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Écologique et très rentable

SAINT-GÉDÉON : UN PIED DANS L’AVENIR

Par: Joffre Grondin

 Le maire de Saint-Gédéon, Éric Lachance, dans son bureau de travail.

Le maire de Saint-Gédéon, Éric Lachance, dans son bureau de travail.

Un drôle de concours de circonstances nous a attirés à Saint-Gédéon, et ce qui n’était au départ qu’une sorte de « curiosité d’efficacité écologique environnementale » s’est transformé, grâce à la collaboration du maire, monsieur Éric Lachance, en un portrait global de la municipalité sur plusieurs plans. Autrement dit, on s’attendait très peu à tant de choses. 

En conclusion, après analyse des données fournies par le maire : garage municipal haute performance, aréna au CO2, une première mondiale, projet pilote en éclairage, et autres, force est de constater qu’à Saint-Gédéon, une saine gestion semble s’être doublée d’une culture organisationnelle basée sur la vision du présent et de l’avenir, des priorités, de l’efficacité, de la collaboration et de la coordination entre tous les acteurs, du bénévole au maire, qui fait honneur à la municipalité par ses réalisations et ses projets.

Des détails s.v.p. !

La conclusion est arrivée un peu trop rapidement. Les détails sont trop intéressants pour être escamotés. Reprenons donc cette improbable histoire depuis le début.

Le Salon rouge.

Tout a commencé, fin septembre 2013 dans la Salle du Conseil législatif de l’hôtel du Parlement, aussi appelé le Salon rouge de l’Assemblée nationale du Québec, à la remise des prestigieux prix Phénix de l’environnement, remis chaque année par le ministre de l’Environnement ‘ soi-même ‘, cette année, Yves-François Blanchet.

Complètement hors de son territoire de chasse habituel, Beauce Magazine était sur place pour couvrir l’Association pour la protection des milieux humides de la Cumberland(APMHC) qui était en nomination pour un prix. Plus tard en soirée, à l’extase de ses délégués, l’APMHC en a gagné deux.

Au début de la cérémonie, alors qu’on nommait les 7 membres du jury qui se levaient tour à tour, les noms de Louis-Paul Allard, de Jérôme Dupras, bassiste des Cowboys Fringants attirent mon attention, et le suivant encore plus. « Monsieur Éric Lachance, maire de Saint-Gédéon-de-Beauce », annonce la voix, et dans l’immense salle remplie, c’est mon voisin de droite qui se lève.

En conversation dans le salon rouge de l’assemblée nationale, le maire Éric Lachance avec Jean Poulin, président de l’APMHCumberland et Dominique Lamarre, secrétaire-trésorière de l’Association

En conversation dans le salon rouge de l’assemblée nationale, le maire Éric Lachance avec Jean Poulin, président de l’APMHCumberland et Dominique Lamarre, secrétaire-trésorière de l’Association, tenant le Phénix remporté.

Un hasard et une surprise et vice-versa

Constater que l’un des juges était le maire de Saint-Gédéon amenait la question « pourquoi lui ? » et « comment sont nommés les juges ? » L’information a donc été rapidement trouvée, ils viennent sur invitation. Déduction facile, ce type-là doit avoir fait quelque chose de très bien, sinon d’exceptionnel pour avoir sa place parmi ces sommités en environnement.

Pour avoir le portrait de ses réalisations environnementales, il apparaissait donc indispensable de rencontrer monsieur le maire Éric Lachance. C’est ainsi que quelque temps plus tard, Éric Lachance, maire depuis 10 ans, nous accueillait dans son bureau pour nous mettre au parfum d’efficacité qui flotte dans sa municipalité.

LE GARAGE MUNICIPAL

Le premier geste marquant a été le nouveau garage municipal de 6 000 pieds carrés, inauguré fin mai 2009, est « un bâtiment à haute performance qui consomme 60 % moins d’énergie qu’un bâtiment standard », nous apprend le maire d’entrée de jeu.

Ce garage a remplacé 2 vieux bâtiments d’un total de 4 000 pieds carrés. Le chauffage à l’huile de ces constructions coûtait près de 20 000 $, plus l’électricité.

Est-ce que investissement en valait le coup ? Le garage actuel revient au total à 10-12 000 $ d’énergie au total… pour non pas 4 000, mais 6 000 pieds carrés. Impressionnant ! Les économies servent à payer l’édifice.

La construction a été, à l’époque, le deuxième projet de la compagnie Murox, du Groupe Canam. Tous les murs sont fabriqués en usine, avec une isolation supérieure et incluent un mur thermique ventilé, un mur solaire.

Parlons du mur

Le mur thermique ventilé (MTV) développé par Canam est un collecteur solaire permettant de préchauffer l’air provenant de l’extérieur du bâtiment, et ce, avant que celui-ci ne pénètre le système de ventilation. Le préchauffage de l’air peut permettre des économies importantes d’énergie allant jusqu’à 25 %.  S’il fait -20℃ degrés à l’extérieur, par exemple, l’air préchauffé entrera à 0 ou 5 degrés, à -10℃, elle entre à 10, donc, il ne reste que 10 degrés à chauffer, de là l’économie.

Le garage municipal haute performance de Saint-Gédéon : très bas en frais d'entretien.

Le garage municipal haute performance de Saint-Gédéon : très bas en frais d’entretien.

Ce mur, dont le prix est de 5 à 6 000 $ de plus, se paie en une seule année en épargne d’énergie. Tout a été pensé pour une haute performance.

