CE N’EST PAS LA VIE EN ROSE
Prévisions budgétaires 2015 — 2016 de la C.S.B.E.
Par: Joffre Grondin

Une photo qui reflète l’ambiance plus précisément que la photo officielle (Voir plus bas). Patrick Beaudoin, directeur du Service des finances, le président Charles-Henri Lecours délivre un résumé de la situation, et Normand Lessard, directeur général.
La Commission scolaire de la Beauce-Etchemin (CSBE) présente aujourd’hui ses prévisions budgétaires initiales 2015-2016. Il s’agit d’un budget équilibré de 196 745 159 $. L’an dernier, le budget était de 193 356 171 $. Il ne faut pas penser qu’un budget « équilibré » veut dire que tout va bien.
Une déferlante de compressions affecte les commissions scolaires depuis 2009 — 2010. On se souvient de la ministre de l’Éducation, Michelle Courchesne qui ne voulait pas parler de « compressions » budgétaires, mais « d’efforts » budgétaires. Jouer sur les mots n’a pas rendu la pilule moins amère à avaler. Même avec une grande rigueur et la meilleure volonté du monde, nos administrateurs se voient forcés d’admettre que les effets se font sentir.
Cette année, la CSBE doit composer avec, ou plutôt se voit imposer des compressions budgétaires de 2,6 M$, ce qui porte le total des compressions à 14,9 M$ depuis l’année 2009-2010.
En annonçant des compressions, le ministère insiste toujours que cela doit être « en affectant le moins possible la clientèle… Ce n’est plus possible » lance le président Charles-Henri Lecours, avec une certaine irritation.
Classes à degrés multiples.
Une bonne partie des compressions (1,5 M$) ont été réalisées dans l’organisation scolaire (nombre de groupes formés). En très clair, un groupe d’élèves représente 100,000 $ tout compris. 15 groupes ont été coupés. Où et comment ? Au primaire, en faisant des classes de multiples niveaux. Par exemple, une classe qui a des élèves de 3e année et de 4e année.
Si vous avez oublié de multiplier, 15 groupes à 100 000 $ donnent 1 500 000 $.
Obligation de couper
On a aussi procédé à des compressions de 612 000 $ dans le plan des effectifs, en coupant l’équivalent de 9 postes parmi les employés administratifs, les employés de soutien et les professionnels. La CSBE transfèrera par ailleurs 300 000 $ de moins aux écoles pour les plans de réussite scolaire.
Taxe inchangée, mais…
Le taux de la taxe scolaire demeurera inchangé, mais les immeubles dont la valeur aura augmenté à la suite d’une révision de l’évaluation municipale verront leurs taxes scolaires augmenter en proportion.
Impact sur la clientèle
Le président de la CSBE, M. Charles-Henri Lecours, affirme que le travail de répartition des compressions budgétaires a été fait avec le souci d’avoir le moins d’impact possible sur la clientèle. Il n’était cependant pas possible de préserver complètement les services directs aux élèves. « Il est certain que les coupures dans l’organisation scolaire ou les plans de réussite ont un impact sur les élèves », admet-il, en précisant que même les compressions qui ne touchent pas les services directs aux élèves finissent par avoir une influence sur les services offerts. « À la CSBE, tout le monde travaille pour les élèves », explique-t-il.
Un effort de 1 M$ de plus qu’au départ
Le directeur général de la CSBE, M. Normand Lessard, signale que l’organisation a effectué encore cette année un important effort de réduction de ses dépenses. Il note cependant que pour ce budget, on a pu préserver les sommes consacrées aux élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (EHDAA). Ce secteur continuera donc à recevoir 1 M$ de plus que le budget qui lui était destiné au départ, grâce à des économies réalisées dans le secteur administratif.
M. Lessard note par ailleurs que les frais administratifs, déjà parmi les plus bas du secteur public, ont encore baissé, passant de 4,39 % à 4,06 % du budget total.
On apprend sur le blogue de la Fédération des commissions scolaires que la moyenne provinciale est de 5 %. Celles des municipalités tournent autour de 12 %. Les gestionnaires de la CSBE sont donc « diguidou » !

Le directeur du Service des finances, Patrick Beaudoin et le directeur général, Normand Lessard encadrent le président Charles-Henri Lecours.
L’augmentation
Entre le 193 356 171 $ de 2014-15 et le 193 356 171 $ de 2015-16, on pourrait croire à une augmentation de 1,75 %. Cependant, un élément a changé depuis l’an dernier, les activités (parascolaire, sports, bals, voyages, etc.) autofinancées des écoles doivent désormais être incluses au budget de la commission scolaire. L’augmentation réelle — due à l’augmentation de l’impôt foncier — n’est donc que de 0,6 %.
Rencontre demandée
Charles-Henri Lecours, président du conseil des commissaires — bientôt voué à la disparition — fulmine. « On ne peut pas avoir de vision, on ne sait rien… le gouvernement ne nous dit rien ».
C’est pourquoi le regroupement des commissions scolaires de Beauce-Appalaches demande une rencontre avec les députés pour bientôt. « Et pas avec des attachés politiques », spécifie monsieur Lecours.