UNE HISTOIRE DE POMPIERS CENTENAIRE
Pompe à bras 1915 et camion Cyclone en 2015
Par: Joffre Grondin

Photo obtenue par Victor Rodrigue de Daniel Carrier de la Société du patrimoine des Beaucerons, du fonds Robert Cliche. Le territoire dévasté par l’incendie du 21 novembre 1915 est délimité. Environ 60 bâtisses de tous genres, magasins, résidences, dépendances, industries, etc. Le pont a été terminé en 1912 ; la photo aurait été prise entre 1912 et novembre 1915
Crédit photo : Société historique Sartigan, fonds Victor Rodrigue
Ce n’est vraiment pas quelque chose à fêter, mais on peut se le rappeler. Le 21 novembre marque le 100e anniversaire du feu qui a pratiquement annihilé Saint-Georges. Il a suffit d’un coup de vent, en quelque sorte, pour que le village ne soit pas détruit au complet.
Il est difficile de s’imaginer qu’il y a 100 ans, les pompiers de Saint-Georges ne disposaient que d’une seule pompe à bras pour faire face aux conflagrations. Nous n’avons pas trouvé de photo de la dite pompe, mais en 1915, il y a 100 ans, ce qui était le village de Saint-Georges a presque été détruit par un incendie qui a avalé une soixantaine de bâtiments.

Tous les commerces de la 1re et de la 2e avenue sont détruits jusqu’au ruisseau d’Ardoise. Crédit photo : Société historique Sartigan, fonds Victor Rodrigue.
Tout était en bois il y a cent ans. Et comme dit la chanson, « collé, collé ». Si un bâtiment brûle, tous les autres brûlent.
En 1915
Le feu aurait pris dans le bâtiment d’Arthur Rodrigue, le dimanche matin, entre 3 et 4 heures de la nuit du 21 novembre 1915, et la conflagration a couru sur tous les bâtiments, de la rivière à la 2e Avenue, et du ruisseau d’Ardoise au Grand Hôtel.
Propagé par le vent, le feu saute d’une maison à l’autre. Les pompiers ne disposant que d’une seule pompe à bras n’ont aucune chance. Le jour se lève tristement sur le village alors que non seulement la première avenue brûle, mais des rues transversales et des bâtiments sur la deuxième avenue sont la proie de l’élément destructeur.

Cécile Gagnon, fille du photographe J.A. Gagnon devant les ruines des commerces de la 1re Avenue. La cheminée de droite est celle de l’hôtel «Murtha House», la Villa du Jasmin (en 2015), La cheminée de gauche est celle de la fonderie Gonthier, qui avait brûlé en 1892, puis en 1906 et finalement en 1915. Elle n’a pas été reconstruite. Crédit photo : Société historique Sartigan, fonds Victor Rodrigue.
Lévis à la rescousse
Le train étant présent depuis 1907, les autorités municipales ont l’idée de faire appel aux pompiers de Lévis. Tout parait perdu. Dès sept heures du matin, hommes et équipement sont en route.
Le feu, cependant, continue de faire rage.

La voiture à cheval serait aujourd’hui dans la 120e Rue, entre la 1re et la 2e Avenue. Les deux côtés de cette rue furent détruits. Crédit photo : Société historique Sartigan, fonds Victor Rodrigue.
Contre toute attente, un coup du sort ; le vent qui soufflait du Nord change soudainement de direction à 180 degrés. Poussé par l’Éole du sud, le dévastateur est forcé de revenir sur les ruines. Le sud du village sera sauvé.
Les pompiers de Lévis arrivent à dix heures au soulagement général. Il est cependant trop tard. Le feu a fait son oeuvre. Il faudra arroser les ruines et les braises pendant trois jours pour s’assurer que l’élément destructeur est complètement maîtrisé.
Heureusement, la pulsation constructive Georgienne présente dans nos ancêtres a mené à une reconstruction très rapide.

Village reconstruit après le feu de 1915. Crédit photo : Société historique Sartigan, fonds Victor Rodrigue.
Aujourd’hui
Le 25 mai 2015, le conseil de la Ville de Saint-Georges, par la résolution No 15-9246, acceptait la soumission conforme pour la fourniture d’un camion autopompe échelle avec plateforme de marque E-One modèle Cyclone II année 2016 pour le Service des incendies, au montant de 1 399 950,83 $ Le camion a été commandé et le service le recevra au cours de l’année 2016.

Photo prise vers 1900, au milieu de la rue, en face du restaurant Mondo (2015) en regardant vers le su d ; la rivière est à droite. La Banque de Québec, à gauche est sur le site de l’ancien bureau de poste, Dooley’s en 2015. Le 1er hôtel Murtha, était sur le site de la Villa du Jasmin (2015), ancienne salle Lacroix. Notez les trottoirs en bois et la vase dans la rue. Le feu de 1915 aurait pris à droite, près des 2 poteaux. Crédit photo : Société historique Sartigan
Il y a même une école de pompiers pour les former dans toutes les subtilités du métier. La population est maintenant protégée à un niveau absolument inimaginable au siècle dernier.

Le modèle de marque E-One modèle Cyclone II dont la Ville a fait l’acquisition devrait ressembler à celui-ci.
On est très loin de la pompe à bras.