J.Ovila Bélair (1886-1958) et l’Arboretum
Par: André Garant

J.-Ovila Bélair. 72 années bien remplies. Il a laissé son nom au Parc Bélair, maintenant l’Arboretum, à Saint-Georges. Photo : Société historique Sartigan
Par André Garant
Par son dynamisme, l’Ontarien Ovila Bélair marque l’esprit d’entreprise de Saint-Georges-de-Beauce, entre autres. J.O. est un jack of all trades, un touche-à-tout: du secteur automobile, au cinéma, commissaire industriel, entrepreneur minier et directeur de la Baby Bear Shoe de Saint-Georges. ll habite Saint-Georges-de-Beauce depuis 1947. Dans sa famille collatérale, la belle-mère de sa seconde épouse se remarie au Père de l’Abitibi, Hector Authier (1881-1971).
Enfin, J.O. Bélair lègue un grand terrain stratégique, face à la filature Dionne. Le Parc Bélair est né. De nos jours, l’Arboretum fait honneur à cet espace vert réputé. M. Bélair a donc été un précurseur et un promoteur de l’environnement!
J.O. Bélair (1886-1958) et l’Arboretum
J. Ovila Bélair naît le 26 octobre 1886, dans la petite municipalité d’Alexandria, au sud-est de l’Ontario. Alexandria est 50% francophone. Il est le fils de Vital Bélair, entrepreneur maçon, et d’Émélina Proulx-Clément. Il fait ses études au Collège Saint-Gabriel de la Pointe Saint-Charles. Le 28 juillet 1910, dans la paroisse Saint-Charles de Montréal, Ovila épouse Albertine Nystrom (1886-1937), fille de François-Xavier Nystrom et de Christine Raby. Ovila et Albertine auront huit enfants : Lucien, Maurice, Georges, Jean, Cécile, Rita, Françoise et Pauline.
Bélair, un entrepreneur polyvalent
À 21 ans, soit de 1907 à 1910, Ovila devient associé de la Montreal Family Mashing. Ensuite, il exploite une petite salle de cinéma. Il sera aussi entrepreneur en construction jusqu’en 1920. Un peu plus tard, M. Bélair sera associé de la Montreal Motor Truck Ltd. Les projets se multiplient avec la Société de distribution d’automobiles, La Bélair et Cardinal.

Le nouveau propriétaire du garage Royal Automobiles, Fernando Veilleux, présente le modèle 1959 de Plymouth. Photo : Société historique Sartigan
Veuve de Gustave Duguay,(1884-1946), Mariette Bélanger 1895-1993 (Alexandre Bélanger et Maria Fortier), se marie en secondes noces à J.O. Bélair. La mère de Mariette Bélanger, Maria Fortier, se remarie à Hector Authier (1881-1971), avocat, agent des terres de 1912 à 1922, maire d’Amos de 1914 à 1918 et ministre de la colonisation en 1936, député libéral d’Abitibi de 1923 à 1936, préfet de comté et député fédéral de Chapleau de 1940 à 1945. Il est aussi fondateur du premier journal hebdomadaire abitibien. Le petit village d’Authier-Nord lui fait honneur.
J.O. Bélair à St-Georges
En 1947, Ovila Bélair dit J.O. s’installe à Saint-Georges-de-Beauce. Son garage, Royal Automobiles, concessionnaire Chrysler, Plymouth et camion Dodge, est situé sur la 2e avenue, dans l’Est de Saint-Georges.
Le 10 janvier 1951, près du collège de l’ouest georgien, M.Bélair offre gratuitement une patinoire, veille à son entretien, fournit un gardien fiable pour les douze ans et moins, et paiera le chauffage de la cabane des patineurs. En novembre 1956, M. Bélair vend son commerce d’autos à Fernando Veilleux (1921-2012). J.O. Bélair consacrera aussi son énergie à l’exploitation d’une mine de marbre dans la région beauceronne.

