Le « Splashdown » de John Glenn en 1962
Par: Rolland Bouffard, collaboration spéciale

En souvenir de l’amerrissage près des îles Turks et Caicos. La capsule mesure 9 pieds de long par 6 pieds de large à la base. (Photos: Rolland Bouffard)
Par: Rolland Bouffard, collaboration spéciale
Ceux qui ont plus de cinquante ans se souviennent probablement de cette journée où l’astronaute américain John Glenn fait son premier voyage en orbite autour de la Terre. Il amerrit près des îles Turks et Caicos dans l’océan Atlantique au nord-est de la République Dominicaine.
Il n’était cependant pas le premier
Un russe en premier
Le 22 avril 1961, le russe Youri Gagarine est le premier homme à effectuer un vol dans l’espace à bord de Vostok-1. Après un tour de terre en orbite, au retour, il traverse la difficile phase d’entrée dans l’atmosphère sans trop de problèmes, mais le vaisseau Vostok-1 n’a pas de rétrofusées pour ralentir sa course à l’atterrissage. À quelques kilomètres du sol, l’astronaute doit s’éjecter de la cabine pour terminer sa descente vers la terre en parachute.
Gagarine est immédiatement proclamé héros ; la propagande soviétique alimentée par Khrouchtchev va bon train et confirme la suprématie russe quant à la course vers l’espace en plus de prolonger l’euphorie qui a suivi les succès des missions Spoutnik précédentes.
Un Américain
Une dizaine de mois plus tard, c’est l’américain John Glenn qui relève le défi. Le 20 février 1962, il est lancé en orbite à bord de Friendship 7 ; il fait trois fois le tour de la terre, il bat Youri Gagarine en nombre de tours avant d’amerrir dans l’Atlantique, toujours dans sa capsule de voyage qui mesure neuf pieds de haut par six pieds de large à la base.
John Glenn est lui aussi élevé au rang de demi-dieu à son retour. Il parade à travers les rues de Cocoa Beach, en Floride, accompagné du président Kennedy dans la Lincoln Continental décapotable (1). Le président John Kennedy fait le vœu de voir un Américain mettre le pied sur la lune, ce qui sera fait par Neil Armstrong, le 21 juillet 1969.
En 1998, à l’âge de 77 ans, John Glenn se paie un autre voyage en orbite. Huit jours dans l’espace, cette fois, dans de meilleures conditions à bord de la navette spatiale Discovery. On y étudie les effets du vieillissement sur un corps âgé suite à un séjour spatial.
Entre ses deux voyages, étant ami des Kennedy, il est élu sénateur démocrate dans l’état de l’Ohio à chaque élection pour quatre mandats de suite.
(1) La Lincoln Continental 1961
C’est la même Lincoln dans laquelle le président Kennedy voyageait lors de l’assassinat à Dallas, le 22 novembre 1963.

Musée Henry Ford à Dearborn. Lincoln décapotable présidentielle, poids 9 800 livres (Photos: Rolland Bouffard)
On peut la voir au Musée d’Henry Ford à Dearborn près de Détroit dans l’état du Michigan. Il y a aussi les autres limousines des années antérieures. À l’époque Ford était le fournisseur des voitures présidentielles.