Ses photos font le tour de la planète
RÉJEAN TURGEON EST AUX PETITS OISEAUX
Par: Joffre Grondin

Voici la photo de la pie-grièche grise tenant sa proie, qui a mérité à Réjean Turgeon un premier prix dans sa catégorie en 2012.
Si vous n’avez jamais entendu parler du grand recensement des oiseaux derrière chez vous, vous n’êtes pas le seul. C’est une traduction très, très libre de The Great Backyard Bird Count (GBBC), un concours absolument prestigieux de photos d’oiseaux, maintenant d’envergure internationale auquel participe Réjean Turgeon, un ainé actif, bien de chez nous. Ah oui ! Il ne fait pas que participer, il gagne.
Une idée de l’envergure. Le GBBC est un projet conjoint du laboratoire d’ornithologie de l’université Cornell, fondé en 1915, de la société Audubon, depuis 1905 et d’Études d’Oiseaux Canada qui, sous différents noms, existe depuis 1959. Si en 2012, l’exercice était nord-américain, il est devenu international en 2013.
2012 : premier grand succès
Réjean Turgeon se consacre à la photographie depuis 4 ans seulement, dont trois comme membre de la CPCA, le Club de Photographie Chaudière-Appalaches. En 2012, il participe au GBBC. Le photographe nous précise qu’alors « que le concours était d’envergure nord-américaine, j’avais remporté un premier prix dans la catégorie comportementale (behavior category) avec une photo d’une pie-grièche grise avec sa proie ».
On peut la voir ici, avec tous les gagnants dans les autres catégories : http://www.birdsource.org/gbbc/gallery/2012-winners-finalists
2013 : Réjean Turgeon récidive
En 2013, alors que le concours est international pour la première fois de son histoire, il récidive en février et, malgré le fait que « près de 7000 photos furent soumises, non seulement à la grandeur de l’Amérique du Nord comme par les années passées, mais à la grandeur de la planète», il remporte une mention honorable dans la catégorie composition, avec une image d’une femelle Durbec des sapins.
« Les photos soumises se devaient d’être prises à l’intérieur des quatre jours que dure le recensement des oiseaux autour de soi et cela vers la mi-février », informe l’artiste en précisant « j’ai capté cette femelle chez moi à mon poste d’alimentation ».
Détails techniques sur la photo : une caméra Canon EOS 50D, F8, ISO 400, 1/250 sec. à 600mm.
Comme votre journaliste possède également une Canon EOS 50D, cela tend définitivement à prouver que c’est la personne derrière l’appareil photo qui fait la différence.
Sur sa victoire, Réjean Turgeon lance un simple « J’en suis bien fier ». Il y a de quoi.

En 2013, cette photo d’une femelle Durbec des sapins a valu a Gaétan Turgeon une mention honorable dans la catégorie composition.
Le CPCA, par la voix de son secrétaire Daniel Veilleux, n’a pas manqué de souligner l’occasion. « Félicitations à Réjean Turgeon pour cette magnifique photo ornithologique qui s’est mérité une mention honorable à ce prestigieux concours », pouvait-on lire sur le site du CPCA, que l’on peut consulter : http://clubphoto-beauce.com
Des projets de libellules
Qui aurait pensé à ça! Depuis cinq ans, nous apprend Réjean Turgeon, il se monte un atlas des libellules au Québec. Ben voyons. Tout en admettant que ce soit un sujet très pointu et que les insectes sont difficiles à identifier, notre ami photographe s’est bien informé, et en est à sa troisième année de participation. L’an dernier, il a identifié 55 sortes de libellules. Ça m’a scié. On penserait à 2 ou 3 modèles de ces bibittes qui sortent des buissons lorsqu’on approche en chaloupe de la berge. Des «crève-zieux» qu’on appelait ça.
Toujours est-il que notre entomologiste à lentille veut se rendre à 60 spécimens cette année. Il nous apprend que 145 espèces ont été identifiées au Québec, que 5 nouvelles espèces ont été découvertes depuis 5 ans, dont l’une l’an dernier.
Évidemment, devinez qui voudrait identifier une nouvelle espèce en Beauce. C’est pourquoi on verra cet été près des plans d’eau et des marais un rôdeur armé d’un appareil photo, le grand traqueur de libellules à l’oeuvre, à la recherche d’une libellule purement beauceronne… avec un sens de l’entrepreneuriat et qui aime le sirop d’érable.

Cette photo de durbec des sapins (Pine Grosbeak) a été retenue, mais n’a pas obtenue de prix. Pourtant…
Apprenez que…
Les libellules mâles se tiennent près des plans d’eau et bataillent constamment pour leur territoire. Les futées femelles n’y viennent que lorsque le temps de l’accouplement est venu. Où sont-elles entretemps ? Je ne sais pas.
Voilà. Grâce à Réjean, comme disait mon beau-frère, « je vais me coucher moins niaiseux ». Et les libellules ne crèvent pas les yeux.
Bonne nuit !
The Great Backyard Bird Count, des détails sur l’an 2013 http://www.birdsource.org/gbbc/science-stories/2013summary
Petit mot sur Audubon
Nommée en l’honneur de l’ornithologue et naturaliste Américain John James Audubon (1785-1851), la société Audubon existe depuis plus de 100 ans, et vise la conservation de l’environnement. Elle a plus de 500 clubs et 2 500 territoires ciblés pour identifier les oiseaux. La mission d’Audubon est de protéger et de restaurer les écosystèmes naturels, en ciblant particulièrement les oiseaux, mais aussi la vie sauvage en général et son habitat pour l’humanité et la diversité de la vie biologique de la planète.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Societe_nationale_Audubon ou http://en.wikipedia.org/wiki/National_Audubon_Society Évidemment, en anglais…
Une courte visite sur le site de la société Audubon permet d’apprendre que le ministère américain de l’Intérieur autorise un permis de 30 ans pour tuer des aigles chauves et dorés au lobby éolien. Audubon se dit outragé. Voyez les détails ici. Sorry folks! en anglais seulement. http://www.audubon.org/newsroom/press-releases/2013/interior-dept-rule-greenlights-eagle-slaughter-wind-farms-says-audubon-