Pour ceux qui aiment les chiffres seulement.
LE TAXIBUS, ÇA POGNE!
Par: Joffre Grondin
Dès 2009, en automne plus précisément, la Ville de Saint-Georges annonçait son intention de mettre sur pied un service de Taxibus. Le mot était plein de promesses, et plusieurs voyaient de petits autobus sillonnant la ville, sourire au parechoc. Un taxibus, c’est un taxi qui coûte à peu près le prix d’un autobus aux passagers, même si le prix est beaucoup plus élevé. Le reste est payé… par les mêmes que d’habitude. Examinons un peu cette nouvelle bête à quatre roues.
Après études par le conseil, le projet était prêt fin 2011. On s’était inspiré de Victoriaville dont le service de Taxibus avait débuté en octobre 2000 et qui fonctionnait très bien, selon les études. Cette ville le décrit comme « un service de transport collectif personnalisé, accessible, efficace ». On peut ajouter que le coût est très abordable… du moins pour les usagers.
Un service de Taxibus existe également à Thetford Mines, ville d’une population de 25,706 habitants (en 2011), comparativement à 32,000 pour Saint-Georges. L’écart de population ne semble pas affecter l’appréciation des deux clientèles pour le Taxibus. Dans les deux cas, le service est très apprécié. Voyager pas cher est universellement apprécié. Il est très intéressant de comparer les développements du Taxibus.
Comparons quelques chiffres
Le service de Transport collectif de Thetford Mines, Taxibus, qui comptait 754 bornes, a effectué 43 903 déplacements en 2012, pour répondre aux demandes de ses 3140 membres, alors qu’ils avaient évalué la demande à 34 000. Taxibus compte à ce jour (avril 2013) 854 points de service à Thetford.
Selon monsieur Jean McCollough, directeur général suppléant de Saint-Georges, 37,753 déplacements ont eu lieu pour les membres pour la même année dans 750 points de services.
Combien ça coûte ?
Les revenus d’opérations de l’organisme de Thetford proviennent d’une contribution de la Ville de Thetford Mines (237 127 $ en 2012), du ministère des Transports du Québec (112 610 $ en 2012) et des usagers (156 619 $ en 2012), alors que les Caisses Populaires de la région ont offert une contribution financière de 100 000 $ sur cinq ans.
Le coût total pour Thetford a été de 526 356 $ en 2012, ce qui permet de dire après un bref, mais excitant calcul que les usagers ont payé 29,7 % de la facture, ou, comme la bureaucratie le délivre régulièrement, ont contribué à la hauteur de 29,7 %.
Du côté de la ville où on a immobilisé un gars avec une lance sur un cheval en face de l’église, les données obtenues sont un peu différentes. Monsieur McCollough révèle que la Ville (ça, c’est nous) a contribué 411 000 $, le ministère des Transports du Québec y a été de 65 006 $ et la Banque Nationale avec 20 000 $ sur 5 ans, donc 481,106 $.
Finalement, toujours selon la même source, le total pour l’année serait de 605 000 $, donc un manque à gagner de 605 000 $ moins 491 106, ce qui donne le montant payé par les usagers, 123 894 $. On déduit donc que les usagers ont contribué à la hauteur de 20,4 %.
La course moyenne est de 19 $, révèle le dg suppléant. L’usager moyen paierait donc 3,89 $ chaque course, si les chiffres sont exacts.
Une autre petite chose
Tous ces allègres tripotages de nombres n’ont pas inclus le prix de la carte d’abonnement. Du côté de la ville qui creusait et qui faisait des tas immenses, le prix d’abonnement est de 5 $, mais payés une fois à vie. Là où le quai tombe en ruines, ce qui n’empêche pas de faire des pistes marchables ou cyclables à coup de millions, l’abonnement est de 5 $ par année. Ce dernier paramètre ne devrait quand même pas trop défigurer le portrait global présenté.
Moyenne et variations
Qu’en est-il de qui paie quoi ? À Thetford, iI y a une seule catégorie : 4,25 $ du voyage pour tous ; pour un abonnement au mois, c’est 100 $. Dans la patrie du chevalier, deux catégories vous reluquent : si vous êtes un étudiant ou un 65 ans et plus, vous payez 2,50 $ du déplacement ou 60 $ pour un laissez-passer au mois qui couvre tous les déplacements ; pour les autres, chaque déplacement demande 4,00 $ ou le laissez-passer pour le mois, 90 $.
Popularité de certaines bornes
Thetford : La clientèle qui utilise ce service est très variée, allant des travailleurs en passant par des étudiants et des personnes aînées. Les points d’arrêt à proximité des institutions scolaires (Cégep, L’Escale et Le Tremplin), des centres commerciaux, des industries et des établissements de soins de santé sont les plus populaires auprès des usagers.
Monsieur McCollough nous affirme que la borne du Cégep est extrêmement populaire à Saint-Georges également.
Bons et mauvais
Saint-Georges. Il est avantageux de pouvoir réserver pour une certaine période. Réserver à l’avance pour une semaine de travail, par exemple. Les gens sont-ils à l’heure ? « Il n’y a pas vraiment de problèmes », affirme Jean Mcollough en connaissance de cause. Évidemment, il y a des exceptions, comme celui qui se présente une fois sur cinq à son rendez-vous, mais ce sont des exceptions.
Il y a quand même 4 $ de pénalité si la personne ne se présente pas sans avoir annulé 30 minutes à l’avance.
Étant donné la grandeur du territoire, certains transports sont également beaucoup plus dispendieux. Quelqu’un qui ferait un déplacement du secteur de Saint-Jean de la Lande vers le Carrefour Saint-Georges par exemple, sur une base régulière, aurait un coût presque prohibitif pour le système.
Dans certains cas, le Taxibus a permis de vendre le deuxième véhicule, comme il est mentionné dans le dépliant de la Ville, en « dégageant ainsi une marge financière intéressante ».
Allez voir ici la page du Taxibus. Une borne au 300 mètres en milieu urbain et au 600 mètres en milieu rural, c’est presque extraordinaire. Pas étonnant que le monde en profite. Allez voir ici pour le site et vous allez voir que le Taxibus, il va vous chercher loin.