Chauffage, éclairage et… lavage

L’édifice est chauffé par géothermie (subventionné de 60 000 $ par Hydro Québec) et comporte un plancher radiant. S’ajoute à cela un éclairage haute efficacité avec système d’oeil magique. S’il n’y a pas de mouvement à l’intérieur, les lumières se ferment, le compresseur à l’air s’arrête.

Autre raffinement, un système a été installé pour récupérer l’eau de pluie dans un réservoir souterrain muni d’une pompe submersible. On utilise cette eau pour laver planchers et camions. De l’eau que l’usine d’épuration n’aura pas à traiter. Autre épargne.

Pas d’entrepreneur

Bâti en régie interne, ce qui veut dire qu’il n’y a pas d’entrepreneur général, mais que c’est la municipalité qui agit comme entrepreneur ; « plus complexe, mais au niveau des coûts, c’est plus avantageux » révèle le maire.

Les pesos

Estimé par les ingénieurs autour de 1 250 000 $, il en a coûté à la municipalité 784 000 $ avec les subventions, dont celle de 60 000 $ d’Hydro Québec pour la géothermie.

La cerise sur le sundae

Côté rapidité de montage, soulignons que les 4 murs et une partie du toit ont été montés en une journée.

Les fleurs

À l’époque, Murox et Canam avaient remis une plaque de bronze au maire et le président de Canam et Structal-ponts, Mario Bernard, avait montré son appréciation en déclarant en visant Saint-Gédéon : « C’est une municipalité qui bouge beaucoup, qui est dynamique et le maire Éric Lachance y est pour beaucoup ».

L’aréna Marcel-Dutil, avec drapeaux flottants, photographié avec la collaboration bienveillante de la petite brise qui soufflait cette après-midi-là.

L’aréna Marcel-Dutil, avec drapeaux flottants, photographié avec la collaboration bienveillante de la petite brise qui soufflait cette après-midi-là.

L’ARÉNA

Le second projet fut l’aréna, un projet de 2,3 millions, avec l’aménagement extérieur. Qui aurait cru que « grâce à l’ouverture d’esprit du maire » comme l’a souligné Martin Bergeron, l’ingénieur en chef du projet chez Roche Groupe-conseil, il y aurait première mondiale à l’aréna.

Le système de réfrigération au R22 devait être remplacé. Il sera interdit au Québec en 2020 de toute façon. Un système à l’ammoniaque, qui peut être toxique et exige des systèmes de sécurité a été considéré et abandonné pour des raisons techniques. Que faire ?

Le hasard aide ceux qui s’aident.

« En fouillant sur internet, j’ai vu qu’il y avait des arénas en Europe dont la dalle de béton était au CO2, mais dont les compresseurs étaient à l’ammoniaque ». Après avoir visité une épicerie et examiné leur système de réfrigération au CO2, Éric Lachance contacte la compagnie de Montréal qui fabrique le système et leur demande s’ils peuvent l’adapter pour un aréna. « Ça adonne bien, ça fait deux ans qu’on se cherche un site pour implanter notre premier aréna », lui répond son interlocuteur. Une chance de Lachance.

Le CO2

Les avantages de ce gaz sont indéniables. Bas coût et aucune toxicité. « Même si on perdait tout le CO2 à l’intérieur de l’aréna, personne ne s’en apercevrait », soutient le maire. Ce gaz fonctionne à haute pression et a la propriété de devenir excessivement chaud lorsqu’il change de phase. En plus de servir pour la patinoire, la chaleur peut donc être récupérée.

Éric Lachance poursuit : « l’aréna, présentement, est alimenté 100 % par la récupération de chaleur pour l’eau chaude et à 80 % pour le chauffage de l’aréna ».

Coûts comparés

Se référant à l’ancien système, il compare, « avec le R22 l’électricité se montait à 55 ou 60,000 $ d’électricité, plus 20 à 25 000 $ de propane par année. On est actuellement entre 50 et 55 000 $ d’énergie totale. De plus, on se libère des produits pétroliers, et de ses hausses ».

Lumière

En plus, le système d’éclairage a été modifié en utilisant des luminaires T5 haute performance avec, dans certaines chambres, des LED (Light Emitting Diode). Salles de bain, chambres et bureaux ont un oeil magique pour économiser encore plus.

Première place, première mondiale, ça fait plaisir à recevoir et accrocher sur un mur.

Première place, première mondiale, ça fait plaisir à recevoir et accrocher sur un mur.

Prix prestigieux et première mondiale

En 2012, la municipalité se remporte la première place pour les technologies innovantes à Chicago et revient avec le ASHRAE Technology Award. L’ASHRAE (American Society of Heating, Refrigerating and Air-Conditioning Engineers, « la bible des ingénieurs » a été fondée en 1894, et fait la promotion du chauffage, de la ventilation, climatisation et réfrigération des constructions, et de la conservation de l’énergie.

On pouvait lire dans l’édition du 7 mai 2011 du Cahier Les Affaires que l’Aréna Marcel-Dutil de Saint-Gédéon-de-Beauce se méritait le Trophée Léonard Grands Prix du génie-conseil québécois — AICQ  À la page A11, on exultait. « En 2011, Roche, Groupe-conseil a innové en équipant une patinoire à Saint-Gédéon-de-Beauce d’un système de réfrigération fonctionnant entièrement au CO2, une première mondiale concernant un aréna ». Texte complet ici : http://bit.ly/1d9nzyO

Et la bourse du carbone ?

Le tour de l’empreinte environnementale de Saint-Gédéon n’est pas terminé. Il y a encore beaucoup à dire, et nous le dirons. Cependant, cela devra attendre à demain, pour la deuxième partie de SAINT-GÉDÉON : UN PIED DANS L’AVENIR

Le deuxième article se trouve ici : https://beaucemagazine.com/?p=12515

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