LES VOIX LIÉES À LA SOCIÉTÉ LYRIQUE
Imagine John Lennon à l’église de Beauceville !
Par: Joffre Grondin
Partageant le même directeur musical, Vincent Quirion, depuis plusieurs années, il n’était pas surprenant qu’une fois de plus, la Société lyrique et les Voix liées de Mégantic joignent leurs voix comme elles l’ont fait l’an dernier pour le CD avec Pierre Verreault. Cette fois-ci, ce sera pour un concert de Noël. « Lors de ce concert, vous ressentirez autant de joie que de mélancolie », avait écrit Mario Poulin, le président de la Société. Chacun décidera de la proportion entre les deux émotions lui-même, mais les réactions de l’audience de samedi 7 décembre montrent que Mario Poulin avait vu juste.
Un concert différent. Différent dans le sens qu’on en voudrait d’autres comme ça. Précisons. En fait, cette année, on a remisé classiques et cantiques pour se tremper dans le populaire.
Quand on ne peut exprimer ou expliquer quelque chose mieux que celui qui l’a dit, mieux vaut le citer. Citons donc Vincent Quirion, directeur musical de la Société lyrique qui parle de l’orientation du répertoire de ces trois concerts.
« Spécialement associés pour ce concert, les deux choeurs ont convenu de vous présenter ce côté moins sacré de la fête de Noël. C’est en puisant dans les Noëls surtout Américains et Anglais qu’ont été concoctés et mijotés ces joyaux qui vous sont offerts ».
Ces joyeux joyaux, viennent non seulement avec des mélodies, mais aussi avec des arrangements particuliers qui, ensemble, donnent une couleur, une teinte, une structure, une orientation, une ambiance, une texture à l’offrande de cette Société aux Voix liées lancée dans l’espace concert.
Le concert
Dès la première pièce, l’ambiance était établie. Les quelques 80 choristes ont interprété une pièce datant de 1962, Do You Hear What I Hear, une mélodie superbe enregistrée à l’origine par The Harry Simione Chorale, pièce qui a été reprise par plusieurs artistes, de Andy Williams à Whitney Houston. Nous y reviendrons.
Cette première partie installait une ambiance joyeuse, mais douce. Au lieu de viser ce qu’on pourrait appeler la tradition, le sautillement, avec les arrangements traditionnels que nos oreilles sont habituées d’entendre depuis 50 ans, les harmonies y vont dans le plus subtil.
Ce n’est pas du pétillement dans l’audience, c’est une sorte de calme interne et presque contemplatif. Une relaxation au lieu d’un énervement, mais avec le sourire.
Deuxième partie
La pièce instrumentale qui ouvrait la deuxième partie mérite d’être mentionnée. Les paroles de Marie-Nöel, de Claude Gauthier et Robert Charlebois, sont très tendres, mais le violon de Philippe Amyot les parlait sans paroles.
Toute la deuxième partie était, comme l’a souligné Suzanne Bougie dans sa présentation, légèrement jazzée. I’ll Be Home for Christmas et White Christmas; et même Happy Xmas, War is Over de John Lennon et Yoko Ono. Ces mélodies précédaient l’envolée finale, légère et joyeuse avec Winter Wonderland, C’est l’hiver et Farandole.
Finalement…
À Beauceville, les 85 choristes et musiciens ont donné tout ce qu’ils pouvaient pour les 165 personnes dans la salle. Il faut dire que les personnes présentes l’on vraiment apprécié. C’était un beau concert.
Et disons-le, il n’a pas traîné en longueur, car sa longueur était idéale pour garder le spectateur sur son appétit. Ce qui est parfait. Donc, 10 sur 10.
Il y a même eu un rappel et devinez quoi, c’était la première pièce, Do You Hear What I Hear, et cette seconde audition a rappelé des souvenirs, mais oublions cela pour le moment et concluons.
Finalement on ne peut que recommander d’aller assister au concert. Demain dimanche, le 8 décembre à Lac Mégantic, ou encore le dimanche 15 décembre à 14 h, à l’église Saint-Georges.

Cette fois, c’est le Père Noël qui a eu un cadeau. Suzanne Bougie, l’animatrice de la soirée est également à l’aise pour une interview sur le juge Cliche qu’aux communications et beaucoup plus encore. Une femme exceptionnelle. Merci Père Noël.
Bye ! À la prochaine.
La suite pour curieux seulement.
Une partie de la mélodie de Do You Hear What I Hear ressemblait à quelque chose, mais quoi ? Flash cosmique soudain deux heures plus tard, alors que j’écrivais cet article : c’était quelque part dans We Are the World. La magie de l’internet a permis de vérifier presque instantanément et oui c’était bien là.
En 1985, un mouvement pour l’Afrique qui était — et l’est encore d’ailleurs — en grande difficulté, a réuni 45 grandes vedettes qui ont enregistré gratuitement un enregistrement vocal et un vidéo, avec 21 solistes, et qui s’est vendu à plus de 20 millions d’exemplaires.
Une partie clé de la mélodie de Do You Hear What I Hear a été reprise, sûrement inconsciemment, d’assez près pour qu’on puisse faire un rapprochement. Ce n’est pas inédit dans l’histoire de la musique. Il n’y a que 12 notes après tout. Cependant, je ne dis pas où, mais je l’ai trouvé assez facilement.

Nous soupçonnions un peu sa présence, mais en examinant un détail de la photo en page d’accueil, il est clair que le vrai Père Noël s’est faufilé pour le plaisir de chanter avec la chorale, sans le dire à personne, comme la photo le prouve. Suzanne Bougie se serait-elle assise 3 secondes sur un faux Père Noël ?
Le grand plaisir est venu en replongeant dans cette ambiance idéaliste de 1985 qui était vraiment une suite au concert, joyeuse et mélancolique à la fois, qui nous ramène à plus de 25 ans en arrière.
Voici les liens. Attention, ne vous surprenez pas si vous versez une larme de plaisir mélancolique. We Are the World http://www.youtube.com/watch?v=OoDY8ce_3zk
Il y a aussi le making of présenté par Jane Fonda pour vous rachever http://www.youtube.com/watch?v=4SGFcYLO0jg