J.-O. Bélair a aussi été pendant quatre ans directeur de la Baby Bear Shoe. Photo gracieuseté Yvon Thibodeau
Son talent inné du monde des affaires lui fera occuper plusieurs postes de confiance : en 1952-1953, président du Club Rotary de Saint-Georges, commissaire industriel de la Jeune Chambre de commerce georgienne (bien avant le Conseil Économique de Beauce) pendant quatre ans et directeur de la Baby Bear Shoe de Saint-Georges-de-Beauce.
Du Parc Bélair à l’Arboretum
De plus, M. Bélair aide financièrement plusieurs organismes georgiens, tels l’OTJ. Presqu’ignoré de la jeune génération de Saint-Georges, J.Ovila Bélair aménage le Parc Bélair (Bel-Air…), ex-terre de la Fabrique, dans le secteur ouest de Saint-Georges. M. Bélair cède le tout généreusement à la Ville de Saint-Georges-Ouest. Le 2 avril 1951, le conseil municipal du maire Arsène Morin (1917-1992) de Ville de Saint-Georges-Ouest souhaite faire de cet espace vert un véritable parc municipal. D’ailleurs, une patinoire est aménagée sur le site actuel du Centre d’Hébergement. Des balançoires réjouissent les jeunes. Même Beauce Carnaval s’y arrête. Aussi, des bassins de pisciculture attirent la population et éveillent à la préservation de l’environnement.

Les bassins de pisciculture du Parc Bélair ont marqué l’histoire de Saint-Georges. Photo : Société historique Sartigan
Au coin de la 18e rue d’alors et du boulevard Dionne, une horloge solaire attise la curiosité. Depuis quelques années, un véritable parc urbain s’étend sur l’ancien Parc Bélair…l’Arboretum, un espace vert très fréquenté, à l’ombre du clocher. Quel site enchanteur pour les récitals de l’été georgien! Un arboretum n’est-il pas un espace paysager présentant des espèces ou essences d’arbres différents?
Âgé de 72 ans, J.Ovila Bélair décède à Saint-Georges le 5 février 1958. Après des funérailles georgiennes, il sera inhumé à Alexandria, Ontario. M. et Mme Bélair habitaient sur la rive ouest de Saint-Georges, au 1190, Boulevard Dionne.
« Récipiendaire en 2001 d’un prix d’excellence du Réseau québécois des villes et villages en santé, ce site de l’Arboretum, propice aux manifestations culturelles, enchante par son aménagement reconstituant la flore régionale. » Une brève capsule de la série D’hier à aujourd’hui, du passionné Normand DeLessard montre toute la beauté du décor enchanteur de l’Arboretum :
https://www.youtube.com/watch?v=71NbxIBEIM0
http://www.saint-georges.ca/Loisirs_et_culture/Parcs_de_la_ville/Arboretum.shtml
Souvenir de mes grands-parents Alfred Bourque (1890-1970) et Fleur-Ange Bolduc (1897-1965) qui habitaient face au Parc Bélair. Ex-résidents du rang Sainte-Marguerite dit Des Carreaux, lot 660 vendu en 1943 par grand-papa Alfred à Odilon Turcotte (1909-1974), soit sur la 175e rue actuelle. En 1943, St-Jean Poulin à Charles vend à son cousin Alfred Bourque sa maison du 490, 18e rue à Saint-Georges-Ouest. Après le décès de Fleur-Ange et Alfred, cette maison fut relocalisée au 805, 25e rue, Saint-George-Ouest.
Fils de Georges Bourque (1840-1903) et de Marie Poulin (1854-1921), né à Saint-François-de-Beauce (Beauceville), au secteur actuel de Notre-Dame-des-Pins ouest, mon grand-père Alfred était cultivateur, bûcheron, dynamiteur et stampeur dans les chantiers forestiers. Grand-maman Fleur-Ange est la fille de Sévère Bolduc (1868-1941) et de Zénaïde Gilbert (1869-1941) qui habitaient la 1re avenue sud, dans l’ouest de Saint-Georges.
Depuis 1912, Guillaume dit William Garant (1890-1950) et Marie Grondin (1888-1980) habitent le coin de la 123e rue actuelle et du boulevard Lacroix. En 1928, sur le bord du ruisseau d’Ardoise, rue Saint-Albert (121e rue actuelle), ils louent une maison pour leurs 12 enfants. En 1938, sur la même 21e rue est, ils emménagent dans leur propre maison, rue de l’ancien Hôtel de Ville (1920-1965), future rue du viaduc en 1955.
André Garant
Sources :
Ancestry.ca
Archives du journal L‘Éclaireur
BMS2000
Le soleil se lève à l’ouest, Ville de Saint-Georges-Ouest,1948-1988, André Garant,159 pages