L’AVENIR S’EN VIENT... SANS BRUIT
Autobus Breton acquiert 2 autobus mus 100 % à l’électricité
Par: Joffre Grondin

Photo de la grande vedette. Les deux autobus scolaires eLion, totalement électriques, seront en service cet automne.
Deux autobus 100 % électriques ont été acheté par Autobus Breton de Saint-Georges. Les étudiants seront à bord de ces véhicules silencieux dès cet automne. La compagnie Autobus Lion de Saint-Jérôme est la première en Amérique du Nord à fabriquer des autobus scolaires électriques.
Tellement silencieux en fait, qu’on a ajouté un haut-parleur avec bruit de métro pour annoncer la présence du véhicule en mouvement entre 0 et 30 km/h. Le seul bruit qu’on entend à l’intérieur est le léger sifflement de la servodirection. La direction nous informe que dans les essais, les conducteurs avaient un grand plaisir à conduire.
Comment c’est fait, et est-ce fiable ?
Les réponses sont : bien fait et très fiable. L’autobus eLion ne pollue pas, demande très peu d’entretien et après 4 ans, sur une vie prévue de 15 ans, il y a retour sur investissement.
Voici quelques renseignements qui vont vous informer, vous rassurer et même vous étonner.
Le moteur, un TM4, a été conçu par Hydro-Québec. Il est alimenté par 7 imposantes batteries, deux sous le capot et 5 placés ailleurs dans l’autobus. On ne les voit pas évidemment. Ce qui équivaut à un moteur de 200 chevaux, ce qui est la norme pour les autobus scolaires.
Il n’y a pas de transmission.

Marc-André Pagé, directeur marketing de Autobus Lion, Charles-Henri Lecours, président de la commission scolaire Beauce-Etchemin, Pierre Breton, co-propriétaire de Autobus Breton, Marc Bédard, co-fondateur de Autobus Lion et Robert Dutil
Il faut y aller prudemment et délicatement sur les freins, car en relâchant la pédale d’accélération le véhicule freine automatiquement, mais doucement. Conséquence, les freins durent trois fois plus longtemps que la normale, 125 000 km au lieu des 45 000 km habituels.
Une autonomie de 120 km avec une vitesse maximum de 95 km/h permet de facilement couvrir les trajets scolaires qui ont en moyenne 65 km, le matin et le soir. La recharge des 7 batteries se fait soit avec 1 chargeur, ce qui prend 4 heures et demie, ou avec deux chargeurs, en 2 heures et quart.
Adieu la rouille
Une centaine d’améliorations ont été apportées, petites et grandes. En voici quelques-unes, mentionnées en conférence de presse.
Toute la coquille de l’autobus est en fibre de verre, fabriqué à Sainte-Clothilde. Au lieu des 7000 rivets habituels, il n’en faut que quelques centaines. Les marches ne rouilleront plus, car elles sont maintenant en plastique moulé. Il y a des ceintures de sécurité. L’allée, habituellement de 12 pouces a maintenant 18 pouces. 33 % de plus large fait une différence.
Le véhicule a été testé pendant 8 semaines en Californie à des températures de 40 degrés, et quelques mois au Québec cet hiver, l’hiver idéal pour tester, disons à 40 degrés sous zéro.
Par le Québec et pour le Québec
Comme le mentionnait Marc Bédard, un des deux fondateurs d’Autobus Lion en 2008, il fallait un intégrateur québécois, une organisation qui prenne en compte le contexte du Québec et qui développe des services adéquats. Autobus Lion a mis en place des centres de services, indispensables au bon fonctionnement du réseau.
« Autobus Lion est le seul manufacturier d’autobus scolaires électriques de type C en Amérique du Nord. Puisque les véhicules sont fabriqués au Québec, ils ont été conçus afin de très bien performer dans des conditions météorologiques extrêmes », assure Marc-André Pagé, directeur au marketing.
Ce sera donc Autobus Breton qui desservira la Rive Sud au complet.
Rien à voir avec…
Si vous vous rappelez l’Écolobus électrique, de fabrication italienne, de la ville de Québec, qui manquait de puissance dans les côtes, oubliez ça. Le eLion a été testé avec succès dans la pire côte de Saint-Georges, avec succès. « La technologie n’était pas la même », lance Marc Bédard. On pourrait rajouter « d’un bout à l’autre ». Fait au Québec pour le Québec. On n’est jamais mieux servi que par soi-même.
Le prix
Il faut regarder le côté prix tôt ou tard. Un peu à la fois : « Le coût est de 45 à 50 000 $ de plus qu’un véhicule au diésel ».
Un autobus scolaire au diésel s’achète pour environ 100 000 $. Pour un eLion, il faut ajouter un 45 à 50 000 $, donc environ 150 000 $. Est-ce rentable pour la compagnie ?
Sur 15 ans, on évalue à 225 000 $ l’économie. On sauve environ 15 000 $ sur le diésel et l’entretien par année. Faites le calcul.
Réactions
Ces véhicules permettent « d’utiliser notre électricité et d’améliorer notre économie » exulte celui qui possède un véhicule hybride depuis maintenant 8 ans, le député Robert Dutil.
« Quel bel exemple on montre à nos enfants » s’est réjoui le président de la commission scolaire Beauce-Etchemin Charles-Henri Lecours.
Dans la salle, présent au lancement, Neil Mathieu, propriétaire de la première Tesla en ville, informe qu’il y a maintenant 3 Tesla à Saint-Georges. Questionné sur l’avenir de ces véhicules, il est formel : « d’ici 5 ans, ils seront très répandus ».
L’avenir d’Autobus Lion
Pour la compagnie, l’avenir est prometteur. Marc-André Pagé, directeur au marketing, s’avance : 50 autobus au Québec, et 200 dans 25 états américains, spécialement en Californie, dès l’an prochain.
L’avenir s’en vient… sans bruit.
Le site de Autobus Lion, est ici : http://lionbuses.com