SOCIÉTÉ LYRIQUE DE LA BEAUCE
Concert de musique sacrée
Par: Joffre Grondin
C’est à Notre-Dame-des-Pins, le 16 mai, que la Société lyrique de la Beauce a fait de nouveau vibrer la petite église à l’acoustique superbe, pour son premier concert du printemps. Il y a des fois où se répéter d’un concert à l’autre n’est finalement pas si mal. Disons-le donc une fois de plus, ce concert était superbe. Et pourtant…
…Et pourtant, aucun rapport avec Aznavour, quoique, eût-il été présent dans la salle, il aurait certainement apprécié à sa juste valeur l’épanouissement harmonique ambiant.
Et pourtant, donc, en constatant que le programme était uniquement de la musique tiré du répertoire sacré, on aurait pu avoir une certaine appréhension, ou une sacrée appréhension plutôt. C’était sous-estimer le répertoire sacré et les choix faits. Rendons à César… les choix sont judicieux.
La soixantaine de choristes de la Société lyrique et les musiciens accompagnateurs ont livré un concert de toute beauté avec une sorte d’envol dans les fins de parties.
En examinant les dates, on s’aperçoit que les fins de parties font place à des compositeurs nés autour du milieu du vingtième siècle. Les arrangements de Jenkins et de John Rutter ressortent particulièrement, donnant l’impression d’harmonisation plus resserrée avec moins de notes hautes avec un très bel effet, qu’on pourrait qualifier d’apaisant.
C’est donc beau, la musique!
La première étoile de la soirée est accordée à la prière celtique de Karl Jenkins, Healing Light : A Celtic Prayer, vers la fin de la première partie. Les violons donnent le ton au début de la pièce. Réaction spontanée d’une spectatrice pas du tout choisie au hasard, mais dont nous taisons le nom, « c’est merveilleux ce qu’on entend ce soir. J’ai un coup de cœur pour Jenkins ».
Notons que la prière celtique est revenue en rappel, à la joie unanime de la centaine ou plus de spectateurs assemblés dans le lieu de culte.
Les deux solistes à la voix renversante, Sonya Lachance et Odette Desrosiers ont des timbres très près l’un de l’autre. La balance avec la chorale et les musiciens était parfaite.
Support musical
La direction musicale est assurée par l’homme à la baguette agile et l’oreille impitoyable, Vincent Quirion. Les touches d’ivoires sont caressées par Josée Tardif, tandis qu’un quatuor à cordes, Philippe Amyot au 1er violon, Mary-Ann Corbeil au 2e violon, Karina Laliberté à l’alto et Frédérique Beaulieu-Asselin au violoncelle font aller leurs archets pour les délices de l’audience.
Petit hommage aux preneurs de son
Mystérieux personnage pour le profane, le technicien qui s’occupe de la prise de son est le type très discret, à l’arrière qui, devant ordinateur et console, passe la soirée à manipuler boutons et tirettes.
Pour la Société lyrique, le technicien au son est Louis Dionne. Fidèle au poste depuis 17 années, Louis Dionne n’en est pas à ses premières armes à la console et aux micros. Il connaît sa chorale.
Évidemment l’équipement a varié au cours des années et s’est considérablement amélioré, mais, deux fidèles compagnons l’assistent depuis 15 ans, deux micros Audio Technica Pro 37 R, des microphones à condensateur cardioïde, dont il se sert comme overheads, pour saisir le son global, et place au-dessus de la chorale.
Le premier est au centre, et l’autre à gauche du chœur, plus particulièrement pour capter les altos et les hommes. Lors du mixage, il sera donc possible d’augmenter leur volume, si besoin est, car la section des sopranos de la Société est particulièrement puissante.
À l’arrière de l’église, pour saisir le son avec l’acoustique du bâtiment, un plus récent Rode NT1-A, microphone condensateur extrêmement silencieux qui est une référence sur le marché. Toutes ces harmonies si bien captées se précipitent vers la console par petits groupes et sont fixées dans le programme de l’ordinateur pour la postérité.
Prénom peut-être prédestiné quand on s’appelle Louis, il est un peu normal que l’ouïe soit un outil de travail.
Son plus beau souvenir au cours des années est la messe de Sainte-Cécile. Il y a de cela bien longtemps, mais les souvenirs sont faits pour durer longtemps, surtout les bons.
La fin
Finalement, soulignons un point qui pourrait passer pour un détail, mais qui est important. La longueur du spectacle était vraiment parfaite. Un seul rappel. Employons l’analogie avec un repas, les invités sont repus et ravis de ce qu’on leur a servi et personne n’a trop mangé. Tout est bien qui finit bien. De la délicatesse.
Un second concert est prévu le samedi 17 mai à l’église de Saint-Georges.