DE POLICE : Retour à la case départ
Par: Joffre Grondin

Ville de Saint-Georges informe la population que le dossier de relocalisation du poste de la Sûreté du Québec est de retour à la case départ.
« Ville de Saint-Georges tient à informer la population que le dossier de relocalisation du poste de la Sûreté du Québec est de retour à la case départ. » Telle était la première phrase du communiqué de presse de la Ville à 10 h 30 le 17 juin 2016. Une heure plus tard, la presse était invitée à une conférence de presse pour 13 h 30. Un si court délai est rare. Que se passe-t-il ? Ou comme ils disent dans le sud ¿Qué pasa ?
Les autorités de la Ville tenaient à rappeler ce qui s’était passé dans ce dossier, et à répondre aux questions de la presse, car le dossier ne se déroule apparemment pas comme prévu.
Revisons un peu le déroulement de la saga du terrain.
Le terrain dont il est question est situé près de l’église l’Assomption et a été acquis, non par le conseil actuel, ni par celui qui l’a précédé, mais par celui qui a précédé celui qui a précédé le conseil actuel. Hé oui !
Il était donc une fois, il y a longtemps, un conseil de Ville, qui, avec un maire nommé Roger Carette, rêvait de construire un centre culturel. Ce beau monde avait trouvé un lieu jugé parfait pour y construire le centre culturel de leurs rêves.
Mais… les nuages noirs se sont accumulés au pied du mur fissuré du Quai Pinon qui bave inexorablement ses gravats dans la rivière, et vint le grand coup du caillou, pou, hibou, genou qui mit un x sur le projet, avec le changement de conseil.
Changement de conseil, changement de plan. Le centre culturel n’a pas eu lieu.
Le temps passe et le gazon pousse
Seule activité depuis, la maison qui s’y trouvait a été démolie, et la Ville s’est occupée de tondre le gazon assidûment et religieusement.
Cependant, le terrain n’a, à aucun moment, été mis en vente.
La Ville est contactée
En juillet 2015, la Société québécoise des infrastructures (SQI) lançait un avis d’intérêt pour trouver un terrain afin de construire le poste de police promis par le gouvernement pour la MRC de Beauce-Sartigan et devant être situé sur le territoire de Ville de Saint-Georges.
La SQI avait par la suite contacté la Ville pour s’enquérir de la disponibilité du terrain situé voisin de l’église L’Assomption. « Après mûre réflexion, et pour des raisons d’efficience de la sécurité des citoyens », affirme la ville, « le conseil avait accepté de négocier une promesse d’achat-vente du terrain. » Après une première offre de 1,65 M$ refusée par la Ville, une promesse de vente fut conclue au montant de 2 M$, conditionnelle évidemment à des analyses de portée du sol et à l’accord du Conseil du trésor.
Bref. Le terrain n’était pas à vendre, mais on a sollicité la Ville pour vendre le terrain, et la Ville a accepté.
Mauvaises nouvelles
Au cours des dernières semaines, lors d’une rencontre, la SQI a informé la Ville que des coûts d’aménagement élevés du terrain remettaient en question le site retenu. Le Conseil soutient qu’il s’agit du meilleur terrain pour l’implantation d’un poste de police (endroit central, visibilité, rapidité d’intervention, etc.); le conseil municipal a donc signifié à la SQI et aux dirigeants de la Sûreté du Québec son acceptation de revenir à la première offre d’achat soit 1,65 M$.
Ce qui est, selon le directeur général de la Ville Claude Poulin, le « cost », donc ce que le terrain a coûté tous frais compris, jusqu’à maintenant.
Dans une lettre datée du 15 juin et adressée au maire, monsieur Claude Morin, la SQI avise la Ville qu’elle n’a pas reçu les autorisations nécessaires pour donner suite à la promesse d’achat. La décision aurait été prise au niveau du ministère de la Sécurité publique dont relève la Sûreté du Québec.
Selon le maire Claude Morin, il faudra attendre « après les vacances » pour avoir la réaction du retour de la première offre d’achat, soit 1,65 M$.
Déclaration du maire Claude Morin
« Autant le conseil de ville, les élus de notre MRC que nos gestionnaires sont convaincus que cette décision n’est pas la bonne sur les plans financiers et services de sécurité aux citoyens. En plus du retard que cela occasionnera pour la construction du nouveau poste, d’importants frais de relocalisation temporaire devront être assumés par la Sûreté du Québec ou la SQI, car la Ville a signifié, dans les délais prescrits, le non-renouvellement du bail du poste de police de l’ouest (ancien hôtel de ville).
Sur un horizon de 50 ans (vie utile minimale d’un bâtiment), des pertes de temps et des frais de déplacement reliés à la non-centralité du poste de police, sans compter l’effet sur la rapidité d’intervention, représenteront une moins-value bien plus grande que les coûts d’immobilisations supplémentaires requis au départ ».
Bizarrerie
Le communiqué ajoute que « Monsieur Morin soupçonne également que de “l’interférence” a été faite dans ce dossier tant par des personnes intéressées que par certains citoyens. »
« Les informations que nous avons à ce moment sont à l’effet que la SQI retournera en avis d’intérêt pour un nouveau terrain. Les quelques terrains suffisamment vastes et offrant la visibilité souhaitée et l’accès aux ondes de communication seront les mêmes, la Ville n’a pas changé en 1 an » d’ajouter le maire Morin.
Étrangement !
Entretemps, une demande d’injonction par une firme qui aurait répondu à l’appel d’intérêt de juillet 2015 fut déposée à la Cour pour stopper le processus de vente du terrain. En conférence de presse, le maire avançait que l’injonction était remise à la mi-juillet 2016.
La Ville de Saint-Georges espère encore que la demande d’injonction déposée par une firme qui aurait répondu à l’appel d’intérêt de juillet 2015 soit retirée.
On pourrait facilement dire que le dossier est loin d’être réglé, et que le maire n’était pas content.