PACES veut dire... L’EAU, L’EAU, L’EAU
Les eaux souterraines mieux connues en Beauce
Un rapport de l’UNESCO de mars 2015, rapporté dans Le Devoir, estimait que « la planète devrait faire face à un déficit global en eau de 40% d’ici 2030 ». Il y aurait une tendance lourde à la surexploitation des aquifères, ces nappes souterraines contenant des réserves indispensables à la vie de la planète.
On sait qu’une sécheresse sévit en Californie depuis quatre ans et que le monde agricole puise dans les aquifères avec inconscience, aquifères qui se renouvellent très lentement avec une absence de plan de supervision de la Californie.
Qu’en est-il au Québec, terre qui abrite 3 % des ressources mondiales d’eau renouvelable ?
Bon signe, une étude de 3 ans fournit des données sur l’état de la situation. La voici : c’est le PACES.
Le Projet d’acquisition de connaissances sur les eaux souterraines (PACES) en Chaudière-Appalaches est maintenant complété, et l’ensemble des travaux exécutés entre avril 2012 et mars 2015 a permis de produire un portrait régional de la ressource. Les eaux souterraines sont maintenant mieux connues.
Au régional
Les résultats de cette vaste étude ont d’ailleurs été présentés aux partenaires du projet le 3 juin 2015 à Scott où étaient rassemblés une trentaine d’intervenants issus pour la plupart du monde municipal.
La région d’étude couvre la Chaudière-Appalaches (14 600 km2), excluant toutefois la Ville de Lévis qui a été couverte par le projet PACES de la Communauté métropolitaine de Québec (CMQ).
Le PACES en Chaudière-Appalaches a fourni les connaissances requises pour favoriser une meilleure gouvernance de l’eau souterraine. Les données acquises, les cartes produites et les analyses consignées dans un rapport pourront renseigner les utilisateurs sur la qualité et la quantité d’eau souterraine, de même que sur sa vulnérabilité, sa recharge, son écoulement et plusieurs autres aspects importants de cette ressource.
Pour intervenir
Une section du rapport met en relation les préoccupations exprimées par les citoyens de la Chaudière-Appalaches avec l’état des ressources en eau souterraine établi par le présent projet.
Cette section aidera les organismes régionaux à établir leurs priorités d’actions pour une gestion durable de l’eau souterraine. Ces efforts devront toutefois être soutenus par les organismes gouvernementaux et les chercheurs intéressés à la ressource.
On peut souligner toutefois que ce ne sera cependant pas une mince tâche que de lire et de comprendre le rapport, pour ensuite intervenir.
Un extrait
Voici ce qu’on peut lire à la page 176 du rapport de 246 pages que vous pouvez consulter dans son entier ici : http://obv-ca.org/documents/CHAU_Rap_Scienti.pdf à moins de préférer le Rapport vulgarisé, d’une trentaine de pages, ajouté à la fin (page 248 et suivantes).
5.4.2.4 Sommaire de la qualité des eaux de surface
Sur la base des concentrations annuelles moyennes (nitrites et nitrates ainsi que phosphore total dissous) calculées pour quelques stations de surveillance localisées sur les rivières Boyer, Etchemin et Chaudière pour une période variant de 20 à 30 ans, ainsi que sur la base des IQBP moyens calculés pour ces mêmes stations pour une période d’un peu plus de 20 ans, il est possible de faire les constats suivants :
— Les concentrations moyennes en nitrites et nitrates ont été stables au cours des 20 à 30 dernières années, tandis que les concentrations en phosphore total dissous sont à la baisse ;
— Les concentrations moyennes en nitrites et nitrates ainsi qu’en phosphore total dissous mesurées dans les stations de la rivière Boyer sont généralement 2 à 3 fois plus élevées comparativement à celles mesurées dans les stations des rivières Etchemin et Chaudière ;
— Selon les IQBP annuels moyens, la qualité des eaux de la rivière Chaudière est à la baisse depuis le début des années 2000, passant de « douteuse » à « très mauvaise » pour l’ensemble des stations. La qualité des eaux de la rivière Boyer est constante et varie entre une qualité « mauvaise » et « très mauvaise » depuis 1990. La qualité des eaux de la rivière Etchemin est constante dans le temps, mais se dégrade de l’amont vers l’aval, passant d’une qualité « satisfaisante » à « bonne » à la station de St-Luc, à une qualité « douteuse » à « très mauvaise » à l’approche du fleuve St-Laurent.
Réalisation
Le Projet d’acquisition de connaissances sur les eaux souterraines en Chaudière — Appalaches a été réalisé conjointement par le Centre Eau Terre Environnement de l’INRS (INRS-ETE), par l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA) et par le Regroupement des organismes de bassins versants de la Chaudière-Appalaches (OBV-CA) grâce au soutien financier du ministère du Développement durable, de l’Environnement, et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC) et de la Conférence régionale des élu(e)s (CRÉ) de la Chaudière-Appalaches. Les partenaires régionaux sont, en plus de la CRÉ et des OBV, huit MRC, les Fédérations de l’UPA et le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec.
Le site du Regroupement des organismes de bassins versants de la Chaudière — Appalaches (http://obv-ca.org/) peut vous fournir d’autres informations.
L’eau est nécessaire à la vie. On peut mourir millionnaire dans le désert, sans eau ; ou mourir de faim près d’un puits.
La planète pourrait peut-être s’organiser pour être riche d’un grand jardin près d’un puits. « Un déficit global en eau de 40% d’ici 2030 », faudrait y penser !