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SPECTACLE POUR ALPHARE

Pierre-Hervé Goulet et compagnie : classe poétique

Pierre-Hervé Goulet et son groupe

Pierre-Hervé Goulet et son groupe

Le 5 avril dernier, l’endroit le plus agréable, pour oublier totalement la campagne électorale qui s’achevait, était sans contredit l’auditorium de la polyvalente Saint-Georges, alors que trois cinquantaines de personnes assistaient au spectacle de Pierre-Hervé Goulet, avec son groupe et ses invités, au profit d’Alphare, le centre d’alphabétisation populaire de Beauce.

Appelons ça une classe poétique et de la musique de niche étalée dans une fort agréable formule de spectacle. Nous y reviendrons.

Parlons structure

Le spectacle-bénéfice, qui a généré presque 2 000 $ pour Alphare, était monté avec finesse et variété, et avait même intégré les finissants de Secondaire en spectacle en première partie, qui ont clairement démontré leur capacité à canaliser beaucoup d’émotion — on pense à La voix — en exceptant les tous jeunes et très sérieux guitaristes Victor Veilleux et Jean-Victor Paris-Laflamme.

À l'accueil, un jeune guitariste suscitait des sourires d'appréciation : Jean-Victor Paris-Laflamme

À l’accueil, un jeune guitariste suscitait des sourires d’appréciation : Jean-Victor Paris-Laflamme

Assez astucieusement, l’unité du spectacle était assurée dès le départ par de courts sketches humoristiques mettant en scène Pierre-Hervé Goulet et son complice « de toujours », Gabriel Sherrer qui entrecoupaient les Marylou Lessard Beaulieu, Cassandra Maheux, Isabelle Pépin, Joanie Goudreau.

Si on voulait leur donner des titres, ce pourrait être : le superhéro, la dictée, le livreur de pizza, pour ne nommer que ceux-là. Le livreur de pizza se dépêche tellement pour arriver « en bas de 30 minutes ou vous ne payez rien » qu’il finit par avoir un accident. Pourquoi vouloir aller si vite ? Questions sérieuses, traitées sur un ton léger. Pour être très graphique, cet humour ressemble beaucoup plus à Yvon Deschamps qu’à Peter McLeod.

Parlons musique

Nous n’avons pas encore parlé musique. Il y a l’artiste, celui qui donne une direction, un  mouvement, une âme au spectacle, et il y a l’équipe. L’équipe est la résultante, la combinaison des individus avec celui qui donne la direction. C’est un tout, chaque membre étant indispensable. Le succès dépend de cette chimie. Et elle était là.

Marie-Gabrielle Goulet : une première apparition sur scène... avec son frère.

Marie-Gabrielle Goulet : une première apparition sur scène… avec son frère.

La majorité des pièces étaient des compositions ; les ajouts étaient comme les fines herbes dans une recette. Help ! des Beatles nous faisait remarquer Annabelle Doucet, une voix et un corps dont elle se sert comme d’un instrument tout au long du spectacle.

Pas encore parlé de musique

Venons-en à l’auteur-compositeur-interprète-poète-comédien. Pierre-Hervé Goulet est un joueur de mots. Dans certaines de ses compositions, les paroles sont tellement rythmées qu’elles se rapprochent des percussions. Ce qui ne veut pas dire qu’on oublie les mélodies. Ce ne sont pas des mots qui sont transportés par la mélodie, mais des mots qui électrisent la mélodie.

De quoi est-il question ? Vous allez devoir l’écouter vous-mêmes pour juger. Parlant de son, pensez à Dobacaracol. Un peu ! Vous trouverez autre chose.

D’accord, il a étudié en littérature, gagné un concours où le prix était une classe de maitre avec Gilles Vigneault (qui appelle ça des classes de mètres) pour maitriser la métrique, comme il dit. On peut conclure à l’audition de sa musique qu’il a réussi. Les mélodies et les paroles se mêlent dans une sorte de fusion dans laquelle l’auditeur n’a qu’à se laisser porter pour s’envoler. Écoutez Le poisson. Écoutez tout, c’est mieux.

Musique de niche

Comment dire ! Il s’agit de ce qu’on pourrait appeler d’un créneau de niche. On pourrait avancer haut de gamme, mais on ne veut offenser personne. Ce qui veut simplement dire une certaine forme d’expression attire une certaine sorte d’auditeurs qui aiment ce style. On peut affirmer que c’est la voie qui attend Pierre-Hervé Goulet.

Les musiciens

Commençons par la base. Pas de batteur, mais un percussionniste, Jean Mi Perrier. Toute la différence. Toutes sortes d’instruments, dont conga, et cajón, un instrument inventé au Pérou au XVIIIe siècle qui ajoute une délicatesse au rythme. N’oublions pas la basse de Symon Marcoux, Fender Jazz Bass, avec effets. Parfait.

Gabriel Daunais, la bonne note à la bonne place. Un plaisir à écouter et à voir pour son feeling. Une carrière  à suivre.

Gabriel Daunais, la bonne note à la bonne place. Un plaisir à écouter et à voir pour son feeling. Une carrière à suivre.

Les guitares. Deux guitares acoustiques la majorité du temps, dont le son peut être qualifié de son de velours. Les deux guitaristes se complétaient parfaitement. Pas de notes sans raisons pour simplement impressionner la galerie, aucune note inutile, tout était rendu comme complémentarité.

Gabriel Donais, le guitariste, est remarquable. Ses lèvres suivent les paroles, ses doigts les complémentent, son sourire et ses expressions complètent le portrait. Un plaisir à voir et à entendre.

Et parlant de plaisir, comment ne pas revenir sur la présence d’Annabelle Doucet ? Une très belle femme, qui, même habillée de noir et gris, attire l’œil, et dont on ne peut ignorer la voix, le sourire, l’énergie et le mouvement. Sa chanson en solo, composition de Pierre-Hervé était fascinante.

Alphare

Il faut savoir que l’organisme d’alphabétisation qu’est Alphare vise un créneau incroyable, le 49 % de la population qui ne peut profiter de la richesse de l’écrit. On peut dire que l’écrit est à la permanence ce que la parole est à la fluidité temporelle.

Cependant, les deux sont complémentaires. L’écrit peut être analysé plus facilement, car il est fixé, mais la parole est indispensable pour le mouvement.

Belle fin de spectacle

Belle fin de spectacle

Pierre-Hervé Goulet est un exemple. Maitrisant l’écrit, il libère cette parole, tel un cerf-volant lancé dans l’espace. Un artiste qui ira, on ne sait comment loin. Mais qui aurait pu prévoir le parcours de Gilles Vigneault ?

Juste pour le fun, la mère de Gilles Vigneault était Marie Landry (29 février 1892 -8 juin 1993), 101 ans et 98 jours. Elle a été enseignante en Beauce, à Saint-Théophile, entre 16 et 25 ans.

Vous qui lisez ceci, et qui connaissez quelqu’un qui a été privé depuis des années de cette capacité, relativement simple à maitriser, que sont la lecture et l’écriture, dirigez le vers Alphare.  C’est comme faire découvrir une mine d’or à quelqu’un.

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